Justice irlandaise : le string d’une victime de viol utilisé comme « preuve de consentement »

La rédaction 19 novembre 2018

Une députée irlandaise est intervenue devant le parlement en brandissant son propre string pour en finir avec le mythe du viol consenti.

Viol : une députée irlandaise brise le tabou

En pleine séance parlementaire mardi 13 novembre, la députée irlandaise Ruth Copinger a décidé d’interpeller l’hémicycle en brandissant ses propres sous-vêtements. Un acte fort pour critiquer le « victim blaming » : une attitude qui consiste à culpabiliser les victimes de viols. Indignée, la députée a déclaré :

Cela peut paraître embarrassant de montrer des sous-vêtements ici … Mais comment pensez-vous qu’une victime de viol ou une femme se sent lorsqu’on met en scène, de manière incongrue, ses sous-vêtements devant un tribunal ?

Elle a également publié la photo du string sur son compte Twitter,  invitant les femmes « à descendre dans la rue ». Invitation entendue à Cork (ville universitaire irlandaise située à proximité de la côte sud-ouest) et la capitale Dublin, où des centaines de femmes ont manifesté !

Viol : le dur à cuire

Bien que le violsoit un crime, porter plainte peut être (très) difficile pour une victime. Surtout si, à la manière de la justice irlandaise, le consentement ne tient qu’à un fil !

, en Irlande, un homme, accusé d’avoir violé une jeune fille de 17 ans a été déclaré non coupable par le tribunal de Cork. La stratégie de l’avocat de la défense était de discréditer les accusations sous prétexte qu’il avait récupéré le string de la victime.
L’avocate de la défense avait brandit le string (en dentelle) de la victime comme une « preuve de son consentement » :

Vous devez regarder comment elle était habillée. Elle portait un string en dentelle, avait-elle souligné.

Le prévenu est ressorti libre de cette affaire, on ne sait pas si le string a été le motif déterminant ou non dans sa relaxe.  Depuis, le pays s’indigne sur les réseaux sociaux en publiant des photos de sous-vêtements accompagnées du hashtag #ThisIsNotConsent (Ceci n’est pas un consentement).
 
(Image d’en tête : Blog de et illustration de )

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