L’amour en herbe
25 mars 2021Célia se souvient de ce temps où le port du masque n’était pas obligatoire et le confinement, un terme pas encore entré dans le vocabulaire usuel. Pour interstron.ru, elle nous raconte en texte et en photos ce premier ébat en pleine nature qui fait souffler un vent de liberté ô combien délicieux en ces temps de grisaille.
Au début de notre relation, Fabrice avait vraiment fait les choses bien ! Voici les mémoires d’une Bordelaise nostalgique de cet été, celui de notre première rencontre.
Fabrice était un mec de la campagne, moi je vivais au cœur de Bordeaux une folle vie étudiante depuis trois ans. A priori, tout nous séparait, nous n’avions rien à faire ensemble. Des amis communs avaient pourtant détecté qu’il pouvait y avoir un “truc” entre nous deux et nous ont arrangé un dîner à quatre. Ça a été un flash direct de mon côté, et de ce que m’a raconté Fabrice bien plus tard, je ne l’avais pas non plus laissé indifférent même s’il me trouvait un peu hautaine et restait sur la réserve. Il avait surtout peur, je pense, que je ne comprenne pas son univers.
Alors, pour notre deuxième rendez-vous, il a décidé de m’emmener pique-niquer dans les champs, rien que tous les deux – ce que j’avais trouvé ultra romantique.
Mais plus que tout, je me souviens que c’était l’idée de passer quelques heures seules auprès de lui, de voir son sourire dévoiler de jolies fossettes et de ressentir cette violente attirance qui me faisait pousser des ailes.
C’est une sensation étrange que de se sentir si vite séduite par une personne, c’est à la fois très déroutant et en même temps très agréable, comme si l’on se laissait tomber dans le vide, à une vitesse vertigineuse, et que tout son corps devienne d’un coup super léger.
Bref, il m’avait déjà conquise et c’était à moi de faire mes preuves. Le jour du pique-nique, je voulais assurer sur tous les plans ! J’ai opté pour une petite robe légère à fleurs qui dévoilait discrètement le haut de mes épaules et qui mettait en avant mes longues jambes fuselées, mon arme fatale. J’ai emprunté un panier en osier à une amie, en y mettant quelques accessoires essentiels.
Une paire de lunettes sur le nez, un peu de crème solaire sur les joues, mes cheveux soigneusement attachés en natte… je me trouvais assez canon en princesse des champs. J’espérais que Fabrice se dirait la même chose. Quand je suis arrivée, il m’a claqué la bise, m’a jeté quelques regards furtifs, puis s’est vite affairé sur son appareil photo. Il m’expliquait qu’il adorait prendre les fleurs en souvenir, qu’il les connaissaient toutes par cœur, qu’il avait appris, avec le temps, à quelles saisons elles émergeaient, comment leur apporter des soins… C’était mignon ce discours pour un mec, mais je me sentais un peu mise à l’écart.
J’avais envie de lui crier « Eh ! Oh ! C’est moi la plus belle fleur du parterre, là OK ? Prends-moi en photo, nigaud ! » Mais il fallait que je sois patiente, je n’ai rien dit.
J’ai attendu que nous soyons tous les deux assis sur l’herbe pour me jeter à l’eau : je l’ai embrassé tout de go, au beau milieu d’une phrase. Je me suis dit que s’il n’était pas intéressé, il retirerait sa tête et cela mettrait un terme à mes fantasmes et à ce petit moment champêtre.
Bonne surprise, Fabrice m’a rendu mon baiser.
Et il embrassait super bien l’effronté, sans se laisser démonter par mon aplomb. D’une main ferme, il a dénudé une épaule et de l’autre m’a tenu le menton pour que nos regards soient plongés l’un dans l’autre. Le temps s’était tout d’un coup figé, j’observais avec une grande attention les traits de son visage : son nez retroussé, ses lèvres charnues… C’était vraiment mon type de mec, aucun doute là-dessus. Il a alors fermé les yeux et sa bouche s’est à nouveau collée contre la mienne.
Ce deuxième baiser fut plus profond que le premier, nos deux langues se sont tout de suite trouvées. Il tenait toujours mon visage dans le creux de sa main, ce que je trouvais très sensuel, comme dans les comédies romantiques américaines. Fabrice avait une assurance très déconcertante pour un mec de son âge et, un bref instant, avec certainement un peu de jalousie, je me suis demandée combien de conquêtes s’affichaient sur son compteur. J’ai très vite effacé cette question de mon esprit pour me concentrer sur le moment présent, c’était délicieux d’être dans ses bras et c’était le plus important.
Il a retiré son marcel de coton, me faisant parvenir quelques effluves de son parfum. J’avais déjà anticipé qu’il devait être bien foutu, car ses vêtements très légers annonçaient un corps d’Apollon, mais j’ai été agréablement surprise de constater qu’en plus d’une musculature parfaite, Fabrice avait une peau d’une infinie douceur dont la texture ressemblait à celle d’une brioche dorée au soleil.
Curieuse et impatiente, j’étais déterminée à en connaître encore plus sur son anatomie et c’est moi qui lui ai déboutonné le jean.
Il s’est laissé faire, avec un regard amusé. J’ai sorti de sa tanière un pénis d’un calibre impressionnant, parfaitement bien rasé. Comme pour me rassurer, Fabrice a tenté de détourner mon regard de la bête en m’embrassant à nouveau, une troisième fois, sur la bouche, mais je n’ai pas répondu à son appel. J’ai continué à fixer son sexe sans me démonter, à le regarder dans le détail, des couilles jusqu’au gland, fascinée et subjuguée par cet organe dont la découverte était presque une première pour moi.
