Tout ce que vous devez savoir sur l’orgasme
2 avril 2023Perçu comme l’apogée du plaisir sexuel, l’orgasme intrigue… On vous dit tout sur ce mécanisme physiologique plein de mystère.
C’est quoi l’orgasme ?
L’orgasme est parfois considéré – à tort – comme le point le plus important sur lequel repose toute la sexualité d’un couple. Dans quelques médias, on cherche a déceler les secrets de l’orgasme féminin ou on pense avoir besoin de techniques toujours plus recherchées pour y parvenir. Pour certains, atteindre le septième ciel en même temps que son partenaire est même considéré comme la preuve ultime de la symbiose au sein d’un couple ; « Les secrets de l’orgasme simultané » ou encore « Astuces pour jouir en même temps » sont des titres d’articles récurrents.
Au lieu de faciliter l’orgasme, ce focus sur la petite mort a l’effet inverse..
À force de vouloir « l’orgasme à tout prix et parfait », parler de ce sujet (ou de son absence) avec sa moitié peut se révéler difficile de peur de blesser son partenaire. Alors que pour mieux comprendre tous les syndromes liés de près ou de loin à l’orgasme, il faut libérer la parole autour de la sexualité, démystifier le sexe et mieux éduquer.
L’orgasme de la femme par exemple est parfois vu comme une sorte de mystère incompréhensible. Combien d’articles de magazines avez-vous déjà lu pour savoir si vous étiez « plutôt vaginale ou clitoridienne » ? Pourtant des études récentes ont démontré qu’on a tort de parler d’orgasme vaginal et d’orgasme clitoridien car il n’existe en fait qu’un seul orgasme et c’est celui qui vient du clitoris. Tout comme le clitoris, l’éjaculation féminine s’entoure de bien des mystères et elle est trop souvent confondue avec les femmes fontaines alors que ce sont deux choses totalement différentes ! Heureusement, on commence à s’intéresser de plus près à la question du plaisir féminin. Mieux vaut tard que jamais !
L’orgasme des hommes : deux orgasmes bien différents.
Chez l’homme on distingue l’orgasme dit « classique » de l’orgasme prostatique qui survient lorsqu’on stimule la prostate, une petite glande interne entre le pénis et l’anus.
Les orgasmes prostatiques et la stimulation de la prostate sont encore trop souvent associés – à tort – aux rapports homosexuels. Les hommes hétérosexuels imaginent qu’apprécier qu’on stimule leur anus serait une remise en cause de leur virilité et ferait d’eux des homosexuels alors que cela n’a rien avoir avec l’orientation sexuelle.
En plus de ça, cet orgasme ouvre de nouvelles portes de sensations. Il peut durer de 15 secondes à plus de 2 minutes, et n’est pas nécessairement accompagné d’éjaculation. Encore mieux, les orgasmes prostatiques peuvent s’enchainer.
Pour atteindre le Super-O, la stimulation de la prostate n’est pas si compliquée. Elle peut se faire seul, avec ses doigts ou un sextoy ou bien en couple.
Quelles réactions du corps ?
Une multitudes d’hormones sont impliquées dans la réaction du corps quand vous faites l’amour, et elles sont d’autant plus libérées au moment de l’orgasme ! Cela peut aussi se manifester de façon physique : votre visage prendra des couleurs, votre respiration deviendra plus rapide, vos globes oculaires se révulseront, vous aurez des frissons, des spasmes, des tremblements voire même des convulsions. En bref, vous vibrerez de la tête aux pieds !
Tous les orgasmes ne sont pas atteints seulement par stimulation sexuelle
On pense tous que orgasme rime avec sexe pourtant c’est loin d’être le cas.
Le coregasm, l’orgasme sportif se passe dans le corps et le braingasm, l’orgasme lié à l’ASMR (Autonomous Sensory Méridien Response) se passe dans dans la tête. L’orgasme du sommeil est également un drôle d’orgasme qui se produit sans stimulation physique. Si ce sont des orgasmes avant tout psychologiques, il n’empêche que ce sont bien de VRAIS orgasmes qui entraînent des réactions physiques.
Il existe un orgasme un peu particulier que tous les adeptes de BDSM doivent connaitre. Celui-ci est une association du corps et de l’esprit : le subspace l’orgasme de la soumission. Il a l’incroyable pouvoir de transformer toute forme de douleur en plaisir.
Un dernier orgasme pour le moins insolite : l’orgasme du pied. Les sexologues reconnaissent depuis longtemps qu’il existe un lien entre les pieds et l’orgasme sans qu’il soit question de podophilie. Il semblerait qu’au moment d’un orgasme, les pieds s’étendent et les orteils se courbent !
