Le sexe sauvage (1) : Quick Sex et Morsures

La rédaction 17 juin 2021

Le sexe, rien que pour le sexe ! Le sexe brutal, primaire, puissant, animal…  La culpabilité empêche souvent certaines de nos pulsions jugées comme transgressives ou honteuses, mais quelques sexologues ont remis au goût du jour l’amour sauvage !

Born to be wild !

Un retour vers une sexualité qui sollicite tous nos sens. Ne plus hésiter à sortir les griffes, renifler, lécher, mordre, attacher, fesser, prononcer quelques mots crus… Alors, êtes-vous prêt à nous suivre dans ce dossier et réveiller la bête qui sommeille en vous ?

 L’amour sauvage (parfois appelé kinky) ne s’oppose pas au sexe “vanille”, mais pour la sexologue Catherine Oberlé, donner à nouveau la part belle à notre animalité dans notre libido ne peut qu’avoir des effets très positifs sur la sexualité : « L’animalité est en lien avec notre nature instinctuelle, avec l’énergie de vie brute, celle du désir charnel. »

Bander comme un taureau, se faire prendre comme une chienne, jouer les tigresses, se faire traiter de petite cochonne… les références à l’animalité sont souvent présentes dans le langage même si, comme l’explique la sexologue, les femmes ont plus de mal à se laisser aller sur ce terrain.  Mais d’après un récent sondage, notre répertoire sexuel s’est clairement diversifié depuis les années 1980.

Une Française sur quatre déclare avoir déjà reçu une fessée de son partenaire (contre 8 % en 1985) et 36 % l’ont déjà griffé ou mordu pendant l’amour. Six femmes sur dix sont disposées à s’ébattre en étant dominées ou dominantes, quatre sur dix, à recevoir ou à donner une fessée…

Pour Mireille Dubois-Chevalier, psychothérapeute, l’amour sauvage, c’est laisser s’exprimer l’agressivité sexuelle, lui faire une place et la dominer : « Apprivoisée, elle devient un outil du désir et du plaisir. C’est le plus naturel et le plus puissant des aphrodisiaques ».

Alors libérez vos pulsions, nous voilà donc parti pour un peu de sauvagerie !

Le Quick sex

Sexe rapide, sexe à la hussarde… Un rapport bref, intense, audacieux où le plaisir physique passe bien avant les sentiments éprouvés. On oublie le romantisme, la séduction, le jeu amoureux pour se laisser aller aux seules pulsions de son corps. Il peut se pratiquer n’importe où, n’importe quand : ascenseur, toilettes de restaurant, train, avion, dans la nature… C’est une décharge d’adrénaline assurée !  Du sexe, rien que pour du sexe, nous y sommes. Pas de temps perdu pour les caresses, les préliminaires. Juste l’envie de soulager son désir sexuel.

Pour Chloé, 36 ans, cela se passait au dernier étage de la société où elle travaillait, une sous-pente qui servait à entreposer du matériel et des vieux dossiers :

« Loïc a été mon amant pendant 6 mois. Nous étions mariés tous les deux et travaillions dans la même entreprise. Notre relation était essentiellement physique. Il avait un côté assez macho. C’était le genre d’hommes que je n’appréciais pas en temps normal et pourtant… A trois ou quatre reprises, nous nous sommes retrouvés pour une étreinte rapide dans cette sous-pente, habillés, debout contre le mur. Lui, juste sa braguette ouverte et moi, jupe relevée et culotte écartée ou à mi-cuisses. »

J’avais la sensation de n’être qu’un bon coup pour lui, une fille facile. Qu’il n’y avait que mon cul qui l’intéressait. Aussi, je me donnais à lui sans la moindre estime pour cet homme. Moi aussi, je le voyais comme un bon coup et cela suffisait à me faire jouir en quelques secondes seulement. »

Et on compterait de plus en plus de femmes adeptes de cette pratique. Elles seraient 47 % à l’avoir déjà fait ou à rêver de le faire selon un sondage réalisé par le site Aufeminin.com

Conseil Lecture : Osez le quick sex, Jane Hunt, éditions La Musardine

 Un peu de mordant…

Parfois, en plein feu de l’action et quand le plaisir s’intensifie, certains gestes brutaux comme les morsures (odaxelagnie) ou les griffures témoignent de la force de la pulsion sexuelle. Rien à voir avec un comportement SM. Pour la sexologue, Marie-Line Urbain : « Ils sont juste l’expression de la symbiose entre les deux partenaires. »

Sorti d’un contexte sadomasochiste, il ne s’agit pas de faire mal, de faire souffrir l’autre, mais témoigne de la forme brute du désir. Marie-Line Urbain ajoute : « Nos gestes agressifs révèlent la nature primitive et profondément archaïque du rapport sexuel. On peut parler d’agressivité saine. »

Toutefois, laisser s’exprimer ses désirs de sexe brutal et sauvage demande aussi de respecter les attentes et les envies de son partenaire. D’où, comme le conseille une autre sexologue, y aller progressivement de manière à ce que la douleur n’empêche pas le plaisir, mais au contraire l’amplifie. L’idée est d’exprimer son désir et non de blesser. A savoir aussi que les morsures tout comme les griffures font partie intégrante de l’érotisme d’après le célèbre guide du Kamasutra. Les morsures se pratiquent généralement sur le cou, les bras et les épaules. Les griffures quant à elles se font plutôt dans le dos, les fesses, le thorax. L’auteur du Kamasutra les explique comme un “débordement amoureux”, mais les conseille uniquement à celles et ceux qui y prennent du plaisir.

Kmille, du blog les-dessous-de-kmille.com  raconte une expérience d’amour sauvage en ces termes :

« Sa main glisse le long de mes courbes, il évite avec savoir toutes mes zones érogènes, il joue avec mon désir, mes gémissements lui indiquent pourtant ce que je veux, il sait que je suis là, submergée par l’envie de me faire prendre sauvagement. Je suis sa garce, sa salope, sa chose, je suis à lui.

Ses caresses se font plus intenses. Par moment elles se transforment même en griffures, elles cisaillent ma peau… Je découvre des sensations qui me sont inconnues, moi, moi Kmille si sûre d’elle, de nature dominante je suis là telle une soumise, je subis et j’adore ça, chaque griffure assène en moi un torrent de plaisir qui est tellement intense, tellement profond qu’il me fait tourner la tête… »

Conseil Lecture : Dans le Kamasutra, les deux chapitres consacrés à l’art des morsures et des griffures érotiques : Nakharadanajati et Dashana chheda

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