À l’époque, mon expérience sexuelle se résumait à un vague tripotage par mon voisin de palier lors d’une fête pendant l’été. Jamais je n’avais pu voir avec autant de précision un pénis à l’apogée de son désir, en plein soleil. Alors, pour mieux le découvrir, je l’ai pris en bouche.
J’ai collé ma langue sur son gland, puis petit à petit, je l’ai fait glisser le long de sa tige jusqu’à son pubis.
Je profitais de ce bel objet, libre en pleine nature. Je prenais mon temps, le faisant tressaillir sous mes coups de langue, aidée par l’air chaud qui emplissait cette belle journée.
Le sexe était tendu et son propriétaire voulait jouer les prolongations. « Ma jolie Célia, est-ce que tu accepterais de te faire lécher aussi ? On me dit plutôt doué avec la langue… »
À nouveau, j’ai ressenti une petite pique de jalousie : qui était ce “on”, combien étaient-elles à avoir reçu ses faveurs ? J’ai essayé de passer outre et me suis laissée faire. Il m’a placée en tête-bêche, les fesses au-dessus de son visage, il profitait ainsi d’une libre vision sur mes chairs qui s’échappaient de ma petite fente. Nous étions en soixante-neuf, assoiffés l’un de l’autre. Fabrice a lancé les hostilités avec une première langue qui s’est faufilée de mon clitoris jusqu’à l’entrée de mon vagin. J’ai poussé un bruyant gémissement pour exprimer mon plaisir, il s’y prenait vraiment bien !
J’espère qu’il n’y avait pas de passants curieux qui s’aventuraient dans les champs, nous étions facilement repérables avec mes beuglements de midinette. Pour profiter pleinement de son expertise, je me contentais de masturber son sexe en savourant ses talents oraux.
J’étais débordée par les sensations provoquées par les mouvements de sa langue sur mes lèvres, à l’entrée de ma vulve, autour de mon clitoris. Je ne pouvais plus bouger, je ne voulais que profiter.
Mon bas ventre était en feu, j’étais fin prête à le sentir en moi, en mon vagin étroit. Je me suis posée à quatre pattes sur la couverture qu’avait étendu Fabrice. J’ai cambré un peu le dos… heureusement, je n’étais pas totalement nue, j’avais conservé ma robe, ma culotte était juste pliée au niveau de mes genoux, si quelqu’un nous surprenait, ma pudeur restait sauve !
Fabrice est entré très doucement en moi, il s’enfonçait précautionneusement en me demandant toutes les cinq secondes si ça allait.
Je lui répondais « oui, oui », comme une automate, je n’osais pas lui avouer que c’était une toute première fois pour moi et que j’étais agréablement surprise par la délicatesse dont il faisait preuve et qui rendait cet instant inoubliable pour moi. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, avec tout ce qui se disait, mais j’en avais tellement envie que mon corps était prêt à saisir le plaisir de cette nouvelle expérience.
Je connaissais parfaitement les sensations que pouvaient me procurer mon clitoris. Le plaisir à deux était plus capricieux, ou simplement plus inédit pour moi ; il fallait que je me concentre sur les sensations internes, que je visualise la bite de Fabrice en moi, pour que cela me fasse de l’effet… mais ça fonctionnait, et plutôt bien ! Fabrice est alors passé à l’étape supérieure en donnant des à-coups un peu plus affirmés. Prévoyant, il m’avait apporté un petit coussin sur lequel je prenais appui, mais mes genoux se sont très vite retrouvés en compote. Voyant que je me tortillais, il m’a proposé de m’allonger.
Pour cette première fois, j’étais ravie que ce soit lui qui me fasse découvrir les délices de la sexualité, il se montrait attentionné, à l’écoute, jusque dans les moindres détails. Il à de nouveau plongé son sexe en moi. Je sentais tout le poids de son corps réparti sur le mien, c’était très chaud, très sécurisant comme sensation.
Il est venu me murmurer à l’oreille « si tu le souhaites, tu peux te masturber… tu verras de cette façon tu auras encore plus de plaisir. » Comment ? Me masturber ? Jamais je n’en aurai eu l’idée, en tout cas, ce n’est pas ce que l’on voit dans les films pornographiques… mais j’ai suivi son conseil.
J’ai glissé la phalange de mon index droit dans ma bouche, pour l’humidifier, puis j’ai réussi à le glisser sous moi, tandis que Fabrice continuait ses lents va et vient. J’ai enfin atteint mon clitoris, dur, fier, qui n’attendait que d’être touché pour me faire jouir.
Et en quelques mouvements bien placés, tout mon corps s’est mis à convulser.
Fabrice avait réussi en quelques gestes, quelques mots à me faire décoller bien plus haut que ce que je pouvais moi-même atteindre, seule. J’ai basculé sur le côté et l’ai embrassé pour le remercier d’être ce si merveilleux amant. Pour une première découverte, je n’aurai pu rêver meilleur partenaire. Il souhaitait que je vienne au-dessus de lui pour « la fin », selon ses termes.
J’ai donc enjambé son très beau corps et je me suis posée au-dessus de lui, en grenouille. De là, je me suis moi-même enfoncée sur lui (sans aucun mal !) et c’est moi, grâce à mes mouvements, qui ai réussi à le faire venir. À l’amorce de son orgasme, il m’a entraînée sur le côté et a éjaculé sur ma cuisse.
Nous nous sommes à nouveau embrassés follement dans l’herbe, grisés par le sexe et notre folie. Je lui ai dit dans l’oreille qu’il pouvait oublier toutes les autres, il serait mon premier et mon dernier.
Et vous savez quoi ? Il a accepté ! Aujourd’hui, cela fait trois ans que nous sommes ensemble ! Alors, ça ne valait pas le coup de se mettre le cul dans l’herbe, à ce prix-là ?