En finir avec le fibrome

Antoine 21 avril 2015

Près d’une femme sur deux est touchée à partir de 35 ans par le fibrome utérin. Si certains sont asymptomatiques d’autres peuvent vite gâcher la vie, mais de nouvelles solutions arrivent… Pourquoi s’en priver ?

Un fibrome est une tumeur bénigne développée à partir du muscle utérin et du tissu fibreux de l’utérus. Sous l’influence des hormones féminines appelées œstrogènes, les fibromes forment des masses plus ou moins arrondies et leur apparition au cours de la vie de la patiente est un événement très fréquent qui affecte près d’une femme sur deux après 30 ans. Cependant, on ne sait pas vraiment quelle est leur origine. On peut simplement retenir certains facteurs : l‘hérédité, l’ethnicité (les femmes noires y seraient plus sujettes que les femmes blanches), la nulliparité (la grossesse réduit le risque de fibromes) et l’obésité. Les fibromes ne donnent pas toujours des symptômes. Beaucoup sont silencieux et asymptomatiques. Les fibromes sont classiquement découverts lors d’un examen effectué pour une tout autre raison (toucher vaginal, échographies). Souvent, les patientes consultent pour des règles trop abondantes ou prolongées.

Ma gêne, ma boussole

Dans certains cas, les fibromes peuvent entraîner une gêne digestive, une sensation de lourdeur ou des douleurs pelviennes intenses induisant des difficultés lors des rapports sexuels. Seuls de tels fibromes provoquant l’apparition de symptômes gênants justifient une prise en charge. Pendant la grossesse, il faudra se montrer particulièrement prudent. IL faut le rappeler : les fibromes sont des tumeurs bénignes touchant le muscle de l’utérus, mais ils ne dégénèrent pas en cancer et n’indiquent pas un risque plus grand de développer un cancer de l’utérus ou de l’ovaire. Dans le cas d’un fibrome qui complique la vie de la patiente, on envisage plusieurs solutions en fonction de la pathologie : à chaque type de fibrome, sa réponse médicale adaptée.

Les solutions

Pour les cas ni volumineux, ni douloureux, on se borne à une surveillance régulière. Pour un cas plus récalcitrant, le traitement peut consister en une prescription d’hormones féminines, mais la chirurgie est parfois envisagée. Dans ce cas, on retire le(s) fibrome(s) par voie abdominale ou naturelle, c’est-à-dire par l’utérus. À l’approche de la ménopause, on choisit parfois l’ablation totale de l’utérus, particulièrement lorsqu’il y a plusieurs fibromes disséminés et douloureux. Plus récemment, le corps médical a eu recours une technique dite d’embolisation de l’artère utérine : on asphyxie le fibrome en le privant de sang. Mais la technique montre des résultats inconstants. C’est pourquoi la recherche s’oriente aujourd’hui vers une nouvelle stratégie. Le Dr Philippe Bouchard, chef de service d’endocrinologie à l’hôpital Saint-Antoine à Paris s’en est ouvert récemment à notre consœur de Paris Match. La prise quotidienne d’un certain médicament (l’acétate d’ulipristal), notamment utilisé en cas de contraception d’urgence, la fameuse « pilule du lendemain », permettrait d’afficher des résultats positifs dans plus de 90% des cas. Le fibrome réduit et les saignements intempestifs s’estompent dès la première semaine de traitement. Le gros avantage réside surtout dans le fait que ce produit entraîne beaucoup moins d’effets indésirables que les autres solutions thérapeutiques. Pour le moment, il n’est autorisé que pour une période de trois mois consécutifs afin de préparer les patientes à la chirurgie, mais il recèle un tel potentiel que des études sont prévues sur le long terme avant une mise sur le marché. À suivre, mesdames…

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Antoine B.


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