C’est quoi, la jalousie ? La science répond !

Commençons ce dossier par une nouvelle qui devrait en rassurer certains : si vous avez ressenti de la jalousie au cours de votre vie de couple, pas d’inquiétude, vous êtes tout à fait normal ! Bien que ce phénomène ne soit pas très agréable à ressentir, il n’en est pas moins totalement naturel, issu de siècles d’évolution humaine, et donc enfoui au plus profond de vos tripes.

Jalousie et infidélité

La jalousie traduit souvent une anxiété face à l’éventuelle infidélité de son partenaire, qu’elle soit sexuelle ou affective. Et elle ne reposerait pas sur les mêmes déclencheurs que vous soyez un homme ou une femme. Une majorité d’hommes préférait que leur femme vive une relation affective intense avec un autre homme plutôt qu’elle ne couche avec lui. Et c’était l’inverse pour les femmes, 83 % d’entre elles préféraient que leur mari ait une relation sexuelle avec une autre, plutôt qu’il ne développe des sentiments avec celle-ci.

Une peur inégale qui proviendrait d’intérêts divergents sexués dans la reproduction humaine : un homme a tout intérêt à s’assurer de la paternité de son enfant et donc à éviter à tout sperme concurrent de rencontrer l’ovule de sa femme, et la femme tout intérêt à ce que son partenaire investisse ses ressources dans son camp plutôt que chez la rivale, et donc n’en tombe pas follement amoureux.

Ainsi, les méthodes qui visent à ce que notre partenaire nous soit réservé et se consacre pleinement à sa mission reproductive, s’appellent : la jalousie.

Jalousie noire et jalousie verte

Lucy Vincent, docteure en neuroscience et scientifique de renom, la définissait de cette façon dans Comment devient-on amoureux ? (Odile Jacob, 2006). « Cet état de fait a induit, chez les deux partenaires, un certain nombre de mécanismes destinés à prévenir le départ du partenaire : d’abord, la vigilance, une méfiance sous-jacente mais permanente qui permet de surveiller l’autre de très près ; ensuite, une grande sensibilité à tout indice permettant d’anticiper sur une perte potentielle ou imminente ; enfin, tout un répertoire comportemental de tactiques pour empêcher l’autre de partir. Ces différents éléments, bien sûr, composent ensemble ce qu’on appelle jalousie. »

Et dans ces mécanismes, il convient de distinguer deux types d’expressions bien différentes que Lucy Vincent nomme de cette façon : la jalousie « verte » et la jalousie « noire ». La jalousie « verte » regroupe l’ensemble des techniques « positives » pour continuer à motiver l’intérêt du partenaire dans la relation comme par exemple lui offrir des cadeaux ou lui faire des compliments. La jalousie « noire » regroupe l’ensemble des moyens coercitifs pour contrôler son partenaire comme la violence, l’isolement de son partenaire ou sa dépréciation.

Et dans de nombreuses sociétés reposant sur la culture de l’honneur (cultures qui accordent une grande importance à la réputation de l’individu et de la famille), la jalousie « noire » est souvent acceptée et défendue par l’ensemble de la population, que ce soit dans les mœurs jusqu’aux textes de lois ! C’était par exemple le cas de la France qui « excusait » encore le crime passionnel d’un homme sur sa femme jusqu’en 1975. D’après l’extrait du Code pénal : « (…) dans le cas d’adultère, prévu par l’article 336, le meurtre commis par l’époux sur son épouse, ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale, est excusable. »

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