#PayeTaContraception : les femmes brisent le silence

Clarisse Luiz 17 avril 2019

Un hashtag lancé par une journaliste incite les femmes à briser le silence autour des souffrances liées à la contraception.

C’est à la journaliste Sabrina Debusquat, auteure du livre « J’arrête la pilule » que nous devons le hashtag #PayeTaContraception apparu sur Twitter au début du mois. Son but ? Lever le tabou des souffrances liées à la contraception. 

Libérer la parole

Depuis le lancement de ce hashtag, les témoignages de femmes qui ont des problèmes avec leur contraception se bousculent. On se rend compte au fil des témoignages, des complications causées par les différents moyens de contraception et comment ils impactent le quotidien et l’intimité des  femmes. En tête de liste : la pilule contraceptive. « Il y a des femmes qui ont un impact sur leurs humeurs, des migraines, il y en a qui ont des mycoses vaginales à répétition… » énumère la journaliste.

Entre colère, indignation, incompréhension et douleurs, les internautes parlent des effets secondaires causés par la pilule, sur leur physique comme leur mental. Elles abordent également le manque de professionnalisme du corps médical,le manque de soutien de la part de leur compagnon et leur solitude face à la charge contraceptive.

« Dès qu’on dit, en tant que femme, qu’on souffre de sa contraception, on se fait traiter soit de chochotte, soit d’ingrate. Cette parole est étouffée. Ce n’est pas acceptable. Je veux qu’on entende la voix des femmes pour leur montrer qu’elles ne sont pas seules », déplore la journaliste au .

À quand une contraception sans souffrance ?

Dans son ouvrage on peut lire que « 3 162 femmes subiraient un grave problème de santé à cause de leur contraception hormonale, dont 83 décéderaient chaque année en France ». Une statistique alarmante qui est pourtant passée sous silence. Elle déplore le manque d’écoute des médecins ou des partenaires dont ont témoigné les femmes avec le hashtag.

Pour Sabrina Debusquat cette libération de la parole est la première étape vers une contraception sans souffrance“Un témoignage est bien plus fort qu’un long discours. Tant que les femmes n’en parlent pas, rien ne changera”. Évidemment on ne s’attend pas à de nouveaux contraceptifs dans les prochains jours, mais la journaliste espère « mettre tout le monde autour d’une table : chercheurs, médecins, l’Etat, hommes et femmes, pour dresser le bilan. Et ensuite, trouver ce qu’il faut faire de mieux.” Peut-être pourrons-nous enfin développer et promouvoir des contraceptions sans effets indésirables mais également des contraceptions masculines. Sabrina Débusquât, pleine d’optimisme, estime qu’il nous faudrait encore 200 ans pour atteindre cet objectif…  

Une tribune qui appelle à une « prise de conscience collective »

La journaliste poursuit son combat féministe avec plusieurs figures importantes du mouvement comme Marie-Hélène Lahaye en signant une tribune le 5 avril dernier dans “Marre de souffrir pour notre contraception”, a aussi été signée par des médecins et des membres de la société civile.

Les signataires informent que les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre conscience « des effets indésirables des méthodes contraceptives et refusent de les subir ». 

La manque de responsabilisation des hommes à ce sujet est aussi pointée du doigt « Celles qui refusent de s’exposer à des effets indésirables devraient-elles donc accepter des rapports à risques parce que nous n’avons ‘rien de mieux à leur proposer’ ou parce que ‘ces messieurs’ n’aiment pas l’inconfort du préservatif ? » peut-on lire dans la tribune.

Une chose est sûre, on doit pouvoir trouver des alternatives aux contraceptifs aujourd’hui présents sur le marché, car il y a une vraie demande des femmes d’avoir les bons outils pour se protéger, « et malheureusement, en matière de contraception, sans les outils, ce sont des IVG et de la souffrance” déplore Sabrina Debusquat.

(Photo à la une : Paye Ta Contraception)

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  • Nv

    Ça fait deux ans que j’ai arrêté la pilule suite à des analyses qui indique que mes migraines ophtalmiques et autres maux de têtes proviennent de ce contraceptif !
    Fier du combat menée par les femmes d’avoir leur indépendance sexuelle, je ne souhaite plus la prendre pourquoi ?! l’impact écologique et psychologique !
    Depuis que je l’ai arrêtée je me sens mieux bizzarement plus de migraine..
    je viens d’avoir un rendez-vous avec la gynécologue qui m’oblige à la prendre est ce normal ?! Non je ne pense pas je veux être libre de faire mes propres choix et ne pas être gavé d’hormones
    Je trouve que les informations sur ces contraceptifs ne sont pas assez communiqués

interstron.ru