A l’ère Post #MeToo, les femmes osent faire le premier pas !

Gwendoline Casamata 10 septembre 2024

Traditionnellement, c’est à l’homme de faire le premier pas. Mais est-ce encore le cas aujourd’hui ? Notre société, en constante mutation, voit ses normes sociales et culturelles évoluer. Ce changement offre ainsi de nouvelles perspectives sur les rôles et les comportements de chacun. Un sondage Ifop mené pour Elle en août 2024 nous donne une grille de lecture du phénomène.

Traditionnellement, c’est à l’homme de faire le premier pas. Mais est-ce encore le cas aujourd’hui ? Notre société, en constante mutation, voit ses normes sociales et culturelles évoluer. Ce changement offre ainsi de nouvelles perspectives sur les rôles et les comportements de chacun. Un sondage Ifop mené pour Elle en août 2024 nous donne une grille de lecture du phénomène.

Quand #Metoo a du bon ! 

D’après le sondage, le premier pas serait une pratique de moins en moins réservée aux hommes. Le Mouvement social #MeToo, en encourageant la prise de parole des femmes, a contribué à changer les mentalités de façon durable. Littéralement viral, il apparaît pour la première fois dans la presse américaine et provoque un ébranlement des relations entre les hommes et les femmes. Passant ainsi de spectatrices à actrices de leur vie amoureuse, les femmes françaises sont aujourd’hui 59% à considérer que les hommes et les femmes font à peu près aussi souvent le premier pas. Le féminisme et les mouvements pour l’égalité des sexes ont encouragé les femmes à assumer des rôles autrefois considérés comme masculins, y compris dans le domaine des relations amoureuses.  

Les réseaux sociaux et les applications de rencontre ont également joué un rôle déterminant dans cette évolution. Les plateformes comme Bumble ou Adopte un mec valorisent et encouragent les femmes à faire le premier pas en envoyant le premier message. Celles-ci se sentent alors plus à l’aise pour initier des conversations contribuant ainsi à normaliser cette pratique et à la rendre plus acceptable socialement. Mais les stéréotypes ont la vie dure et certaines croyances populaires demeurent notamment chez les personnes les plus inexpérimentées. Preuve en est : 41% des Français n’ayant eu aucun partenaire sexuel au cours de leur vie pensent encore que les hommes entreprennent d’avantage que les femmes.    

L’enquête révèle également une disparité de prise d’initiative féminine en fonction de leur catégorie socio culturelle et professionnelle. De manière générale, elles sont 32% à estimer entreprendre régulièrement. Cette proportion est croissante pour les femmes dont le diplôme est supérieur au bac : 41%. Les femmes qui poursuivent des études supérieures sont souvent exposées à des environnements qui valorisent l’égalité des sexes et la diversité. L’école joue un rôle central dans la promotion de la parité entre les hommes et les femmesL’égalité des genres est un principe fondamental inscrit dans le code de l’éducation. Au même titre, les Françaises mettent plus facilement le pied à l’étrier lorsqu’elles occupent un poste de cadres ou exercent une profession intellectuelle supérieure : 53%. 

#Metoo, un changement des codes amoureux ?  

Grâce au mouvement #MeToo la notion d’un consentement formel est désormais placée sur le devant de la scène. 78% des personnes interrogées pensent que le consentement doit être formulé de façon claire et évidente. La majorité des Français sondés est donc pour un dialogue explicite, avec un bémol dans les classes d’âge masculines plus âgées encore réfractaires au changement. A l’image de George Bernard Show, écrivain du 19e siècle, certains pensent encore que « quand une femme dit non, cela veut dire peut-être » : 27% des plus de 65 ans et 29% des hommes jugent que le consentement doit rester implicite. Pour 23% des 65 ans et plus « insister après un premier refus » est encore apparenté à de la séduction.

Après #Metoo, de nombreux Français ont intégré de nouveaux réflexes dans leur approche de la séduction. Les femmes arrivent à mieux partager leurs ressentis. 74% des femmes sont plus à l’aise pour exprimer leur refus ou désaccord. Les hommes, quant à eux, approfondissent d’avantages à première approche et à leur façon de séduire. 65% des hommes affirment réfléchir bien plus à la manière d’aborder une personne qui leur plait.  Plus d’un quart (26%) des personnes interrogées indiquent avoir changé leur façon de séduire depuis l’émergence du mouvement METOO. C’est plus particulièrement le cas des hommes et des professions intellectuelles supérieures : 36% des cadres estiment avoir changé leur façon de faire. Et dans certains cas, le consentement se fait de plus en plus contractuel. Dans les universités américaines, une application nommée « Yes to sex », permet même d’enregistrer l’accord de chaque personne concernée avant un rapport sexuel. Pourtant, cette idée de cadrer nos relations est vue d’un mauvais œil pour certains 

En définitive, le premier pas, longtemps réservé aux hommes, devient une pratique de plus en plus courante pour les femmes. Les médias, les personnalités publiques et les influenceurs jouent un rôle clé dans cette transformation en mettant en avant des modèles féminins qui prennent l’initiative. En privilégiant l’action, les femmes ne se contentent pas de défier les stéréotypes elles revendiquent leur droit à l’égalité y compris lorsqu’il s’agit d’amour. 

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Gwendoline Casamata


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