Chemsex : la nouvelle addiction

La rédaction 8 décembre 2022

Popularisé par la communauté gay, le Chemsex ou Chemical sex, définit la pratique de relations sexuelles combinée à la prise de drogue.

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Popularisé par la communauté gay, le Chemsex ou Chemical sex, définit la pratique de relations sexuelles combinée à la prise de drogue. Cette tendance apparaît aux Etats-Unis au début des années 2000. Quelques années plus tard, cette pratique à risques voit son essor prendre de l’ampleur dans de nombreuses grandes villes d’Europe.

Le Chemsex : sexe, drogue et… drogue

L’arrivée du Chemsex en France s’explique par la popularisation de nombreuses drogues de synthèses, plus précisément les cathinones, molécule excessivement présente dans les amphétamines. Les chercheurs définissent ces molécules comme agent actif de la dopamine, plus communément appelée hormone du bonheur. Les chemsexers réservent leur prise de drogues au service exclusif de leur sexualité. Plusieurs stupéfiants sont identifiées pour la pratique du Chemsex :

  • Le poppers
  • La cocaïne
  • Le GHB
  • Les méhtamphétamine
  • Les cathinones

Des drogues qui sont la plupart du temps prises par voie nasale et orale. L’autre moyen de consommer ses substance étant par intraveineuse, on parle alors de slam.

Le chemsex porté par la communauté gay et les applis de rencontre

En l’espace d’une quarantaine d’années, la médecine a évolué et permet aujourd’hui d’appréhender plus sereinement les risques liés à la sexualité. Notamment sur la question du VIH avec l’apparition du TASP ou encore du PrEP, un traitement préventif autorisé en France depuis 2017. Le Chemsex doit également son succès à l’arrivée massive des applications de rencontre. En 2009, Joel Simkhai créé la plateforme de rencontres Grindr. L’application est destinée aux personnes homosexuelles, bisexuelles et bicurieuses. Si la pratique du Chemsex existe aussi chez les personnes hétérosexuelles, elle reste tout de même largement représentée par la communauté gay.

Selon l’étude Sea, sex and chems réalisée par le Professeur Amyne Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul Brousse de Villejuif et président de la Fédération française d’addictologie, 75 % des chemsexers sont des HsH. Soit des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Une application comme Grindr a largement favorisé les rencontres entre personnes du même sexe et a contribué à voir le Chemsex se démocratiser.

Le Chemsex : addiction et prévention

L’addiction ou Craving (désir), est un phénomène bien connu notamment lorsqu’il est question de drogues. La pratique régulière du Chemsex peut aboutir au besoin régulier de consommer certains stupéfiants. Pour rappel, les cathinones agissent directement sur ce que les chercheurs appellent l’hormone du bonheur. Un sentiment de bien-être que les consommateurs ont beaucoup de mal à quitter.

Une étude de la 4e édition du Net Gay Baromètre français en 2013, révèle que 67 % des chemsexers faisaient le lien entre leur consommation de drogues et leur satisfaction face à leur apparence physique. En 2017, le Comité de coordination régionale de lutte contre le VIH de Lyon (COREVIH Lyon-Vallée du Rhône) rapportait une vingtaine de décès liés à la pratique du Chemsex.

En terme de restriction, il est très difficile de lutter contre certains produits utilisés par les chemsexers. Car si la plupart des drogues sont prohibées en France, certaines réussissent à contourner les interdictions. C’est le cas du GHB, drogue réalisée à partir du GBL que l’on trouve facilement dans les composants des peintures industrielles.

Si pour le moment les plans de prévention demeurent quasi inexistants, la ville de Paris a décidé, en 2021, la mise en place d’un plan d’information et de réduction des risques sur le chemsex par l’intermédiaire de Jean-Luc Roméro – Michel, adjoint à la Mairie de Paris.

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