Est-ce qu’une organisation façon harem est possible en France ?

Bonjour docteur, toute petite déjà, il fallait que je sois la cheffe, la reine ou la présidente. J’en profitais pour faire faire n’importe quoi à ceux qui faisaient partie de mon clan, car ces derniers se devaient de m’obéir. Par exemple, je faisais manger des fourmis aux filles et aux garçons en échange d’un bisou. Je n’ai jamais cessé de rechercher ce sentiment de toute puissance et j’obtiens quasiment toujours ce que je veux. Aujourd’hui je vis avec une fille et un garçon qui sont d’accord pour m’obéir sexuellement. Mon projet est de déménager dans une maison plus grande pour avoir d’autres sujets à mon service. Croyez-vous qu’une organisation façon harem au féminin soit possible en France ?

Notre sexologue apporte une réponse :

Ce qu’il y a d’intéressant dans le modèle social que vous vous proposez de mettre en place, c’est qu’il est très peu fréquent. En effet, il a existé, et il existe encore, à la fois au niveau historique et au niveau mondial, de nombreux exemples de polygamie dans lesquels un seul homme a plusieurs épouses, ou concubines, ou maîtresses mais les cas inverses se comptent sur les doigts d’une seule main et je ne crois pas qu’il y ait eu de tels exemples en France, y compris dans le passé. Bien sûr, cela n’empêche pas d’imaginer une telle possibilité. Mais malgré l’évolution du statut féminin dans notre culture, où les femmes ont de plus grandes responsabilités dans divers domaines, que ce soit dans l’industrie, la finance, la santé ou la politique, et où elles sont donc à même d’exercer leur autorité, il semble impossible que votre harem puisse exister au grand jour. Après, il est vrai que si l’on respecte les apparences vis-à-vis du monde extérieur, tout peut arriver au sein d’un groupe fermé… Néanmoins, vous n’avez pas seulement évoqué la polygamie, mais les harems. Et cela ajoute une composante supplémentaire à la polygamie, c’est-à-dire celle de la privation de liberté puisque les femmes y sont enfermées et gardiennées. Et cela, voyez-vous, à une époque où la liberté de penser ou d’agir est devenue une priorité quasi absolue, me paraît très difficile à faire accepter.

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