C’est l’amour à tout âge…

La rédaction 6 juillet 2016

Si la vie sexuelle ne débute pas à 50 ans, elle n’est pas terminée pour autant. Loin s’en faut ! Piliers, sinon animateurs des clubs libertins, les quinquas et plus ont la libido bien tendue grâce à la science, aux pilules bleues et à une jeunesse qui dure toujours plus longtemps. La preuve en quelques témoignages bien vivants.

L’automne de l’amour ? C’est de l’histoire ancienne. La société, certainement par facilité, estime qu’en matière de sexualité, la période de l’automne démarre après 50 ans. Heureusement, les chercheurs ont mis leur nez dans cette affaire. Ils en déduisent que si les feuilles tombent toujours en cette saison, elles sont bien les seules. Les envies des quinquas (et plus) restent au beau fixe. Mieux, la libido grimpe et le reste aussi. Et c’est tant mieux pour notre futur amoureux : « L’étude des comportements sexuels a montré que certaines personnes âgées et même très âgées continuaient à avoir une vie sexuelle active et satisfaisante », dixit Christiane Delbès, chargée de recherche à la Fondation nationale de gérontologie et chercheur associée à l’Ined.

L’amour toujours (et toujours fort)

Ainsi, selon la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle, 90 % des seniors en couple de plus de 50 ans déclarent avoir eu des relations sexuelles au cours des 12 derniers mois. Ils n’étaient que 77 % en 1992, et 53 % en 1970. En moyenne, les seniors déclarent huit rapports par mois. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Lorsque l’on entre dans le détail, 70 % des 55-69 ans déclarent avoir des pratiques orales (fellation, cunnilingus) alors qu’en 1992 ils étaient 48 % à n’avoir jamais eu de telles pratiques. Un tiers des 50-65 ans affirme posséder un sextoy.

Enfin, selon une dernière étude de l’université du Colorado, 34 % des seniors disent que leur vie sexuelle s’est améliorée depuis qu’ils ont 60 ans ! Faire l’amour rend plus heureux, cela permet de ralentir le vieillissement et surtout de mieux vieillir, c’est-à-dire de rester en bonne santé physique et mentale.

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Halte au feu pour les chiffres et les statistiques. Ceux qui en parlent le mieux sont encore ceux que l’on a voulu faire passer pour des vieux. À 62 ans, Patrick, Parisien bon teint, ne sent pas le poids des ans. Mais il a un truc : « Je vis en couple avec une femme de 12 ans ma cadette. Elle me maintient en forme. C’est vrai, je n’ai encore jamais eu recours au Viagra ou à un quelconque substitut et j’espère bien reculer ce moment. En même temps, je trouve rassurant que la science aide les hommes à pourvoir se sentir puissant. Je serai bien ennuyé si je ne pouvais plus bander. »

Même son de cloche du côté de Pascal, 57 ans, Reims : « J’ai la chance de partager ma vie avec une superbe femme qui vient à peine d’entrer dans la quarantaine. Elle est magnifique et elle plaît beaucoup aux hommes, et aux femmes. C’est pourquoi nous nous rendons régulièrement en club pour échanger. Elle apprécie particulièrement les ébats avec d’autres femmes. Ensuite, nous rentrons tranquillement à la maison pour des séances torrides. » Pascal et Sophie n’hésitent pas à se rendre régulièrement à Paris pour ces soirées d’échange et de partage.

Pour Sophie c’est plus discret : « L’est de la France est bien pourvu en clubs libertins, mais nous apprécions l’anonymat qu’offre Paris, même si l’on finit par se lier d’amitié, tant avec les participants qu’avec les patrons de club. En principe nous restons sur place, à l’hôtel ou chez des amis. Mais parfois nous rentrons directement à la maison à Reims… Évidemment, lorsque c’est le cas, nous avons rarement le temps d’attendre, et j’avoue que notre voiture nous a vu presque aussi souvent les fesses à l’air qu’entièrement habillés… »

À Marseille, Hervé, 60 ans tout rond, patron d’un club de fitness entretient le mythe du mâle : « J’ai toujours été sportif. Je m’entretiens physiquement et, sincèrement, personne ne me donne mon âge. Je me comporte exactement comme j’ai toujours été. Un dragueur. Et comme j’ai la chance d’évoluer dans un milieu esthétique, j’ai l’opportunité de rencontrer de très belles femmes. Je fais attention à leur corps, à la fermeté et au dynamisme, plus qu’à leur âge… Il m’est arrivé de coucher avec des femmes de plus de 50 ans qui peuvent en montrer aux petites jeunes. »

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Les bienfaits de la science

Pas question de lâcher l’affaire, et pas plus pour les hommes que pour les femmes. Et même quand la mécanique s’use, la science relance la machine. À partir de 60 ans, les baisses de désir peuvent apparaître chez les femmes. Des sécheresses vaginales peuvent aussi se faire ressentir… Des gels hydratants sont déjà sur le marché depuis longtemps, sans oublier le récent Osphena, un peu vite baptisé le Viagra au féminin à sa sortie en 2013, mais qui n’en reste pas moins un concentré d’œstrogènes et un parfait lubrifiant. Et même s’il ne génère pas le désir, il peut largement le faciliter.

Plus connu pour les hommes, le Viagra et tous ses cousins (Cialis, Levitra, Spedra, etc.) ont redonné des couleurs aux hommes de tout âge. Les injections ont même sauvé la vie d’Alain, 72 ans, après son cancer de la prostate : « J’ai toujours été un gros baiseur. Et là, du jour au lendemain, plus rien. J’ai senti la dépression arriver. Je ne trouvais plus aucun intérêt au quotidien, et puis mon médecin m’a prescrit de l’Edex. Il suffit de s’injecter le produit dix minutes avant l’action, dans la verge, et tout reprend. La grande différence, c’est la sensation, mais quel bonheur de pouvoir aller au bout. De faire jouir une nana. Je fais l’amour différemment, mais au moins je baise ! »

La dernière nouveauté facilite encore les rapports de ceux qui peuvent souffrir de dysfonctionnement érectile. Depuis quelques mois, les pharmaciens proposent le Vitaros. Entre le gel et la crème, il suffit de se l’appliquer sur le gland à l’entrée de l’urètre. Le Vitaros agit directement sur les corps caverneux et favorise l’afflux sanguin. Ce qui évite les problèmes d’interactions avec les médicaments contenant de la trinitrine (que contre-indiquent les traitements par comprimés). Pour Jean-Jacques, 67 ans, cela a été une révolution : « Je croyais que mon tour était passé. Que tout était terminé pour moi. J’avais même fini par m’en persuader. J’avais essayé le Cialis et le Viagra sans réel succès, peut-être à cause de mon cœur plus très en forme, qui contraignait mon médecin à me prescrire des doses faibles. Comme par ailleurs il m’était impossible de me piquer la verge, trop peur, je laissais passer les rencontres, je ne les recherchais même plus… Cette crème m’a redonné confiance en moi, à tel point que je n’ai même plus besoin de l’utiliser aujourd’hui. Mon problème était dans la tête. Il est parti, et pour moi c’est reparti. Je suis de nouveau en couple. »

Non, décidément, les seniors ne sont pas prêts à raccrocher.

Longue vie et long vié à eux.

(Photo à la une et autres photos : Getty Images)

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