Prostate : les cancers sans traitement

Antoine 24 avril 2015

Les avancées médicales en matière d’urologie permettent à présent de proposer des traitements pour toutes les sortes de cancers de la prostate avec de bons résultats et même de ne plus du tout traiter certains patients sans aucun danger, en se contentant d’une simple surveillance.

Le cancer de la prostate est une maladie relativement fréquente qui se développe à partir des tissus quand des cellules mutent et se multiplient de façon incontrôlée. Celles-ci peuvent ensuite s’étendre, ou « se métastaser », en migrant de la prostate jusqu’à d’autres parties du corps. Cette tumeur maligne survient généralement après la cinquantaine et elle touche environ un homme sur neuf. On recense en moyenne 70 000 cas par an. C’est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il peut provoquer des douleurs, une difficulté à uriner ou un dysfonctionnement érectile. Les différents traitements possibles sont la chirurgie, la radiothérapie, la thérapie hormonale et plus rarement la chimiothérapie. On utilise couramment une combinaison de plusieurs de ces méthodes.

Trois stades, zéro panique

Premièrement, il ne faut pas confondre le cancer de la prostate avec l’hypertrophie bégnine de la prostate qui touche deux millions de Français et n’est pas dangereuse. Mais même dans le cas de certains cancers, le corps médical se montre de plus en plus rassurant, car le dépistage (conseillé dès 45 à 50 ans selon l’hérédité) est beaucoup courant qu’auparavant, ainsi, on trouve plus de cancers… Paradoxal, direz-vous ! Cependant, grâce au toucher rectal et au dosage PSA (test sanguin mesurant le taux d’antigènes prostatiques, marqueurs spécifiques qui augmentent en cas de maladie prostatique), on les découvre également plus tôt, à un stade peu avancé. Pour mémoire, on dénombre trois stades de développement. Au premier, la tumeur est encore localisée dans l’enveloppe de la glande. Au deuxième, elle est ­localement avancée : les cellules cancéreuses sont sorties de l’enveloppe, mais n’ont pas diffusé à distance. Le troisième stade est dit « métastatique » lorsque les cellules cancéreuses ont touché les ganglions lymphatiques et les os.

« Sans aucun traitement ?! »

On distingue plusieurs sortes de cancers. Le choix du traitement dépend alors de l’agressivité et du volume de la tumeur. Pour les petits cancers à évolution lente (peu agressifs), une étape a été franchie avec de nouvelles ­approches. La plus déroutante, consiste à ne plus les traiter systématiquement, mais à les soumettre à une surveillance active. On dose le taux de PSA tous les trois mois et, pour contrôler l’évolution de la tumeur, on effectue des biopsies de la prostate tous les ans. Selon les premiers résultats d’études, on a constaté que 70 % des patients sous surveillance active n’avaient eu besoin d’aucune thérapie. Les autres dont la tumeur avait évolué, ont également été traités avec de bons résultats. Il se peut aussi que la glande (la prostate) ne soit que partiellement touchée. Dans cette situation, il est possible de ne traiter que la zone atteinte par une thérapie mini-invasive afin de limiter les effets secondaires. Soit on « congèle » la tumeur par cryothérapie, soit on la fait chauffer à 80°C par ultrasons focalisés. Enfin, quand les cellules d’une petite tumeur se ­révèlent plus agressives, selon les cas, on envisagera une chirurgie plus radicale avec l’ablation de la totalité de la glande, ou une radiothérapie. Mais ces derniers traitements présentent des risques. Avec la chirurgie : incontinence et impuissance (si les nerfs érecteurs ont été sectionnés), avec la radiothérapie, impuissance et brûlure des organes avoisinants, même si on arrive maintenant à de beaux résultats grâce à des outils de plus en précis qui permettent de sauver plus de cellules saines qu’auparavant.

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