L’amour éternel à l’épreuve de la science
1 janvier 2025De l’amour exclusif au polyamour, de l’asexualité au libertinage, aujourd’hui, tous les comportements amoureux et sexuels semblent possibles. Mais peut-on espérer un pour toujours avec son partenaire ? Des chercheurs de la Harvard Medical School, Richard Schwartz et Jacqueline Olds, se sont penchés sur la question et bonne nouvelle : la réponse semble être oui, mais avec quelques nuances et un zeste de chimie. On fait le point.
Un cocktail chimique qui embrase le cerveau
L’étude révèle que l’amour romantique active des zones spécifiques du cerveau, notamment celles du circuit de la récompense. C’est là que des substances comme la dopamine et le cortisol entrent en scène et créent une sensation d’euphorie, comparable à celle d’une drogue puissante. En clair, l’amour est un trip à haut potentiel addictif.
Cette phase passionnelle est comparable à une tempête hormonale. Les chercheurs confirment que ces sensations intenses du début, bien que fugaces, sont essentielles pour amorcer une relation. Mais ce n’est que la première étape d’un voyage qui peut durer toute une vie.
Et les papillons laissent place à l’attachement
Une fois la passion initiale apaisée, l’amour évolue. Selon une étude de la Stony Brook University, il est tout à fait possible de rester follement amoureux après 20 ans de mariage. Mieux encore, certains couples de longue date présentent des activités cérébrales similaires à celles des jeunes amoureux.
Mais comment est-ce possible ? Tout se joue dans la transformation des sentiments. Les hormones comme l’ocytocine, surnommée « l’hormone de l’amour », entrent en scène. Libérée lors des moments intimes, cette molécule magique renforce les liens de confiance et de proximité. Ce n’est plus seulement l’excitation qui alimente la relation, mais un attachement profond et stable.
Richard Schwartz explique que « la passion est toujours présente, mais le stress associé aux premières étapes s’apaise ». Les papillons dans le ventre cèdent la place à une relation plus apaisée, mais tout aussi enrichissante.
Mais l’amour n’est pas qu’une histoire de chimie. Pour passer de l’adrénaline des débuts à la sérénité d’une relation mature, il faut un ingrédient essentiel : le travail.
L’amour éternel, un métier à plein temps ?
Comme le souligne la psychiatre Marian Rojas Estapé, l’amour n’est pas un état statique : « Si nous restions anxieux toute notre vie avec des papillons dans le ventre, nous serions incapables de fonctionner », plaisante-t-elle. C’est pourquoi l’amour demande un travail constant.
L’étape cruciale ? La sincérité. Quand l’euphorie s’estompe, des piliers comme le respect mutuel, l’admiration et la communication prennent le relais. Selon les psychologues, l’amour durable repose sur la volonté de se montrer vulnérable et d’établir des attentes communes.
Schwartz et Olds ajoutent que l’entretien quotidien de la relation est essentiel. Passer du temps de qualité ensemble, exprimer sa gratitude et faire preuve d’empathie sont des ingrédients clés pour maintenir la flamme. C’est une question de de volonté, de travail et d’adaptabilité.
Comme un bon vin, l’amour s’améliore avec le temps, mais seulement si on lui accorde les soins qu’il mérite.
La science nous offre donc un espoir réel : l’amour peut réellement défier l’usure du temps, à condition d’accepter qu’il évolue. De la passion enivrante des premiers jours, à un amour plus calme mais tout aussi profond, chaque étape a son charme. Loin d’être un feu de paille, l’amour est une flamme que l’on peut nourrir toute sa vie. Comme le dit la science, l’amour éternel n’est pas un mythe si on y met du sien.
A lire aussi :