Pourtant chez certaines personnes l’orgasme ne vient que rarement, voire jamais. Le désir est là, le plaisir aussi (il ne s’agit donc pas de frigidité), mais pas l’orgasme, on appelle ça l’anorgasmie. C’est une condition présente aussi bien chez les hommes, qui peinent à éjaculer et chez les femmes qui ont du mal à jouir.
Pas tous égaux face à l’orgasme
Dans l’imaginaire masculin, qui dit « orgasme » dit forcément « éjaculation » ! Pourtant, c’est loin d’être tout le temps le cas. Prenez l’anéjaculation orgasmique, plus communément appelée l’orgasme sec ; lorsqu’un homme jouit pendant un report sexuel ou une masturbation sans libérer de sperme. Toutes les conditions sont réunies pour qu’il ait un orgasme « normal » et éjacule, alors pourquoi ne le fait-il pas ?
Selon les experts, les raisons de l’orgasme sec peuvent être multiples. Il peut être dû à une trop grande fréquence de rapports sexuels ou il peut survenir après une intervention chirurgicale. Malheureusement dans certains cas, l’anéjaculation orgasmique est permanente, ce qui peut être très handicapant pour les hommes qui tentent procréer.
Chez certaines femmes l’orgasme n’est pas du tout désiré. Étrange, n’est-ce-pas ? Pourtant les syndromes de l’orgasme prématuré et de l’orgasme à répétition leur font presque redouter d’avoir un orgasme. L’un peut-être comparé à l’éjaculation précoce, l’autre n’a pas d’équivalent masculin et ces drôles de maladies sont encore bien trop souvent incomprises.
Dans le cas de l’orgasme prématuré les femme l’atteignent de manière inopinée et souvent sans réel plaisir. Leur corps, fatigué comme après une relation sexuelle « complète », n’est plus apte à toute autre approche sexuelle qui souvent deviennent douloureuses.
L’orgasme à répétition quand à lui porte un nom presque barbare : le syndrome d’excitation génitale persistante (SEGP). Les femmes qui en sont victimes ressentent brutalement une excitation de leurs parties intimes. Cette excitation n’est pas soulagée par des activités sexuelles et persiste pendant des heures voire des jours. La sensation peut être si pénible et douloureuse que plusieurs cas de suicide on été rapportés.
Des orgasmes qui laissent parfois les concernés sur le banc de touche, ils n’osent pas en parler de peur d’être jugés.
Douleurs physiques et émotionnelles après l’orgasme
Le coup de blues post-sexe, ou la dysphorie post-coïtale peut arriver à tout le monde ; homme comme femme. Cet état de dysphorie peut ressembler à de la mélancolie ou à une déprime, mais il est généralement caractérisé par des pleurs.
Selon certaines théories de la , pendant les rapports sexuels, le lien créé avec son partenaire est si fort qu’une fois terminé ça peut affecter l’humeur et rendre très triste. D’autres théories mettent en avant le rapport avec les effets de l’orgasme sur le cerveau et sur le corps. Avec tout ce qui se passe au moment de la jouissance, les tensions physiques, psychiques et émotionnelles qui surviennent en même temps, il n’est pas anormal d’éclater en sanglots à la fin. C’est la façon qu’à votre corps de se « libérer ».
Les larmes ne sont donc pas un signe de tristesse et ne sont en aucun cas associées à une quelconque insatisfaction sexuelle.
À part l’aspect psychologique, il arrive que certaines femmes se plaignent de douleurs ressenties au niveau du clitoris, du bas-ventre et de l’utérus. Les causes peuvent être multiples :
- Sexe de votre partenaire trop gros
- Infection urinaire
- Kyste ovarien
- Endométriose
- Frottement
- Ongles trop longs
- IST
- Mycoses
- Sècheresse vaginale
L’orgasme fait son coming-out
À l’heure des réseaux sociaux, les comptes qui mettent en avant l’orgasme et les différentes méthodes de plaisir sont florissants. C’est le cas de T’as Joui ?, le compte Instagram de la journaliste Dora Moutot qui met sous les projecteurs la place de l’orgasme féminin dans la sexualité d’un couple. Il permet aussi aux femmes insatisfaites sexuellement d’évoquer leurs expériences intimes ratées, leurs points de vue sur la question ou leurs traumatismes.
Jouissance Club est un autre compte Instagram un peu dans le même esprit si ce n’est que lui propose justement des techniques pour ne plus être insatisfaites. Sur le compte on trouve un peu de tout : des schémas très techniques qui expliquent les meilleurs gestes pour avoir un orgasme, pour donner du plaisir mais aussi des réflexions positives et bienveillantes sur la sexualité. La créatrice, Jüne, une illustratrice de 35 ans voulait « parler de sexualité normalement, de manière fraîche, ludique ».