Sexo : sea, sex and sun

Le soleil et la chaleur ont-ils un impact sur notre vie sexuelle ? Cela pourrait bien être le cas ! Chaque année depuis 2013, le mois de juillet enregistre le plus de naissances en France. Une évolution tangible (il y a quelques décennies, c’est au printemps que l’on accueillait le plus de nouveau-nés) qui démontre une préférence à procréer durant la fraîcheur de l’automne et le début de l’hiver.

Doit-on en déduire que la chaleur est nuisible à notre vie sexuelle ? Est-ce qu’il y a un lien direct entre activité sexuelle et reproduction ? interstron.ru enquête sur les pratiques des Français et des Françaises durant les mois les plus chauds de l’année !

Le soleil, l’ami de notre libido ?

De prime abord, le soleil se présente comme un très bon allié de la libido en stimulant le système endocrinien. Une des études les plus éloquentes à ce sujet a été publiée dans la revue Cells Reports il y a quelques années.

Elle confirme la hausse du niveau de testostérone (l’hormone du désir sexuel par excellence !) à la suite d’une exposition aux UV et l’explique par la présence d’une molécule – que l’on retrouve aussi chez d’autres mammifères – la protéine P53.  « Le soleil et la protéine P53 (…) provoquent une sécrétion accrue d’hormones qui nous rend plus passionnés et plus amoureux… » affirment les chercheurs, en conclusion. D’autres études corroborent également la hausse de cette hormone lors d’une exposition au soleil.

Au-delà de la hausse de testostérone, la sérotonine, une hormone clé dans le bonheur, se joint au cocktail hormonal lors d’une exposition régulière. Et puis il y a l’ocytocine, l’hormone de l’attachement, qui se sécrète plus facilement lors du contact peau à peau. Et quoi de plus facile que de caresser son partenaire quand on passe ses journées en maillot de bain ?

En somme, la moitié des Français auraientplus de rapports durant leurs congés de juillet-août que durant le reste de l’année, selon un sondage IFOP de 2017. Et d’après notre enquête, l’été revient régulièrement comme une des périodes favorables pour votre libido !

Pour Pierre, 34 ans, en couple avec un homme depuis cinq ans, c’est le cas : « Pour moi, l’été à Bordeaux est synonyme de festivités, de longues soirées entre amis, et de vacances à l’océan. Tout cela crée une ambiance détendue et propice à l’intimité. Je constate toujours que ma libido monte en flèche dès que les températures commencent à grimper. C’est peut-être le fait de voir plus de peau, de porter des vêtements légers, ou simplement l’effet des journées ensoleillées qui me mettent de bonne humeur. En hiver, je suis plus focalisé sur le travail et la routine, alors qu’en été, je prends le temps de profiter de la vie et de mon partenaire. Les moments passés à se balader le long des plages de l’Atlantique ou à savourer un bon vin lors des longues soirées estivales alimentent certainement ce regain de désir ».

Même son de cloche pour Camille, 28 ans, célibataire fraîchement débarquée à Marseille : « Depuis que je suis jeune adulte, j’ai remarqué que ma libido était toujours plus forte en été. Et c’est encore plus vrai depuis que je suis arrivée à Marseille, il y a trois ans. Les journées sont longues, chaudes, et ensoleillées. J’adore aller à la plage, me baigner dans la mer et bronzer sous le soleil. Ces activités me mettent de bonne humeur et me font me sentir bien dans ma peau. Je pense que cette sensation de bien-être général joue un grand rôle dans l’augmentation de ma libido. En hiver, je suis plus souvent à l’intérieur, je sors moins, et je me sens moins énergique. En été, en revanche, je me sens libre, vivante, et pleine de désir. »

Si le soleil, l’allongement des jours, la chaleur, le ralentissement de l’activité professionnelle nous met dans un bon état d’esprit pour le sexe, qu’est-ce qui nous empêche alors de faire des enfants ?

La chaleur, l’ennemi de la natalité ?

Si le soleil aide à être d’humeur badine, une trop forte chaleur pourrait être un frein certain à la reproduction. L’INED recense systématiquement une baisse de 5% à 6% de naissances neuf mois après chaque épisode caniculaire. Un sommeil perturbé, une chaleur qui assomme mais aussi une spermatogenèse au ralenti expliquerait ce déficit.

Le corps priorise aussi différemment sa dépense énergétique. La diminution de nos liquides corporels ainsi que l’hypersollicitation de nos organes vitaux (le cœur, notamment) durant des épisodes de fortes chaleurs impactent négativement l’activité sexuelle humaine. Quant au phénomène du « pénis d’été », le pénis qui gonflerait durant les mois les plus chauds de l’année, il est en réalité le symptôme (léger) d’une dilatation des vaisseaux sanguins. Il ne présage en rien de son utilisation durant cette période. Lors de notre enquête, vous nous avez également fait part des chaleurs qui ralentissent votre rythme général, dont votre activité sexuelle !

