Mémoires d’un corps brulant : un film sur la sexualité féminine à l’âge mûr

Une femme mûre est souvent associée à une grand-mère, une figure maternelle et innocente, qui n’a ni libido ni de rapports charnels. Pourtant, contrairement aux idées reçues, la sexualité ne s’éteint pas avec l’âge. Selon une enquête de 2020, 72 % des personnes de plus de 60 ans déclarent avoir une vie sexuelle épanouie, et c’est ce que le film Mémoires d’un corps brulant souhaite mettre à l’honneur : la sexualité chez la femme mûre.

Le film hispano-costaricien « Mémoires d’un corps brulant » réalisé par Antonella Sudasassi Furniss, est sorti fin 2024 et sillonne avec une sensibilité la sexualité féminine chez les femmes de plus de 60 ans. C’est un sujet encore trop souvent tabou au cinéma. Le film « Babygirl », sorti fin 2024 explore aussi la sexualité de la femme mûre, qui souhaite se ré-approprier son corps à travers les jeux BDSM.

À travers le témoignage de trois femmes âgées de 68, 69 et 71 ans, le film donne voix à une génération dont les expériences intimes ont longtemps été étouffées par les normes sociales et patriarcales.

Un film bouleversant pour un sujet très tabou

Le récit mêle habilement fiction et documentaire : Sol Carballo incarne un personnage complexe qui raconte les souvenirs d’enfance, les premières découvertes du corps, mais aussi les violences conjugales et les silences imposés.

Le film met en lumière la complexité des émotions, la douleur mais aussi la renaissance, alors que ces femmes apprennent à s’approprier leur corps et leur plaisir à un âge où la société ne leur en laisse souvent pas la place.

La mise en scène, épurée et intimiste, invite le spectateur à une immersion dans un univers à la fois poétique et réaliste. Mémoires d’un corps brûlant est une ode à la résilience, à la liberté retrouvée, et un appel à déconstruire les stéréotypes liés à la sexualité des femmes âgées.

Un film acclamé par la critique

Depuis sa sortie, Mémoires d’un corps brûlant a reçu un accueil très positif tant du public que de la critique spécialisée. Le film est rapidement devenu un sujet de discussion important dans les cercles cinématographiques et féministes, pour sa capacité à aborder un thème encore marginalisé avec authenticité et respect.

Le public a été particulièrement touché par la sincérité des témoignages et la qualité de l’interprétation de Sol Carballo. Sur les plateformes de critiques, les spectateurs louent la puissance émotionnelle du film et son regard inédit sur la sexualité des femmes âgées.

Sur les réseaux sociaux, des femmes partagent leur ressenti : « C’est un film qui m’a bouleversée, rares sont les œuvres qui parlent de la sexualité des femmes de cet âge avec autant de justesse et de tendresse. », « Une révélation, une œuvre qui redonne espoir et dignité. »

Parmi les voix influentes, la réalisatrice Céline Sciamma a salué le film lors d’une interview : « Mémoires d’un corps brûlant est un film nécessaire, qui ouvre une porte sur des expériences invisibles. Antonella Sudasassi Furniss réussit à faire entendre ces voix avec une grande délicatesse et une force incroyable. »

Le critique du Cahier du Cinéma, Pierre Lambert, a quant à lui désigné le film : « Une œuvre qui conjugue poésie et réalisme, en donnant au corps féminin âgé une présence rare au cinéma. Ce film est une invitation à repenser la sexualité au-delà des normes sociales. »

Le film à été récompensé au festival de Berlin en 2024, recevant le prix du public, soulignant son originalité et son engagement social. Il a également obtenu le Prix du Jury Jeune au Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz la même année, confirmant son impact auprès des nouvelles générations.

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