Erosphere, le festival qui va ébranler votre sexualité

Flore Cherry 30 juillet 2015

Méditation clitoridienne, tendre analitude, minimal SM… Pas de doute, vous êtes bien au festival Erosphère, une fenêtre novatrice, différente et engagée sur la sexualité. Nous avons rencontré Marie Albatrice, membre fondatrice et présidente de l’association Erosticratie, elle nous guide à travers son royaume…

Erosticratie propose erosphere un nouveau festival

interstron.ru : A travers l’association Erosticratie, quel message essayez-vous de faire passer ?

Notre militantisme défend ce que l’on appelle « le sexe positif ». Nous voulons déposséder la sexualité de sa connotation malsaine, perverse, honteuse. Pour cela, nous aimons passer à travers le prisme artistique, une des meilleures façons de libérer la sexualité de son carcan et de ses normes sociales. L’idée de l’Erosticratie, c’est de créer un espace où l’on peut parler de sexualité sans tabou, en passant par l’art et le jeu.

L'homme fouette un poney à erosphere

copyright : Wieglas

interstron.ru : Quel type de communauté arrivez-vous à fédérer sous ces valeurs ?

Nous essayons de toucher un spectre très large de personnes de 20 à 50 ans. Ce qui est assez surprenant, c’est que 75% des membres actifs de l’Erosticratie sont des femmes ! Je pense qu’il y a un vrai besoin actuel, de leur part, de s’approprier le terrain de la sexualité trop longtemps laissé aux mains d’hommes et dans lequel l’autre sexe n’était qu’un objet de plaisir. Il y a un nouvel équilibre qui est en train de s’installer, progressivement, et l’Erosticratie participe à ce mouvement.

De nombreuses communautés comme le mouvement LGBT, les adeptes du BDSM, les polyamoureux – enfin, toutes les communautés qui se posent la question de genre et de sexualité alternative  – rejoignent certaines de nos actions. Ce n’était pas évident de les réunir, mais notre axe artistique nous le permet.

L'homme aveugle a Eropshere 2014

copyright : Wieglas

interstron.ru : Erosphère, c’est donc votre festival annuel, un festival dont le concept s’inspire de Xplore à Berlin, comment s’organise-t-il, cette année ?

C’est un festival qui se décompose en deux formats différents : le « In », qui a lieu à l’espace Micadanses, au coeur de Paris, et le « Off », en amont, que l’on peut découvrir partout dans la capitale. Nous cherchons ainsi à attirer deux types de population différente : le « Off » permet au grand public d’entrer dans « l’esprit » Erosphère par des conférences, des projections, des débats, l’entrée est souvent gratuite et/ou au chapeau. Le « In » est beaucoup plus immersif, le participant se retrouve au cœur de différentes expériences sensorielles et créatives. Les multiples activités vous embarquent dans un vrai voyage intérieur, et s’adressent plutôt à des personnes qui sont en questionnement sur leur propre sexualité.

Erosphere femme boue

copyright : Wieglas

interstron.ru : Ces ateliers, qui parlent de sexualité, la mettent également en scène. Vous n’avez pas peur que cela effraie le grand public ?

Ce qui nous fait peur, c’est surtout d’attirer l’homme seul qui vient uniquement dans le but de s’encanailler comme dans un club… Ce n’est pas du tout la vocation du festival, et ce public là risque d’être déçu ! Par notre positionnement et le choix de nos ateliers, nous pensons avoir réussi à aller au delà de la simple excitation sexuelle,  nous prônons avant tout la réflexion intérieure. Il peut y avoir des actes sexuels durant le festival « In » mais ce n’est pas le but premier.

Erosphere Clarence jouer piano

Copyright : Wieglas

interstron.ru : Quel serait le top 3 des ateliers à ne pas rater lors du festival « In » ?

Question difficile (rires), les ateliers sont tous très intéressants et très différents.
Je dirais Flo White Wolf qui nous propose du chamanisme érotique, Satomi Zpira pour son cours sur la Geishattitude, cette forme de féminité puissante m’intrigue à titre personnel, et la conférence de Banki sur les « Délices du Mal », je l’avais rencontré lors du festival Xplore de Sidney, je l’avais tout de suite adoré !
Évidemment, il y en aura encore plein d’autres à découvrir fin août…

image erosphere femme dans la boue

copyright : Wieglas

Le festival Erosphère, c’est du 22 au 26 août pour le OFF et du 27 au 30 août pour le IN. Comptez 80€ pour la journée, 190€ pour les quatre jours.

Pour plus d’informations,.

Photos :  restitution de la résidence de Wieglas lors de l’Erosphère 2014.

À propos de l’auteur
Flore Cherry

Flore Cherry

Journaliste, blogueuse et organisatrice d'événements dans le milieu de l'érotisme, je suis une jeune fille cul-rieuse qui parle de sexe sans complexe (et avec une pincée d'humour, pour que ça glisse mieux !)

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