Le mélangisme, c’est quoi ?
16 janvier 2020Entre « préliminaires » du libertinage ou « trop sage », le mélangisme manquerait de considération de la part de certain.e.s libertin.e.s.
L’échangisme a longtemps été la reine des pratiques libertines (à tel point qu’on utilisait le terme échangisme pour parler de libertinage : par exemple, clubs libertins ou clubs échangistes). Et de nos jours, l’échange de partenaires est loin d’être marginal : 15% des Parisiens l’auraient pratiqué, selon les résultats d’un sondage de l’Ifop en 2016 ().
Le libertinage se décline selon un large éventail de pratiques sexuelles, notamment le côte-à-côtisme, le candaulisme… Et le mélangisme !
Échangisme et mélangisme : savoir faire la différence
La différence entre mélangisme et échangisme, c’est la pénétration hors couple.
Les mélangistes se retrouvent à plusieurs couples dans la même pièce et tous respectent la règle selon laquelle monsieur ou madame ne fricotent pas avec les voisins. En d’autres termes, se mélanger se résume donc à faire l’amour les uns à côté des autres sans échange de partenaire. Et se limite à des jeux de mains, caresses, voire des échanges génito-buccaux (fellation, cunnilingus, anulingus, etc.), mais pas au-delà !
Le mélangisme serait une manière de s’exciter à plusieurs avant de faire l’amour avec sa/son partenaire. À différencier du côte-à-côtisme qui n’implique aucune caresse.
Le mélangisme, une pratique libertine ?
Certain.e.s libertin.e.s, en particulier des échangistes, jugeraient le mélangisme comme étant non-libertin. « Souvent les échangistes ne veulent pas entendre parler de mélangisme, car pour eux c’est une expérience sexuelle non aboutie. Eux se considèrent totalement libérés et trouvent les mélangistes trop « touche pipi » « , peut-on lire dans de Denis Grattepain.
Pourtant, le mélangisme est bel et bien une pratique libertine, aussi ancienne que l’échangisme. « [Le mélangisme] On en retrouve trace dès l’antiquité et surtout au XVIIIème siècle avec les libertins », ajoute Denis Grattepain. Cette pratique ne se déroulait que dans des cercles d’intellectuels et se réservait à une certaine élite.
Dans les années 1990, le mélangisme se popularise et le nombre d’adeptes monte en flèche. Face à la monté du SIDA dans les années 80, « le mouvement [échangiste] est freiné » affirme Valentin Jean dans son . Les libertin.e.s privilégient les caresses et les baisers, qui ne sont pas des vecteurs de transmission d’IST, dont le SIDA. Le mélangisme permettait ainsi de profiter de sa sexualité tout en sécurité.
Le mélangisme, pour ses premiers pas dans le libertinage ?
L’appréhension à se lancer dans le libertinage est normale pour un couple ! Le mélangisme permet de se familiariser en douceur avec l’univers libertin. C’est notamment le cas d’Anna et Gérôme lorsqu’ils se sont rendus en club pour la première fois : « Il m’a fallu plusieurs longues minutes pour me sentir un peu plus à mon aise. Et puis, d’un coup, il y a eu le déclic, ce moment où l’excitation est telle que toute l’anxiété disparaît. Faire l’amour avec mon mari au milieu d’autres couples m’a procuré une jouissance indescriptible ».
Et heureusement, dans un club libertin, personne ne cherchera à importuner, ni à outrepasser les limites des autres.
Certains couples s’arrêteront là et découvriront que les fantasmes ne sont pas toujours faits pour être vécus dans la réalité… Tandis que d’autres voudront poursuivre leur découverte du libertinage. Anna et Gérôme se sont contentés pendant deux à trois mois de relations mélangistes avant d’aller, progressivement, un peu plus loin. Aujourd’hui, ils s’affirment comme couple échangiste ou amateur de trio, deux hommes pour une femme.
(Photo à la une : Getty Images)
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