Le Cap-d’Agde par un connaisseur (Didier Menduni) – Part 1

La rédaction 29 septembre 2016

La réputation du cap libertin n’est plus à faire. Ce lieu unique, où la liberté sexuelle (entre adultes consentants bien entendu) est totale, est connu à travers le monde entier. On y vient des quatre coins de la planète. Qu’on soit partouzard, échangiste, gay, voyeur, lesbienne, exhibitionniste, trioliste, côte-à-côtiste, BDSM de tout poil, trans ou travestis… On trouvera toujours son bonheur au Cap-d’Agde ! C’est le lieu de toutes les sexualités, de tous les délires lubriques. interstron.ru vous propose donc de débuter chaudement l’été avec une plongée dans ce royaume légendaire de la luxure et des plaisirs. (Partie 1 : la description d’un connaisseur)

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Lorsque fut inauguré dans les années 1970 le centre naturiste du Cap-d’Agde, personne ne se serait douté que ce lieu allait devenir l’un des hauts lieux du libertinage et que sa réputation ferait rapidement le tour de la planète. C’est la célèbre mission Racine, lancé par l’État français lui-même, qui est à l’origine du projet de l’espace naturiste. L’ambition était d’en faire le premier site naturiste européen en capacité d’accueil (hôtels, campings, résidences…).

Pari réussi, mais très vite, à côté des populations à l’éthique naturiste, une autre population est venue se greffer : les libertins. Ou plus précisément, comme tient à le préciser l’un d’eux, les naturistes libertins. Au fil des années, ils seront de plus en plus nombreux à venir au Cap : Français mais aussi Belges, Allemands, Hollandais, Anglais, Italiens, Australiens, Nord et Sud-Américains, etc.

Toute une nouvelle économie va se développer grâce à eux : bars de rencontre, clubs, saunas, boutiques de lingerie et d’objets coquins… La cohabitation des deux populations, naturistes purs et durs et libertins, a connu des moments assez tendus, mais aujourd’hui les choses semblent s’être calmées. Tout le monde se respecte à partir du moment où les libertins restent assez discrets sur leurs pratiques sexuelles là où les vacanciers naturistes ont leurs habitudes.

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Difficile de trouver mieux placé que Didier Menduni, l’auteur de France Coquine, pour nous parler du Cap-d’Agde libertin. Il s’y rend pour la première fois en 1994 et succombe tout de suite au vent de liberté qu’il règne dans ce lieu : « C’est le seul endroit au monde où il y a autant de tolérance. Au Cap, on accepte tout le monde, toutes les communautés, toutes les manières de jouer et de jouir avec son corps, qu’on soit gay, hétéro, lesbienne, amateur de tatouages, de piercings, de jeux SM… Tout le monde vit en parfaite harmonie et dans un total respect de l’autre. »

Pour lui, il n’y a pas d’autres endroits où libertinage peut rimer aussi bien avec liberté. On accepte tous les corps et leurs imperfections, tous les âges sans moquerie ni regard méchant. Didier s’enflamme tout de suite dès qu’on lui parle du Cap. Il parle d’une immense complicité entre toutes les personnes qui fréquentent l’espace naturiste malgré les différences de nationalité, de condition sociale et d’attirance sexuelle : « Certains médias parlent du Cap comme d’un lieu de débauche, de perversions et de dépravation. On dit cela quand on n’est jamais venu au Cap. Pour nous les libertins, c’est un bastion de tolérance et de respect de l’autre. »

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Tout comme il n’aime pas le terme péjoratif de « voyeurs » pour qualifier ceux qui viennent assister à des ébats ou des scènes d’exhibition. Il leur préfère le terme plus noble de « contemplateurs ». La nudité gomme les différences. Une fois à poil, il n’y a plus de banquier, de directeur de société, de chef d’entreprise, on n’est plus gay, hétéro ou lesbienne, mais juste là pour profiter de la vie et de tous ses plaisirs. Didier Menduni est fier du Cap-d’Agde. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’un lupanar géant : « Certes, il y a du sexe. Et c’est tant mieux. Mais le Cap, c’est aussi un lieu d’échange, de partage et de communication, sans doute le seul lieu apaisé au monde où sont abolis les préjugés, la méfiance, le racisme contre certaines communautés et l’intolérance. Le Cap, c’est un lieu de plaisir, tout simplement. »


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