Confinement : quelle vie pour les polyamoureux ?
23 avril 2020Nos couples en confinement témoignent de leur relation polyamoureuse. Qu’ils soient confinés à plusieurs, ou chacun de leur côté, nous leur avons posé des questions sur leur vie amoureuse et leurs disputes !
Déjà plus d’un mois et demi que la France est en confinement. Après l’explosion des demandes de divorces qu’il y aurait eu en Chine, la France risque-t-elle la même chose ? Une récente étude menée par l’Ifop montrerait qu’un couple sur deux s’est déjà disputé avec son conjoint ou sa conjointe pendant cette période. Un type de couple semble pourtant avoir été oublié de l’enquête, les couples polyamoureux ! Comment les couples polyamoureux vivent-ils le confinement ? Qu’ils soient sous le même toit ou à distance, ils témoignent !
Confinement : quel impact sur leur relation ?
Yannick, Maxime et Solène sont ensembles depuis deux ans et demi et vivent sous le même toit depuis l’année dernière. Pour eux, le confinement « n’a eu aucun impact sur notre vie de couple. » déclare Yannick. Pour lui, c’est « un simple test en plus pour se rendre compte à quel point on aime ses partenaires. » L’harmonie semble régner au sein du couple bien que les liens qui unissent chacun des partenaires soit différent : « Avec Yannick, on était ensemble depuis 2 ans déjà avant de rencontrer Solène, donc ça fait 4 ans qu’on est ensemble. » nous indique Maxime. « On a déjà eu le temps d’avoir des hauts et des bas. » continue-t-il.
La différence dans l’ancienneté de la relation ne changerait donc rien à la solidité d’une relation : « A partir du moment où on s’aime tous et qu’on communique quand quelque chose ne va pas c’est l’essentiel. » nous confie à son tour Solène, la « dernière venue. » comme elle dit. « C’est une preuve que les relations polyamoureuses sont viables et qu’elles devraient être reconnues ! » affirme Yannick, déterminé. Mais comme dans tout couple, une routine peut s’installer, comment faire dans ce cas ? « Déjà d’un point de vue sexuel, le triolisme permet de tomber dans la routine moins rapidement. » déclare Solène. Elle continue : « Si un soir, ils veulent être entre eux ou bien seul avec moi, rien n’empêche chacune des possibilités. Il ne faut pas croire qu’on couche tous les trois ensemble tous les soirs ! »
On voit que la communication est essentielle au bon fonctionnement d’un couple polyamoureux mais le sexe garde une place prépondérante. Ce n’est pas pour autant une raison pour les « fétichiser » comme nous le dit Yannick : « Il faut arrêter de croire que nous sommes des bonobos. On a une vie de couple normale. » Maxime renchérit « Comme tous les couples, on instaure des jeux coquins de temps à autre pour casser la routine, parce qu’on en a besoin. » dit-il. Un exemple de jeu érotique qu’ils ont mis en place : « Il y a deux semaines par exemple, on s’est fait une soirée vampire » commence Solène. « J’étais une vampiresse et devait m’occuper de leur cas à tous les deux. » Et ce rapport de force n’était pas pour déplaire à Yannick et Maxime : « C’était super excitant même ! » nous confie ce dernier.
« On trouve de nouveaux moyens pour s’exciter »
Chris, Stéphanie et Antoine, couple polyamoureux parisiens de respectivement 25, 22 et 26 ans sont en couple polyamoureux depuis 10 mois déjà. Mais contrairement à notre couple précédent, ils ne vivent pas sous le même toit. « On s’est rencontrés tous les trois en club libertin, on était déjà ouvert à la question du polyamour. » déclare Chris. Ce dernier est conscient que sa situation conjugale est peu banale : « C’est vrai que quand mes amis ont appris que moi et chacun(e) de mes partenaires étais confinés tout seul, ça les a fait sourire. » continue-t-il. Pour Stéphanie, la distance « ne pose aucun problème d’un point de vue sentimental. » Pour elle : « On s’aime autant que lorsqu’on se voyait en temps normal. On s’aimera autant qu’avant une fois le confinement passé. »
La question du maintien de la relation à distance se pose tout de même. Comment un couple polyamoureux réussit-il à maintenir la flamme alors que les trois partenaires sont séparés ? « On se fait des visioconférences tout simplement ! » s’exclame Chris. Antoine s’en amuse : « On utilise Zoom à des fins moins professionnelles on va dire… » Plus exactement ils s’exhibent en webcam : « On se montre nos parties intimes, on joue avec nos sextoys. Et même quand quelqu’un(e) n’a pas de caméra, on se « chauffe » à la voix » continue Antoine. « C’est une sorte de nouveau téléphone rose. On trouve de nouveaux moyens pour s’exciter. » conclut-il.
Mais qu’en est-il des disputes chez nos couples ? Rentrent-ils dans la moyenne établie par l’IFOP ? « C’est un peu compliqué de se disputer quand on ne vit même pas sous le même toit ! » confie Stéphanie. « Les seules petites embrouilles qu’il peut y avoir c’est lorsque quelqu’un(e) ne répond pas ou plus aux messages. »
Chez Solène et ses compagnons, c’est un peu plus tendu « mais pas beaucoup plus qu’en temps normal. » nous dit-elle. « C’est toujours les mêmes remarques par rapport à la propreté ou le temps que passe Yannick devant la console. » Encore une fois, il s’agit plus de légères embrouilles plutôt que de véritables disputes : « Ça n’a pas spécialement augmenté avec le confinement » déclare Maxime. « Les motifs de reproches ont simplement changé. » continue-t-il. Maintenant les reproches « sont plus dans le style « arrête d’être devant ton ordinateur, t’es pas obligé d’être en télétravail en permanence » ou ce genre de chose. » conclut-il.
Le confinement changerait donc plus les motifs de disputes qu’il ne les accentueraient. On voit au travers de nos témoignages, que les problématiques auxquelles font face les couples polyamoureux sont les mêmes que les autres couples.
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