La rédaction interstron.ru a participé à la soirée de lancement du livre « Kink »
17 novembre 2024Lundi soir, j’ai eu le plaisir d’être conviée au Sweet Paradise pour la soirée de présentation du livre Kink, Manuel de sexualités créatives écrit par aXelle de Sade et Meta Tshiteya et illustré par Stella Polaris. Pour l’occasion, le Sweet Paradise, en collaboration avec Flore Cherry, s’est transformé en salon littéraire des plus sulfureux. Dans ce cadre intime, lecteurs, professionnels du monde littéraire, journalistes et proches des auteurs étaient réunis pour célébrer ce moment spécial. Au programme, sujets brulants, jeu de rencontres et coupe de champagne !
Kink : un manuel de liberté et d’ouverture d’esprit
Après avoir laissé aux invités le temps de faire connaissance et de s’épancher de leur soif, la journaliste Flore Cherry a convié la joyeuse assemblée à participer à la présentation des auteurs. Devant le micro de la journaliste spécialisée des rapports hommes-femmes, aXelle de Sade présente son ouvrage comme un manuel de sexualités créatives destiné à l’usage de partenaires majeurs et consentants. L’ambition des auteurs est de redorer l’image très sombre et connotée du BDSM pour permettre sa démocratisation. Dans ce but, le sujet est abordé de façon ludique, pédagogique et non genré.
Kink se présente comme une rencontre communautaire, où chaque intervenant a un rôle établi. Axelle l’instigatrice du projet, pratique le BDSM dans le domaine professionnel. Elle dispense même des cours sur le sujet. Meta, polyamoureuse réserve son usage au cadre privé et Stella axe l’exercice du BDSM essentiellement sur le Shibari. Ce savant mélange d’univers différents s’est établi par le biais d’Erosphère, le festival participatif des créativités érotiques.
Inspiré dans sa forme du Jouissance Club de Jüne Plã, le travail des autrices est motivé par une volonté de transmission et d’éducation à la sexualité. « En mettant des mots, en transmettant des explications tout en proposant un cadre éthique, on propose une source d’enseignement qui diffère du porno » explique l’autrice Meta Tshiteya.
La participation de Stella Polaris, comme illustratrice, s’inscrit dans cette dimension pédagogique. Ses schémas et dessins viennent enrichir et expliciter le contenu tout en apportant une dimension esthétique. « J’ai voulu dédramatiser certains sujets et favoriser la communication entre les partenaires en facilitant la compréhension » explique-t-elle.
Et comme le souligne Flore Cherry, Stéphen Carrière, l’éditeur, prend le risque d’éditer ce genre de livre et on l’en remercie ! En offrant à ces femmes un espace d’expression, l’éditeur permet d’offrir au lecteur un univers ouvert, décalé et accessible par sa forme de manuelle scolaire.
Des débats militants et animés
Pour conclure, une session de questions-réponses a succédé à la présentation des intervenantes. Une influenceuse LGBTQIA+, présente pour l’évènement, profite de l’occasion pour remercier les autrices de ce discours inspirant.
Une journaliste de l’assemblée se questionne quant à elle, sur le temps de réalisation et la complexité d’un travail à trois. Pour aXelle de Sade, la discussion n’a pas posé de grande difficulté. Qui plus est, le contenu s’inspire du programme de l’école des arts Sadiens ouvert il y a 4 ans par l’autrice elle-même.
L’école des Arts Sadiens forme à la sexualité créative et au BDSM. Une trentaine de disciplines y sont présentées par une quinzaine de professeurs. L’année dernière l’école a offert 52 cours à 330 élèves, allant d’initiation au BDSM au Masterclass fouet ou martinet. « Finalement tout ce qu’on n’apprend pas en école de commerce » conclue Flore Cherry.
Et pour le temps, « très concrètement, entre la présentation du projet à l’éditeur et le moment de l’édition, il a fallu 18 mois » répond aXelle de Sade. Pour Méta Tshiteya, « réunir le contenu et la réflexion sous-jacente, c’est le travail de toute une vie ».
Pour la dernière question, une autre influenceuse s’intéresse à la difficulté du travail d’illustration. A la question, Stella Polaris répond : « Quand on m’a contacté pour me proposer le projet, le squelette et le sommaire du livre étaient déjà prêts. Il y avait déjà une liste à peu près définitive des illustrations qui allaient avec ce squelette. Mais le texte n’était pas écrit. Finalement je me suis calée sur l’avancement du texte. Toutes les semaines nous avions une réinterstron.ru pour se coordonner. Il y a des illustrations qui étaient très faciles à faire. Dessiner un gode, bon… ça, ce n’est pas compliqué ! D’autres, liées à l’écriture, ont demandé un travail de réflexion et de recherche iconographique ».
Une lecture érotique enflammée
La session question réponse s’est terminée pour laisser place à la lecture érotique. Meta Tshiteya a donc entrepris la lecture d’une de ses nouvelles présente dans le livre. Mais très vite, l’autrice a rencontré quelques difficultés. aXelle de Sade s’est jointe à sa partenaire de plume profitant de l’occasion pour s’adonner à une démonstration. Coordonné à la lecture, caresses, morsure et coup de martinet se sont succédé devant un auditoire amusé. Meta est finalement parvenue à la fin de sa lecture, non sans quelques accrocs.
Pour la dédicace, la journaliste avait prévu une petite surprise pour chaque invité : un exemplaire où chaque autrice a signé et apposé une dédicace personnalisée. Résultat : les participants ont quitté l’établissement, livre en main et sourire aux lèvres, impatients de faire découvrir leur trouvaille à leur moitié.
Finalement, cette soirée de lancement a été à la hauteur de son livre : audacieuse, pleine de rires et de surprises. Kink : manuel de sexualité créative semble être bien plus qu’un simple guide. C’est une invitation à découvrir, à explorer et à prendre la vie… avec un peu plus de mordant ! Personnellement je repars avec un livre dont j’ai caché le titre des regards curieux du métro pour le découvrir à la maison. Et pour sûr, ce livre à lire sous la couette promet des soirées animées !
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