21 pornographies, tout un art !

Claire Dasilva 11 avril 2018

A l’instar de Jan Fabre ou Dave St-Pierre, Mette Ingvartsen, chorégraphe danoise à la trentaine assumée, explore sur scène le corps sexuel qui stimule nos désirs.
Frissons garantis !

Le nu, nouvelle tendance sur scène ?

                                                               Crédit: Jens Sethzman  

21 pornographies est une mise en scène de l’identité sexuelle où les danseurs et danseuses endossent tous les rôles: actifs, passifs, dominants, dominés dans une énorme partouze scénique. Dans le spectacle, on découvre les contes pédophiles du Marquis de Sade, les comédies érotiques psychédéliques des années 1970 et la violence de la pornographie de guerre. La chorégraphe tient à conserver toute une dimension cérébrale forte qui contraste avec la représentation des corps très charnelle.

                                          Crédit: Jens Sethzman  

L’objectif est de confronter les spectateurs à des corps nus, les forcer en quelque sorte à s’accommoder à cette présence inhabituelle et déroutante de la nudité. Résultat ? Un spectacle d’une intensité exceptionnelle !

L’art, c’est l’artiste

                                 Crédit: Jens Sethzman  

Danoise et téméraire, la chorégraphe se démarque par une volonté de déranger très palpable ! A 38 ans et avec une vingtaine de performances au compteur, elle a développé une gestuelle qui titille les extrêmes et explore tour à tour les limites du corps, la saturation d’énergie et l’extrême lenteur. Dans le cycle The red pieces , elle s’attelle à tisser des liens entre sexualité et politique, vie privée et espace public.

Le solo 21 pornographies, sorti au Centre Pompidou et intégré dans ce cycle, lui, se concentre sur différentes facettes de l’histoire de la pornographie. Aussi violente que joviale, cette représentation de l’intime reflète bien les obsessions de cette artiste aguerrie. La nudité chez Mette Ingvartsen peut prendre des formes orgiaques quasi sculpturales ou être incarnée par la chorégraphe lors de ses solos tels que 69 positions, 21 pornographies.

               Je souhaite représenter la sexualité sur scène comme un espace d’expérimentation, où l’on peut jouer des rôles et prendre des positions différentes. Cela passe par nos comportements, mais aussi par ce que l’on pense désirer 

Une production à déconseiller aux plus sensibles, qui combine néanmoins audace, humour et un vrai vent de liberté.


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