Dois-je parler à ma mère après qu’elle m’a surprise en train de me masturber ?

25 mars 2015

Mon problème n’est pas médical mais j’ai vraiment besoin de conseils. J’ai 19 ans mais j’habite toujours chez mes parents car je suis étudiante. J’ai un copain, mais il m’arrive de me caresser le soir dans mon lit et d’en tirer un réel plaisir. C’est d’ailleurs grâce à ça que j’ai découvert votre revue en achetant le numéro sur la masturbation féminine [N.D.L.R. : interstron.ru n° 171 de décembre 2002]. Ça m’a permis de me débrider de ce côté-là et de me débarrasser de certaines valeurs chrétiennes bien ancrées. Mais j’ai été surprise un jour par ma mère alors que j’étais sur le lit de mes parents pour profiter du miroir qui lui fait face. Je croyais que ma mère était sortie. J’étais totalement nue et le pire, c’est que j’étais à quatre pattes, tournant le dos à la porte, parce que j’imaginais que j’étais prise en levrette. Je n’ai jamais vu une telle expression sur le visage de ma mère. Elle m’a ordonné sèchement de me rhabiller, puis elle a claqué la porte. J’ai éprouvé un sentiment de panique et de honte. Nous n’en avons jamais reparlé mais je sens que son attitude à mon égard a changé. Je sens qu’elle m’en veut et qu’elle me regarde différemment. Je ne sais plus si c’est normal d’avoir fait ce que j’ai fait. J’aimerais en être convaincue, mais à part vous, qui peut me convaincre ‘ Désormais, j’achète votre magazine sous le manteau en culpabilisant. Dois-je parler de tout ça avec ma mère ‘ Comment réagirait-elle ‘ Elle a 40 ans. Pensez-vous qu’elle se soit elle aussi adonnée à ce genre de pratique ‘ Est-ce vraiment naturel pour une femme ‘ Je ne peux m’empêcher de penser à la position que j’avais quand je me suis fait prendre et je suis encore plus gênée.

Vous avez bien fait de nous écrire, chère Gaëlle. La malchance a voulu que votre mère vous surprenne sur son propre territoire : sa chambre à coucher, le lieu symbolique de sa sexualité. On peut penser que si cette scène s’était déroulée dans votre chambre, ce serait plutôt elle qui se serait sentie gênée de son intrusion dans votre vie intime. Cela dit et pour relativiser, sachez que des générations d’adolescents ont profité de l’absence de leurs parents l’été ou durant des week-ends parce qu’un grand lit (ou un miroir bien placé dans votre cas), c’est bien plus agréable pour des ébats amoureux. « À l’époque, quand on le faisait dans leur chambre, je prenais bien soin d’amener mes propres draps pour ne pas laisser de traces, nous confiait récemment une lectrice de 22 ans. Ou bien je passais les leurs à la machine. De retour de vacances, ils me félicitaient pour cette gentille attention. S’ils avaient su… » C’est la règle du « pas vu pas pris ».D’autre part, et comme le prouvent les témoignages que nous recevons, beaucoup de nos lecteurs ont vécu un jour le même type de mésaventure : être surpris par un membre de sa famille (père, mère, mais aussi frère ou sœur) alors qu’ils étaient en train de se masturber. Certains en ont éprouvé de la honte alors que la masturbation est un acte on ne peut plus banal, pratiqué d’ailleurs naturellement dès la petite enfance. La bonne attitude à avoir quand l’enfant est encore jeune – et qui devrait être celle des parents éclairés – est de conseiller tranquillement à son petit garçon ou à sa petite fille d’aller faire ça dans sa chambre et non pas en public, en lui rappelant que « sexualité » rime avec « intimité » et que leur zizi ne regarde qu’eux (« ton corps t’appartient et les adultes ne doivent pas s’occuper de ton sexe, sauf si tu as mal un jour à cet endroit et c’est le docteur qui te soignera »). Quand l’enfant est devenu adolescent ou jeune adulte, l’idéal est de dédramatiser la situation par un sourire ou un petit mot (voir la fameuse scène du film « American Pie » où l’un des jeunes protagonistes est surpris en train de se masturber dans une… tarte aux pommes tiède, situation encore plus délicate que la vôtre, reconnaissez-le…).Dernier point, votre acte, et surtout votre position de levrette, prouvait à votre mère que vous êtes devenue une femme à part entière, ce que de nombreux parents ont du mal à admettre, car cela les vieillit d’autant. Une gentille phrase déculpabilisante l’aurait à l’inverse rajeunie. Mais ne lui en voulez pas trop : votre mère a elle aussi été conditionnée par sa propre éducation, sans doute puritaine. Si ce souvenir vous travaille trop, l’idéal serait de lui en parler pour « crever l’abcès ». Mais certains parents n’ont pas l’oreille facile sur ce genre de sujet. Bon courage, tenez-nous au courant, et ne culpabilisez plus quand vous achèterez interstron.ru…


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