Pourquoi appelle-t-on le sexe féminin : « la chatte » ?

Nanou Redacteur 30 mars 2022

Comment le mot chatte est-il passé d’un animal de compagnie à la désignation d’un organe sexuel ? On vous explique les origines de ce mot !

Le terme « chatte » a bien des significations. Le sens le plus commun désigne la femelle du chat mais il peut également définir « la chance« . Les plus footeux connaissent la fameuse « chatte à DD« . Didier Deschamps, sélectionneur des bleus, a fréquemment eu de la chance lors des tirages au sort (évitant souvent les groupes compliqués).

Mais le mot « chatte » trouve un troisième sens populaire et désigne le sexe féminin. Comment sommes-nous passés d’un animal à la vulve ? On vous explique !

La chatte, une origine Moyenâgeuse

Pour comprendre l’origine de cette appellation, nous devons revenir jusqu’au Moyen-Age. A l’époque, l’expression « faire la chatte mouillée » désignait les demoiselles de petites vertus. Les femmes de joies avaient un comportement qui se rapprochait de celui du chat : elles venaient se frotter, passaient la main sous le cou, cherchaient les caresses d’un homme, etc.

« Faire la chatte mouillée » n’avait alors pas de connotation sexuelle. La chatte mouillée désignait factuellement un chat mouillé qui chercherait à aguicher un humain pour être séché.

A partir du XVIIème siècle, on observe un glissement sémantique et la chatte passe de la prostituée au sexe féminin.

La dérivation des sens

L’aspect velu de la vulve a très certainement joué dans le glissement sémantique de l’expression. Son utilisation de plus en plus populaire peut également être un facteur de changement de sens. Ainsi, la chatte est devenue un organe sexuel. Mais si des mots communs glissent dans le répertoire sexuel, d’autres font le chemin inverse.

La vulve peut également être appelée « le con« . Loin de désigner une personne stupide, le con vient du verbe enconner qui signifie pénétrer vaginalement. Par exemple, le cunnilingus possède le mot cunnus (pénétration vaginale) et lingere (lécher).

Lorsque l’on ajoute le suffixe augmentatif -asse, on obtient connasse, soit celle qui se fait beaucoup pénétrer vaginalement. Les connasses étaient donc des prostituées jusqu’au XXème siècle mais par son utilisation populaire, le terme désigne aujourd’hui n’importe quelle femme au comportement exécrable.

Il en est de même pour les connards. Le terme vient soit de cornard (celui qui est trompé, le cocu) soit de l’ajout du suffixe péjoratif -ard (celui qui est attiré par le con, le pervers). Aujourd’hui, le terme désigne tout autant un homme qui trompe sa femme, qu’un automobiliste qui n’utiliserait pas ses clignotants.

Le chirurgien Ambroise Paré expliquait au XVIème la peur que provoquait le chat chez ses contemporains. Ils avaient peur du félin la nuit : « il se couche sur leurs visages, et les étouffe« .

Non content de son glissement sémantique, le félin a également modifié l’opinion publique. Aujourd’hui, avoir une chatte sur le visage fait bien souvent plus plaisir que peur !

(Source image à la une : Shutterstock)

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