Politique – Financer la pornographie féministe pour lutter contre le sexisme

La rédaction 11 octobre 2018

L’Allemagne pourrait bien voir la pornographie féministe financée par l’Etat. Le SPD pointe du doigt les dangers de l’industrie pornographique de masse faussée et soumise aux stéréotypes sexistes..

Le parti social-démocrate allemand a décidé lors de la convention de son parti (ce week-end), de travailler pour que l’État finance la pornographie féministe et ainsi combatte les stéréotypes propagés par l’industrie pornographique mainstream, globalement misogyne. La vision de la femme est dégradante et ces films regorgent de clichés. Selon le SPD :

cela influence négativement la société moderne car les jeunes ont des visions irréalistes et hypocrites sur la vie sexuelle.

La pornographie de masse en cause

C’est justement pour ne pas laisser les jeunes avec les pornos classiques pour seul modèle que le SPD, associé à la coalition menée par Angela Merkel, a proposé que l’État apporte des financements à la pornographie féministe. D’après l’organisme de recherches Netzsieger, 40% des Allemands de moins de 18 ans ont déjà recherché du contenu pornographique en ligne.

En France, d’après une étude datant de juin 2018, 21% des 14-24 ans regardent au moins une fois par semaine du porno et plus d’un tiers déclarent avoir déjà visionné ce type de programme.

(Image : Brazzers.com)

L’étude précise: « La confrontation à de telles images alors même que la sexualité psychique se développe, peut provoquer des crises d’anxiété, des troubles du sommeil, nourrir un sentiment douloureux de culpabilité et conduire à une représentation faussée ou déviante des rapports sexuels et amoureux« .

Une insuffisante éducation à la sexualité en problème de fond

justifie l’importance d’une telle mesure pour que « les femmes puissent s’épanouir et apprécier la sexualité ».

Jusque dans les années 2000, l’industrie du porno « pouvait » rapporter gros. Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, les tubes gratuits remplacent peu à peu les modèles d’abonnements payants ! « Comme tous les films et le milieu du cinéma, on devrait aussi avoir droit à des subventions de l’État » Paulita Pappel, à nos confrères de chez Slate.fr.

Pour l’instant, un seul pays européen constitue un précédent en la matière : la Suède en 2009. Ils ont produit une série de douze courts-métrages réalisés par des féministes sortis en DVD. Cependant, le SPD, lui, veut rendre l’accès libre, gratuit et facile, estimant que l’accès est aussi un enjeu.

Même si le projet ne va pas jusqu’au bout, l’essentiel aura été de « poser le débat en politique », remarque Paulita Pappel.

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