Glory hole : une pratique sexuelle au goût d’inconnu

Dans la langue de Shakespeare, l’expression a longtemps désigné un joyeux fourre-tout, un savant bric-à-brac ou un espace de stockage très désordonné. Mais, dans les dictionnaires comme en amour, un sens peut en cacher un autre. Le glory hole, littéralement “trou de la gloire”, pointe également du doigt un orifice soigneusement percé dans une cloison ou un mur. Une évasure spécifiquement destinée à la recherche du plaisir. Un trou ? Mais pour quoi faire ? On vous explique tout ce que vous devez savoir.

Le glory hole ? Présentation générale

Clubs échangistes, saunas libertins, sex-shops, cabines de visionnage de films pornographiques, toilettes détournées de leur usage d’origine… Les glory holes sont partout et leurs amateurs n’hésitent plus à s’échanger les bonnes adresses, les bons tuyaux, serais-je tenté d’ajouter, voire même à se lancer dans des efforts de cartographie. Les voyeurs qui ont, par définition, les yeux en face des trous, en furent, dit-on, les premiers adeptes.

Et qu’on se le dise, la pratique est, quelle que soit sa forme, l’histoire d’une extase partagée entre le plaisir d’offrir et la joie de recevoir. Les impudiques y gouttent au grand frisson. Celui de dévoiler son intimité à un ou une parfait(e) inconnu(e). Tandis que de l’autre côté du mur, on épie avec excitation et souvent en se masturbant.

Mais sachez-le, ce sport n’est certainement pas réservé à ceux qui ont la vue perçante et ne se limite nullement aux caresses du regard. L’avantage du trou, c’est que l’on peut y mettre un peu de soi. Son sexe par exemple, pour se faire masturber, lécher, sucer jusqu’à l’orgasme et ce, ni vu, ni connu. Anonymat, discrétion… Le glory hole coche toutes les cases.

On ne s’étonnera pas que la communauté gay, victime de bien des persécutions ait activement participé à sa popularisation dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Pour autant le phénomène ne s’est pas laissé enfermer dans le milieu homosexuel. Très aidé par la production pornographique qui a fait de la pratique une formule, le trou de la gloire s’est fait une place de choix dans le catalogue des fantasmes et les rêves érotiques des Français.

De l’autre côté du trou, l’inconnu !

Il faut dire que la situation ne manque pas de piquant. Il y a d’abord l’idée folle d’insérer son sexe dans un trou sans savoir qui se trouve derrière et quelles sont ses véritables intentions. De l’autre côté de la cloison, il s’agit de donner du plaisir à une personne. On ne connaît ni le nom, ni l’âge, ni la voix, ni l’apparence, ni l’histoire, l’amener en aveugle jusqu’au plaisir. Et pour faciliter cet échange de bons procédés, il existe quelques codes à connaître et conventions à respecter.

Il n’est ainsi pas question d’insérer votre pénis dans l’orifice en première intention. Deux doigts passés par le trou feront office d’invitation. De plus, sachez qu’ici, c’est la dame qui mène la danse. Il lui appartient de décider du menu. Elle vous mènera peut-être au septième ciel du bout des doigts ou de la langue. Elle pourrait vous laisser goûter au velours de sa bouche ou glisser votre membre dans son vagin. Il est même possible qu’elle vous accueille dans son petit trou.

Cette incertitude sur le sort qui vous est réservé fait en quelque sorte le sel et l’intérêt du glory hole. Mais il vous faudra jusqu’au bout respecter le décorum. Lorsque vous serez sur le point de venir, il vous faudra taper trois fois sur le mur pour avertir la généreuse anonyme de l’imminence du feu artifice. Encore une fois, elle se retirera, ou terminera le travail en accueillant votre semence… ou pas ! Sachez enfin que c’est vous qui devrez quitter les lieux le premier, en laissant l’endroit aussi propre que vous l’avez trouvé, pour les volontaires suivants.

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