La bouche, l’autre victime des MST

Sorelle Spet 8 juillet 2021

La pratique du sexe oral est très appréciée lors des rapports sexuels. Seulement, aussi plaisante soit-elle, il est possible de contracter des infections et/ou maladies si on ne reste pas vigilants. Quelles sont ces petites bactéries qui peuvent nous empêcher d’exercer ces plaisirs buccaux ? On fait le point…

bouche exquise

 Tourner 7 fois sa langue avant de…

La bouche est une zone érogène qui représente une part importante de l’intimité de l’individu. Véritable organe « sexuel », la bouche participe au plaisir : baiser, pratique du sexe oral, etc. Malheureusement, elle n’échappe pas au risque de développer des maladies « bucco- sexuellement-transmissibles » qui sont en réalité des manifestations buccales des infections sexuellement transmissibles (IST).

La bouche peut être vectrice ou victime d’infections : herpès, papillomavirus humain, virus de l’immunodéficience humaine, syphilis. Le chirurgien-dentiste, véritable spécialiste de la zone bucco-dentaire se trouve donc au cœur de la prévention, du diagnostic et du traitement des maladies sexuellement transmissibles.

Les modes de contamination

Le sexe oral peut transmettre différentes infections. Il y a plusieurs manières d’être contaminé :

  • Pour le VIH, transmission par les liquides corporels : sang, sperme, liquide préséminal, sécrétions vaginales, lait maternel. La salive n’est pas contaminante. Un baiser (sans échange de sang), n’est pas à risque.
  • Pour le HPV (papilloma virus humain), la contamination se fait par contacts directs : la plupart des types de HPV sont bénins et à l’origine de verrues génitales, certains autres peuvent provoquer un cancer du col de l’utérus, ou un cancer oro-pharyngé.
  • Pour le col de l’utérus : transmission par contact sexuel du virus établie.
  • Pour la cavité buccale : transmission orogénitale non établie (pas de corrélation entre les sérotypes oraux et génitaux). On note aujourd’hui une augmentation du nombre de cancers oropharyngés HPV-positifs.
  • Pour l’herpès, primo-infection orale ou génitale : elle survient en général une semaine après le contact infectant. Une personne qui a une relation de sexe oral sur une personne porteuse de ce virus peut être contaminée au niveau de sa bouche ou de ses lèvres. Et vice-versa : une personne porteuse du virus de l’herpès labial peut le transmettre à son partenaire, qui peut alors contracter l’herpès génital. Ce qu’il faut retenir : la sexualité orale favorise l’inversion de la localisation des virus de l’herpès
  • Pour la Syphilis (origine bactérienne) : la transmission se fait par le rapport sexuel (rapports vaginaux ou anaux), mais aussi rapports orogénitaux (fellation, anulingus, cunilingus). Elle peut également toucher les femmes enceintes. On parle alors de syphilis congénitale (environ 2 millions de grossesses/an dans le monde).

Se protéger

Adopter un comportement responsable est de mesure afin d’éviter tout type de contamination. Le préservatif reste l’atout majeur, pour la syphilis, le VIH et le HPV (même si d’autres points de contact peuvent intervenir pour ce dernier). Pour l’herpès, il faut suspendre les rapports sexuels et les baisers le temps des crises. Ces infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent se développer en l’absence de symptômes clairement identifiables. Pour se protéger et protéger son partenaire, l’Association dentaire française déconseille toute pratique de sexe oral en cas de blessure ou d’inflammation au niveau de la bouche, des dents ou des gencives.

Selon  il est préférable d‘éviter le brossage et l’utilisation de fil dentaire dans l’heure précédant et suivant une relation de sexe oral. Il existe notamment  des digues dentaires, à utiliser comme un préservatif pour faire barrage aux IST lorsque vous pratiquez un cunnilingus ou un anulingus.

Merci au Dr Sarah Cousty, Chirurgien-dentiste, CHU de Toulouse

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