Le mystère de la disparition de l’os du pénis
28 janvier 2025Si nombre d’hommes envient, côté coït, la robustesse de certains mammifères ou ressentent une pointe d’inquiétude à l’idée d’une fracture, d’autres s’interrogent : Pourquoi l’homme n’a-t-il pas de structure rigide dans le phallus ? Le baculum est un os qui équipe le pénis de nombreux mammifères. Des singes aux morses, en passant par les chiens, tous sont dotés de ce petit atout anatomique. Pourtant l’Homo sapiens s’en est retrouvé… dépourvu. Alors, bénédiction ou malédiction de l’évolution ? Décryptage de ce mystère anatomique.
Le baculum, un os utile dans le règne animal
Chez certaines espèces, le baculum est un véritable couteau suisse de la reproduction. Il peut être long, court, droit, recourbé, barbelé, ou même en forme de trident. Chez le morse, il mesure même jusqu’à 65 centimètres ! De quoi en faire pâlir plus d’un… Mais à quoi sert cet os si répandu chez nos cousins du règne animal ? Parmi la communauté scientifique, plusieurs théories s’affrontent :
- Un atout pour la compétition sexuelle : Chez les espèces où la femelle s’accouple avec plusieurs mâles, posséder une structure solide permet de s’assurer une meilleure livraison du sperme, augmentant ainsi les chances de fécondation face à la concurrence.
- Un outil de stimulation : Certains chercheurs pensent que cela pourrait déclencher l’ovulation chez la femelle, améliorant ainsi la probabilité de conception.
- Une aide pour des rapports prolongés : Un pénis osseux pourrait permettre aux mâles de maintenir la pénétration plus longtemps, ce qui est particulièrement utile dans les espèces où l’acte doit durer pour éviter toute interruption indésirable.
En sommes, le Baculum a tout pour plaire dans le règne animal.
Pourquoi Homo sapiens est-il resté sur sa faim ?
Et là où certains animaux ont été gâtés par l’évolution, les hommes, eux, doivent se contenter d’un système hydraulique sophistiqué, autrement dit, une érection basée sur le gonflement des tissus spongieux grâce à un afflux sanguin. Plus technique et pas sans risques de dysfonctionnement. Alors pourquoi l’homme a-t-il été privé d’os au cours de l’évolution ? La réponse est encore sujette à débat, mais deux théories dominent.
Certains portent la faute sur la monogamie. Les chercheurs pensent que l’absence d’os dans le phallus chez l’homme est une question d’évolution sociale. Nos ancêtres seraient progressivement passés d’un mode de reproduction polygame, où il fallait rivaliser pour la fécondation, à une structure plus monogame. Résultat ? Moins de compétition, moins de besoin d’un os pour « tenir le cap » pendant de longues minutes et s’assurer que la fécondation ait lieu. Exit donc l’os pénien, qui devient superflu dans une relation basée sur la fidélité.
En revanche, chez certaines espèces où la compétition sexuelle est féroce, comme les bonobos et les chimpanzés, un bon baculum fait toute la différence pour garantir que les spermatozoïdes du mâle restent en tête de la course.
Une autre hypothèse, concerne la durée des rapports sexuels humains. Les scientifiques sont formels : la durée moyenne d’un rapport humain, de la pénétration à l’éjaculation, serait inférieure à deux minutes (phase post-pénétration, préliminaires non inclus). Dans ces conditions, l’utilité d’un os permettant de prolonger la pénétration devient… disons-le, superflue. La nature, dans toute sa sagesse, a donc doté l’homme d’un système érectile hydraulique, suffisant amplement pour ses besoins reproductifs.
Bénédiction ou une malédiction ?
Mais un argument revient souvent : sans os, la verge humaine est plus vulnérable aux incidents fâcheux. Effectivement, le tristement célèbre syndrome de la « fracture du pénis » existe bel et bien. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une vraie fracture car aucun os n’est présent, une pression excessive ou un mauvais mouvement peuvent entraîner une rupture des tissus érectiles. Et là… c’est le drame.
Si l’homme n’a pas d’os pénien, il n’est pas seul dans son coin. Les chevaux, les lapins et les marsupiaux partagent cette particularité. Pourquoi ? Parce que, comme nous, ils mettent tout sur la puissance musculaire et vasculaire pour assurer une érection digne de ce nom. Et pour ces espèces, la rapidité est la clé du succès reproductif. Finalement, l’absence d’os pénien à ses avantages et ses inconvénients.
Les bons côtés :
- Moins de risques de blessures : Pas d’os, pas de fractures ! Un os pénien peut se casser en cas de choc ou de mauvaise manœuvre, ce qui n’est pas vraiment un problème pour l’homme.
- Plus de flexibilité : Sans os, le pénis humain est plus adaptable aux différentes situations et ne dépend pas d’une structure rigide qui pourrait être limitante.
- Un indicateur de santé : L’érection humaine dépend entièrement de la circulation sanguine, ce qui en fait un bon signal d’alerte en cas de problème de santé plus général (hypertension, diabète, etc.).
- Une facilité d’entretien : sans baculum, il est plus facile d’entretenir une bonne hygiène urinaire, car l’os a tendance à restreindre l’écoulement.
Les mauvais côtés :
- Fragilité accumulée : Sans os pour le protéger, le pénis humain est plus vulnérable à la fameuse « fracture du pénis », qui n’est en réalité qu’une rupture des corps caverneux sous forte pression.
- Des problèmes érectiles fréquents : Là où un os aurait pu garantir une fiabilité à toute épreuve, l’homme doit faire face à toute une série de défis physiologiques, psychologiques et médicaux pour maintenir sa virilité.
Alors, doit-on regretter de ne pas avoir de baculum ou s’en féliciter ? Finalement, si l’évolution a choisi de retirer cet os singulier du phallus humain, c’est sans doute pour de bonnes raisons. Le pénis humain a su s’adapter au mode de vie de l’espèce humaine et à ses comportements sociaux. Moralité : prenez soin de son outil, sans regretter ce qu’on n’a jamais eu…
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