Pour Lucie, 31 ans, graphiste et souvent en télétravail, l’été peut avoir un impact négatif sur ses rapports intimes avec son conjoint : « L’été à Lyon peut être étouffant avec des températures qui grimpent souvent au-dessus de 35 degrés. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la chaleur intense me fatigue énormément et réduit ma libido. Quand il fait trop chaud, je me sens épuisée et je n’ai qu’une envie : me réfugier dans un endroit frais. Les nuits sont particulièrement difficiles, car l’appartement reste chaud même après le coucher du soleil. J’ai du mal à dormir, je transpire beaucoup et tout cela affecte mon désir. Mon partenaire et moi préférons alors prendre des vacances dans des endroits plus frais, en Angleterre ou en Allemagne. »

Antoine, 45 ans, en couple depuis dix ans et libertin, n’est pas non plus un adepte des températures caniculaires. Il préfère le printemps pour ses sorties coquines dans le sud de la France : « À Toulouse, les étés sont souvent marqués par des vagues de chaleur intense qui me mettent complètement à plat. J’ai toujours eu une bonne libido, mais dès que les températures deviennent caniculaires, je ressens un véritable coup de mou. La chaleur écrasante m’épuise physiquement et mentalement. Même après une journée passée au bureau climatisé, je rentre chez moi sans aucune énergie. Je n’ai qu’une envie : prendre une douche froide et m’allonger devant le ventilateur. »

En somme, si le soleil a un impact favorable, la chaleur en revanche, a tendance à nous ralentir. Mais si nous faisons autant l’amour durant l’été, c’est aussi que les vacances sont favorables aux sorties et aux nouvelles rencontres.

Sous le soleil : naturistes, libertins et bronzeurs…

L’été, les espaces touristiques se transforment pour beaucoup en catalyseur de nouvelles rencontres. En revanche, veillez à bien choisir votre destination car tous les espaces ne sont pas favorables aux rencontres coquines. Par exemple, les lieux naturistes, très sollicités durant les vacances (on dénombre près de 4 millions d’adeptes en France), sont transgénérationnels et souvent… anti-sexy. Pour Arnaud, 60 ans, et membre de l’association naturiste phocéenne : « Être en groupe naturiste, ce n’est pas sexuel ou sensuel. Une plage textile va beaucoup plus attirer le regard : un maillot de bain sexy, ça attire plus l’œil qu’un corps nu. Ce qui n’empêche pas de faire beaucoup de rencontres en camp naturiste, mais c’est plutôt basé sur l’entraide, la discussion… En tout cas, ça ne booste pas la libido et être nu est nettement moins sexy, à mon goût, qu’être habillé. »

Si vous souhaitez faire des rencontres pendant la période estivale, les lieux festifs libertins sont plus adaptés pour s’exhiber et pratiquer le sexe en plein air. Alexandre, 42 ans, parisien et chef d’entreprise dans le secteur du marketing digital a un carnet d’adresses très précis pour organiser ses vacances : « Chaque été, je profite de mes vacances pour fréquenter les lieux de libertinage les plus réputés de la côte méditerranéenne. Mon lieu de prédilection est le Cap d’Agde, notamment le village naturiste, connu pour ses clubs et soirées libertines. J’apprécie également les soirées exclusives organisées à la villa Le Jardin d’Éden à Marseille. Ces endroits offrent une liberté totale et une ambiance détendue, où je peux explorer mes désirs sans jugement et faire l’amour avec des inconnus au grand air ! Pour moi, c’est l’occasion idéale de me déconnecter de la vie professionnelle et de vivre des expériences intenses et variées avec des personnes partageant les mêmes goûts. »

Sachez également que le bronzage sein nu, grande mode des années 80, connaît un coup de frein sur ces dix dernières années. Une enquête IFOP révélait que 43% des femmes de moins de 49 ans bronzaient sein nu en 1984 contre 16% en 2021 ! Chez les jeunes femmes, ce serait principalement à cause des comportements inappropriés des hommes (regards, commentaires…) que cette chute s’explique. Ce qui n’empêchait pas les jeunes femmes célibataires de se déclarer plus « ouverte sexuellement » l’été, en 2021, dans un autre sondage IFOP (« L’été 2021 : le « summer of love » de la génération COVID « ?).

Moins de sein, plus de sexe ? Et pourquoi pas…

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