Le parfum assassin

La rédaction 20 juin 2021

« Nous avons une relation particulière avec mon amant. Voici une de nos nombreuses parties de jambes en l’air à l’hôtel !  » -Zara, 34 ans, Versailles.

Pas une minute à perdre. Me doucher, m’épiler, me maquiller, m’habiller, Sexy. Courte robe noire, bas noirs, talons aiguilles noirs. Une tenue clichée peut-être, mais pratique pour ce genre de rendez-vous. Vite, quelques gouttes de parfum. Bip. Un SMS : « Je suis en bas. » Claq, Claq, Claq, mes talons résonnent dans l’escalier que je dévale quatre à quatre. Pas même le temps d’une cigarette. Il m’ouvre déjà la portière. Ça pourrait se faire dans sa belle et spacieuse voiture familiale. Voici mon histoire de sexe. 

Le trajet passe vite jusqu’à l’hôtel, sa main droite fébrile sur mes cuisses entrouvertes. Je lui caresse l’entrejambe, il m’excite le clito. La température monte. Arrivés à la réception, je reste en retrait, en affichant un sourire mi-gêné, mi-coquin. « Vous avez réservé pour la nuit ? » Quelle question ! Non, on ne compte pas y passer la nuit… Le réceptionniste ne doit pas être dupe. Je lis dans ses pensées : « Encore un couple illégitime… Le sexe, c’est bon pour les affaires… » Enfin nous sommes dans la chambre fonctionnelle. Moquette passable, lit double, douche, le strict minimum.

Parfaite pour nos ébats. À peine entrés dans les lieux, on s’échange un regard d’envie. Pas de vaines discussions. Pas d’hésitation, gestes précis. Il accomplit exactement le scénario imaginé ensemble. Les heures au bureau avaient passé lentement, ponctuées par notre échange de mails pour élaborer ce moment tant attendu. On est à point.

Il m’enferme dans ses bras, me jette à quatre pattes sur le lit avec force. Je pousse un cri. Il me domine, je me soumets. Impossible de résister. Il soulève ma robe. Le mini string et les bas l’excitent. Son pantalon déjà baissé, il frotte son sexe dressé le long de mon bassin que je remue de désir. « Ah ! Tiens, tu l’as bien mérité ! » Il me fesse crûment, j’écarte mon derrière en feu. Je me retiens de griffer son torse que j’ai peine à toucher. Il ne faut pas laisser de traces sur nos peaux adultères. Il agrippe mes cheveux — je les laisse longs pour ce genre de cabrioles. J’ai le souffle coupé, ma tête est projetée en arrière vigoureusement. Je suis cambrée au maximum. II introduit son autre main tout entière dans ma chatte qui n’attend que ça. Je le supplie pourtant : « Lâche-moi ! Ça suffit ! »

Il libère ma folle crinière domptée par tant de brutalité pour étaler de la salive sur mon cul. Il crache dessus, fait entrer un doigt profondément, son autre main toujours en moi. Je suis prise en tenailles… D’un seul coup sec et rapide, il enfonce son sexe profondément dans mon vagin prêt depuis… une longue semaine. Il se retire presque aussi vite et me retourne sauvagement. Ses mains serrent ma gorge, jusqu’à la limite de l’étouffement, je suffoque. « Stop ! » Il me gifle. Du bout de ses doigts, il frappe le bout gonflé de mes seins. Il me pénètre encore et encore, m’empêche une nouvelle fois de le griffer. Un « doucement » m’échappe. « Ferme-là ! T’aimes ça hein ? — Oui… » Mais je veux que ça s’arrête, qu’il crache. Il ne met pas longtemps à exaucer mon souhait. « Je viens ! Je viens ! — Oui… Vas-y, vas-y… » Les yeux dans les yeux, il jouit en moi… Je sens la force de son jet se répandre dans mon antre en ébullition. C’est fini.

Le coeur battant, nous nous sourions béatement, notre envie assouvie. Une douche ensemble. Il est déjà l’heure de rentrer. Machinalement, je me parfume à nouveau dans sa belle et spacieuse voiture familiale. « Non ! Arrête ! »

Trop tard, les effluves du parfum nous embaument… Trahison… Et si elles pouvaient nous transformer en momie, là, en cet instant… Nous resterions figés, réunis pour la postérité en un rictus de satisfaction, heureux et vides, mais emplis d’un bonheur à faire pâlir les fantômes.

L’éternité fugace du plaisir interdit. « C’était bien. On se refait ça quand tu veux. — Oui, il faut qu’on se voie plus souvent, qu’on s’entraîne, — Ok, je t’envoie un mail. Bon courage pour le taf, les enfants, tout le reste, ta femme… À bientôt ! » Je remonte mes escaliers. Marche après marche. La montée est plus laborieuse que la descente. Mon mari est-il rentré ? Oui. Face à son ordinateur, il me tourne le dos. « Bonsoir… » Ma voix se veut neutre. « Bonsoir… »

Même réponse, même ton. Un dialogue plus laconique, difficile. Il reste accroché à son écran. Je n’ai même pas à lui sortir le mensonge que j’avais préparé au cas où… Ma tenue sexy passe inaperçue. Tout va bien. L’heure du dîner approche. J’ôte ma peau de femme soi-disant fatale, me réfugie dans la cuisine, prête à me lancer dans une aventure culinaire. La vie peut reprendre son cours normal. Jusqu’à la prochaine fois…

(Photo à la une : Getty Images)

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