Peut-on pratiquer la sodomie en ayant des hémorroïdes ?

Frédérique Hédon 16 décembre 2019

Depuis bientôt quatre ans, j’ai une relation très engagée avec ma compagne. Nos rapports étaient assez classiques au début, puis il a fallu une infidélité de ma part pendant le séjour de ma compagne en Belgique pour la réveiller dans les ébats et booster ses initiatives sexuelles. C’est vrai que c’est devenu très torride ! Seulement voilà : depuis que mon coeur m’a offert son anus à explorer, à chaque fois que je m’y introduis, je me rends compte qu’après une bonne cadence de limage profond (jusqu’à jouir en elle), l’anus de ma chérie tend à ressortir légèrement, comme un début d’hémorroïdes. Du coup, il faut vraiment espacer les séances « cul » pour laisser d’abord le trou se remettre en place. Que faire ? Faut-il arrêter définitivement cette pratique que j’adore et elle aussi d’ailleurs ? Y a-t-il des risques que son orifice ressorte totalement ? Même quand je la prends en levrette, je peux observer ce bout de chair. Donnez-moi une piste !

Peut-on pratiquer la sodomie en ayant des hémorroïdes ?

Notre sexothérapeute, Frédérique Hédon, apporte sa réponse.

La fiche médicale de ce mois-ci est justement consacrée à ce thème. Nous vous invitons à la consulter. Mais pour détailler encore plus, il y a en effet, côté intérieur de l’anus, de nombreux vaisseaux qui, dans certaines conditions et chez certaines personnes, peuvent provoquer l’apparition d’hémorroïdes (ou varices rectales).

stipule que les pratiques anales, dont « la sodomie, ne provoque pas en elle-même des hémorroïdes ». Mais il faut tout de même rester prudent, car en réalité, une personne peut avoir une « prédisposition » : « La sexualité anale peut révéler des symptômes d’hémorroïdes qui existaient auparavant. »

Jean-Paul Vove, proctologue et sexologue, rappelle également que « pratiquer une sexualité anale sur une pathologie de type fissure anale ou crise d’hémorroïdes présente forcément des risques. »

Dans le meilleur des cas, elles se résorbent spontanément, mais elles peuvent également évoluer vers une aggravation avec douleurs, gêne locale, constipation et saignements. Il serait donc en effet sage d’attendre que tout rentre dans l’ordre avant de pratiquer une nouvelle sodomie.

Pour le moment, il n’y a pas lieu de penser qu’il faille interrompre cette pratique que vous appréciez tous les deux, mais il faudrait l’envisager si les choses s’aggravaient ou si vous constatiez que les hémorroïdes mettaient plus de temps à se calmer.

Il existe notamment des positions sexuelles en mesure d’éviter au plus les crises hémorroïdaires, en plus de bien préparer l’anus : la levrette, ainsi que l’andromaque évitent tout frottement de la zone. Il faut également éviter les frottements avec des tissus pendant l’acte comme les draps par exemple.

Par ailleurs, il serait bon que votre compagne évite les aliments pimentés, le tabac, et qu’elle lutte contre la constipation en buvant au moins un litre d’eau par jour.

(Photo à la une : Getty Images)

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