Infirmière sexy, pourquoi ce fantasme nous rend tous piqués ?
20 septembre 2021Le fantasme de l’infirmière à cote et depuis un bon bout de temps ! Entre l’influence de la pop culture, la pornographie et la réalité du métier, qu’en est-il vraiment ?
Le fantasme de l’infirmière sexy, déguisée d’une blouse trop courte et d’un large décolleté, tient une bonne place dans les rêveries érotiques des hommes. Des études se sont intéressées à la nature de ce fantasme, largement illustré dans la culture populaire et dans la pornographie.
L’infirmière sexy, un symbole érotique et sexuel
La gent masculine est très sensible à l’image de l’infirmière. Une étude réalisée en 2013 par le site de rencontre Smartdate, montrait que 28% des hommes (soit 3 hommes sur 10), avouaient que le fantasme de l’infirmière sexy était ce qui les excitait le plus. Mais pour le comprendre il faut remonter le temps !
A l’origine, les infirmières étaient des religieuses. Elles soignaient les malades, mais portaient également la parole du Christ. Le lien avec la vierge Marie était indéniable.
L’infirmière incarnait à la fois la médecine et le soin, mais aussi la foi et l’image de la sainte mère rédemptrice. Avec les années, le fantasme de l’infirmière sexy déjà bien en place, n’a cessé de s’accroître. Toujours d’actualité, la pop culture a investit le mythe. Les films et séries mettant en scène des infirmières (et médecins) aussi intelligentes que sexy ne manquent pas : Urgences, Grey’s Anatomy, M.A.S.H, etc.
Ce fantasme peut traduire différents penchants érotiques ou sexuels : l’infantilisme ou le désir d’être traité, chouchouté, cajolé comme un enfant pendant l’acte sexuel ; le désir d’allier sexe et maladie en se faisant prendre la température par exemple ; l’excitation liée aux métiers de la santé (fantasme de vivre une aventure avec son médecin, psychologue, dentiste, ostéo, gynéco, etc.) ; des penchants masochistes (une petite piqûre par-ci, une prise de tension par-là…).
Un article évoque les désirs, parfois refoulés, de ces profils : « celui d’être pris en charge comme un enfant et d’avoir une position dite passive dans sa sexualité, le besoin d’être materné, consolé, celui aussi d’avoir une femme sans désir propre puisqu’essentiellement tournée vers le sien, celui, enfin de ne pas prendre de responsabilités et de laisser l’autre décider pour soi-même. Cela peut même être une composante importante de la personnalité du sujet ayant ce type de fantasme« .
Sans chercher directement une femme du métier, certains hommes cherchent inconsciemment l’infirmière qui se cache en leur partenaire : « Jean-Luc est un homme de 38 ans qui a beaucoup de difficultés dans sa sexualité. Il a notamment des difficultés d’érection depuis plusieurs années. C’est pour cela qu’il choisit volontairement des femmes qui s’occupent de lui avec bienveillance, le dorlotent, le soignent quand il est malade (ce qui est assez fréquent !). Il avoue lui-même vouloir rechercher l’infirmière en elles. Ce n’est que dans ce cadre qu’il peut éprouver du désir mais cela ne l’amène pas obligatoirement à avoir des érections plus stables !« .
Et dans la vie réelle, l’infirmière sexy donne quoi ?
Contrairement à certaines histoires érotiques d’Union, les infirmières ne sont pas toujours enchantées d’être l’objet de ce fantasme. Entre 2007 et 2008, les chercheurs Alain Giami et Pierre Moulin, ont mené sur un panel de 64 infirmiers (dont 85% de femmes). Avec les différents témoignages, les deux hommes présentent le constat suivant : « Cette pratique professionnelle reste placée sous le signe d’une forte ambivalence entre l’image du dévouement, souvent rattaché à ses origines religieuses et qui renvoie à l’histoire de cette profession d’une part, et celle de la figure érotique, abondamment illustrée dans la culture populaire et dans la pornographie ».
Les infirmières sont souvent confrontées à des situations gênantes, comme l’exhibitionniste de certains patients : « Ce qui est déjà arrivé, c’est des patients qui mettent mal à l’aise parce qu’il n’y a pas de pathologie localement, mais ils sont tout le temps tous nus dans le lit», «Des fois, je me demande si le patient, il ne fait pas exprès de nous pousser un peu à bout pour qu’on aborde le sujet (…) enfin, je trouve que c’est malsain. », « Un homme, je m’en rappelle, s’était carrément… il s’est carrément branlé… quand elle était en train de lui masser le dos, quoi !».
Au-delà de ces situations gênantes, certaines font preuve de beaucoup de compréhension face aux patients les plus atteints : « Souvent, c’est plutôt des compliments gentils, très simples. Genre : « Ah ben, y’a que des top models dans cette équipe ! ». Ce type de situation renvoie à ce que le sociologue américain disait : « le sexuel reste ce qui est considéré comme sexuel par les acteurs d’une situation ».
Pour désamorcer une situation érotique ou sexuelle pouvant vite être gênante ou mal interprétée, des infirmières privilégient l’humour : » Il y a une collègue qui me disait justement qu’elle posait un Péniflo, un étuit pénien pour récupérer les urines, et il a eu une érection parce que ben… avec le toucher, quoi, logique, réflexe. Du coup, elle lui a dit : « Vous inquiétez pas, prenez votre temps », enfin, elle a souri, ils ont discuté et voilà ».
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