1 amateur de foot sur 3 reconnait tenir des propos homophobes

Claire Dasilva 17 mai 2018

Selon une étude menée auprès de 2176 Français, Foot Ensemble, en partenariat avec le Département Tendances & Prospective d’Ipsos, un Français amateur de football sur trois reconnaît lancer des insultes homophobes devant un match de foot.

En cette journée mondiale contre l’homophobie, le 17 mai, une étude intitulée « les Français et l’homosexualité dans le football », a été publiée.

L’institut de statistiques Ipsos et l’association qui lutte contre l’homophobie dans le football, Foot Ensemble, ont interrogé 2 176 Français âgés de 16 à 75 ans concernant le problème qui existe dans la société et dans le milieu du football… le rejet des homosexuels.

Pour 7 Français sur 10 « il est difficile de vivre son homosexualité dans le milieu du football ».

Des propos homophobes devenus banals

Selon l’enquête, cette difficulté s’explique par des propos homophobes sont enracinés et banalisés en particulier chez les amateurs de football. Ces derniers, lors des matchs, lâchent des insultes sans s’en rendre compte. Un spectateur de match de foot sur trois admet avoir eu des propos homophobes : pédé, tarlouze, tapette… un langage qui s’est vulgarisé avec le temps.

58% des professionnels Français de football emploient des propos homophobes sans arrières pensées. Pour Ipsos et Foot Ensemble, « plus l’investissement dans le football est grand, plus les propos homophobes sont dédramatisés voire relativisés ».

L’étude souligne que si 27% des Français jugent ces insultes homophobes, seulement 12% des amateurs de football définissent ces propos d’homophobes. 36% de ceux qui pratiquent le foot minimisent ces propos, estimant qu’ils sont sans rapport avec l’homosexualité. 15% considèrent qu’ils font partie du folklore et n’ont pas de connotation homophobe. Seuls 13% jugent que ces propos devraient être interdits.

L’homosexualité, largement acceptée

Bien que 8 % des Français rejette l’homosexualité dans le foot, l’étude a montré une forte tolérance des Français. 79% des professionnels de football et 89% des Français affirment accepter les personnes attirées sexuellement par une autre du même sexe.

Les supporters, eux, ne trouvent pas d’inconvénients à ce qu’un joueur professionnel fasse son coming out. Un sur deux estimerait même que cette révélation ne changerait pas leur opinion actuelle à l’égard de ce joueur. 29% des supporters y sont indifférents et 1 sur 4 resterait toujours supporter de ce joueur. Seuls 7% seraient déçus.

A la suite de cette étude, le collectif Rouge Direct, qui lutte contre l’homophobie dans le football, prévoit d’attaquer en justice la Ligue de football professionnel. La raison ? la prolifération des chants homophobes dans les stades et le manque de sanctions des instances du football français.

À LIRE AUSSI >>La Fédération anglaise de football souhaite un coming-out collectif


Réagir à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

interstron.ru