Le vaginisme : Une pathologie méconnue !
20 mars 2022Le vaginisme est une pathologie méconnue à l’origine de souffrances pour beaucoup de femmes. Comment l’identifier ? Se soigne-t-elle ? On vous explique !
Alors que l’endométriose commence à peine à se faire connaître du grand public, il existe un autre mal dont souffrent de nombreuses femmes et qui est actuellement passé sous silence : le vaginisme.
Le vaginisme ?
Cette pathologie se traduit par une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l’ouverture du vagin. Elle s’opère de façon totalement involontaire et va devenir un réflexe. Concrètement, la contraction va se déclencher dès que quelque chose ou quelqu’un s’approche du vagin, comme un coton-tige, un tampon, un doigt, un spéculum, un dilatateur ou encore un pénis.
Encore une fois cette contraction n’est pas volontaire et vous avez beau vous dire « c’est bon ça va aller », « c’est bon cette fois-ci c’est la bonne », « c’est bon détend toi », rien n’y fait… Ça ne passe pas ! Or, le vaginisme concerne de nombreuses femmes… De 5 à 17% selon l’étude réalisée par la sage-femme sexologue Lenaig Serazin-Orsini (« Vaginisme, prise en charge et accompagnement par la sage-femme »). Un chiffre probablement sous-estimé, quand on sait tous les tabous liés à la sexualité.
Une souffrance au quotidien
Pourtant, l’impact sur leur vie est réel : 54% ont des problèmes pour avoir un enfant. 43% font face à une non-consommation de l’union. 3% rencontrent des perturbations de la séquence érotique. Près de 2 femmes sur 10 consultent aussi pour venir à bout du vaginisme (selon Marine Brambilla auteure de « La place des sages-femmes en sexologie »).
Et, selon CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français), 6 à 15% des consultantes en sexologie sont concernées par un problème de vaginisme.
Si des expériences ont lieu à base d’anesthésiant local, comme la lidocaïne (soit avant ou après les rapports, soit en traitement de fond) ou antidépresseurs comme l’amitryptiline, antiépileptique. Leur efficacité et leur tolérance sont variables selon les femmes. Et il n’existe malheureusement aucun réel médicament pour soigner le vaginisme.
Il faut alors s’orienter vers les thérapies comportementales. L’interlocuteur sera alors : le gynécologue ; le kinésithérapeute ou la sage-femme pour la rééducation périnéale ; le sexologue ou le psychologue. D’autres comme Mame Ndanty Badiane accompagnent les femmes atteintes : « Il ne faut surtout pas essayer de forcer malgré tout ! Cela risque d’aggraver les choses en irritant la zone vaginale ou en engendrant une forte douleur. De plus, le cerveau va à nouveau enregistrer ces éléments… et donc augmenter le blocage. »
(source image à la une : Shutterstock)
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