Le Sidaction rajoute des préservatifs dans des scènes de sexe cultes !

Nanou Redacteur 2 décembre 2021

Le 1er Décembre, le Sidaction a mis en place le site Unforgettables : un jeu dans lequel on doit deviner des films où ont été ajouté des préservatifs.

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Le 1er Décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, le Sidaction a mis en place le site

Plus de préservatifs dans la pop culture !

Unforgettables, c’est un jeu en ligne dans lequel on doit deviner un film. La contrainte ? Des préservatifs ont été ajoutés dans les scènes de sexe cultes. Matrix, Squid Game ou encore Titanic, les films stars de la génération Y et de la génération X sont alors invoqués pour promouvoir le « safe sex ».  Sidaction recentre ainsi sa cible de communication : les jeunes face à l’utilisation de préservatifs, souvent délaissés dès les premiers rapports. Une statistique confirmée par l  « 34% des jeunes (15-24 ans) interrogées expriment avoir utilisé systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel (-9 points en un an) »

Pour Florence Thune, directrice générale du , les jeunes ne sont pas assez informés : « Les jeunes entendent peu parler du VIH, notamment à l’école. Les séances d’éducation à la sexualité sont obligatoires en théorie, mais dans la pratique leur mise en place est insuffisante”.

Historiquement, le Sidaction orientait sa communication vers les communautés homosexuelles, mais l’évolution du virus chez les jeunes hétérosexuels devient de plus en plus préoccupante.

33% des jeunes interrogés estiment être mal informés sur le VIH/sida, soit une augmentation alarmante de 22 points par rapport à 2009. Anne Garnier, coordinatrice du CeGIDD (Centre Gratuit Information Dépistage et Diagnostic pour le VIH et les IST) du Loiret complète cette donnée : « Pour vous donner une idée de la fréquence, à peu près tous les 6 dépistages on découvre une Infection sexuellement transmissible«

Le cinéma : un rôle éducatif et culturel ?

Bien qu’il existe des oeuvres telles que Sex Education ou American Pie – centrée sur les problématiques de sexualité des jeunes, le safe sex a du mal à trouver pleinement sa place dans les films grands publics.

Rocco Siffredi, star du porno, réaffirme que le cinéma doit conserver son rôle de « fantasme », malgré les risques qu’il véhicule : « Les gens, quand ils regardent un film porno, ne veulent pas penser à la réalité, ils veulent rêver. Ce serait comme mettre un message ‘ne tuez pas’ à la fin d’un film d’action où le héros fait un massacre dans toutes les scènes. » 

C’est un débat qui a déjà existé par le passé, et qui nous renvoie aux années 30, où les producteurs américains avaient un code d’auto-censure : , qui imposait des baisers d’une certaine durée, de rester toujours au dessus de la ceinture, etc… Toutes sortes de règles visant à ne pas choquer ou ne pas montrer de mauvaises moeurs.

Comme il est coutume dans toute censure, les réalisateurs de l’époque prenaient un malin plaisir à le contourner. Hitchcock, par exemple, avait contourné la règle de la durée maximale d’un baiser à l’écran, en faisant le baiser le plus long de l’histoire du cinéma dans « Les Enchainés » (quasiment 3 minutes) pour se faire ce n’est pas un baiser mais une succession de baisers entrecoupés de dialogue que les acteurs se sont échangés.

De plus, la corrélation entre l’oeuvre et le comportement à postériori des spectateurs demeure un débat qui manque d’affirmation scientifique et statistique.  André Glucksmann, philosophe disait à ce propos : « La méthodologie qui inspire les études sur la réaction de l’enfant au cinéma est encore assez mal précisée. De nombreux écrits ne sont que des opinions professées par leurs auteurs. (…) Tout ce que nous savons en toute certitude sur le cinéma, c’est que nous ne savons pas grand chose de certain ».

Si une éducation du public sur de tels sujets doit être faite, ce n’est pas à toutes les oeuvres de fictions de la faire, mais bien aux parents et aux établissements scolaires de le faire comme le rappelle Florence Thune.

Le site reste toutefois une bonne initiative et le Sidaction nous rappelle que « Jouer en ligne c’est bien. Jouer en vrai c’est mieux » et que pour ce faire il ne faut pas hésiter à leur demander des préservatifs en DM.

Une jolie plateforme à diffuser massivement dans les lycées et les universités ?

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