Quels sont les recommandations d’hygiène lorsqu’on pratique la sodomie ?
24 décembre 2019J’ai deux problèmes pas vraiment liés, à priori. En premier lieu, avec mon ami, nous pratiquons depuis un an environ la sodomie et, pendant les rapports, il passe de la pénétration vaginale à la pénétration anale et vice versa.
J’ai eu deux pyélonéphrites en une année et je voudrais savoir si cela peut venir de cette pratique. Et aussi, y a-t-il un risque à faire une fellation après une pénétration anale ? Quelles précautions devons-nous prendre ?
Par ailleurs, il y a un an, après une grosse fatigue et à la suite d’examens, mon ami a découvert qu’il était porteur de chlamydiae trachomatis et de la syphilis. De mon côté, les analyses sont négatives, bien que nous ne nous protégions pas. Il pense que ça doit dater d’une relation qu’il a eue, il y a une quinzaine d’années.
Depuis, son médecin lui a prescrit à deux ou trois reprises des traitements antibiotiques d’un mois. Malgré une légère baisse, rien n’a été enrayé, c’est donc inefficace. Que lui conseillerez-vous pour qu’il vienne à bout de ces deux maladies, et comment expliquez-vous que je ne les ai pas contractées ? Petite précision, il n’a pas de symptômes.
Notre sexothérapeute, Frédérique Hédon, apporte sa réponse.
Une pyélonéphrite étant, je suppose que vous l’avez compris, une maladie infectieuse du rein, il est possible que votre façon de pratiquer la sodomie y soit pour quelque chose.
En effet, il est vivement déconseillé, et ce pour des raisons d’hygiène, de procéder à une pénétration vaginale à la suite d’une pénétration anale, sans qu’il y ait de toilette intermédiaire. Le tube digestif contient des germes, en particulier des colibacilles, qui ne présentent aucun risque pour lui, mais qui sont nocifs pour les organes génitaux et aussi urinaires. Lorsqu’un rapport vaginal fait suite a un rapport rectal, le pénis, qui est recouvert de sécrétions post-digestives, introduit ainsi des germes indésirables. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de bien laver le sexe de l’homme, ou le godemichet, entre les deux pénétrations.
Pour éviter d’autres épisodes d’infection rénale, il faudrait vraiment respecter cette consigne, en y associant une mesure complémentaire qui consiste à boire au moins un litre et demi, voire deux litres d’eau par jour, pour éviter la stagnation de l’urine dans les reins, facteur favorisant du développement microbien.
La fellation, en revanche ne présente aucun risque, la bouche n’étant pas, et de loin, un milieu dépourvu de germes.
Pour ce qui est de votre deuxième question, l’absence de symptômes ne représente pas une protection pour la partenaire, puisque les germes sont bel et bien présents dans le sperme de votre compagnon. Si vous n’utilisez pas de préservatif lors de vos rapports, la seule explication, c’est que vous avez eu, jusqu’ici, beaucoup de chance ! Pour autant, mieux vaut ne pas défier votre bonne étoile, car il n’y a aucune raison que vous soyez protégée de façon constante contre ces infections, et la contamination peut se produire d’un moment à l’autre.
En attendant la guérison, mieux vaut donc revenir à la seule méthode vraiment efficace, c’est-à-dire l’utilisation systématique de préservatifs. Par ailleurs, ces deux maladies sont guérissables, heureusement, et il faut que votre ami retourne voir son médecin pour que le bon traitement soit mis en place.
(Photo à la une : Getty Images)
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