Londres : le premier musée du vagin a ouvert ses portes

Sensuelle Estelle 18 novembre 2019

Son envie d’ouvrir le Musée du vagin ? Florence Schechter l’a enfin concrétisé, à Londres ! Menstruations, hygiène intime… tous les tabous sont abordés.

Londres : le premier musée du vagin ouvre ses portes menstruations hygiène intime cancer du col de l'utérus

Durant votre week-end, vous traversez les rues du quartier touristique de Camden, au nord de Londres. Et lorsque vous levez les yeux au ciel, vous apercevez l’écriteau « Vagina museum » ? Non, vous ne rêvez pas. Depuis le 16 novembre, la capitale britannique accueille le premier musée permanent entièrement dédié à l’intimité féminine.

La vulgarisatrice scientifique Florence Schechter raconte : « J’ai découvert qu’il y avait un musée du pénis et pas d’équivalent pour le vagin donc je l’ai créé« . Si son antagoniste masculin se voue à une mission « biologique« , comme , le musée du vagin s’inscrit dans une volonté didactique.

Démystifier ces fausses idées autour du vagin

Et lors de la première exposition temporaire, Florence détruit d’entrée de jeu ces mythes construits autour du vagin : « Si vous utilisez un tampon, vous perdez votre virginité« , « les règles sont sales » et de nombreuses autres affirmations toujours plus abracadabrantes.

Le musée met donc à l’honneur les menstruations, incarnées par ces paillettes rouges flamboyants, sur des sculptures qui utilisent des tampons et des coupes menstruelles. Sans oublier les fameuses sécrétions vaginales ! Elles décorent des culottes, une façon redonner de la prestance aux pertes vaginales.

Et ce n’est pourtant pas ce que l’industrie des produits d’hygiène intime insuffle aux femmes depuis des années. Elles décrivent ses sécrétions comme sales, un moyen d’inviter les femmes à se nettoyer le vagin. Le musée consacre même une partie du lieu à l’hygiène intime, des produits censés faire réfléchir sur notre consommation tels que des « savons de virginité » ou des crèmes censées raffermir le vagin. Ils « perpétuent l’idée dans l’esprit des femmes que leur vagin n’est pas assez bien » insiste la commissaire de l’exposition, Sarah Creed.

Le musée, c’est aussi une question de santé publique

« Certaines personnes ont trop honte de consulter un médecin lorsqu’elles ressentent des symptômes« , et ce, notamment dans le cas du cancer du col de l’utérus, avance Florence. Santé Publique France soulignait déjà un manque de dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes : seulement 60% d’entres elles, âgés de 25 à 65 ans, y avaient recours. Même si les médecins leur recommandent d’effectuer un frottis cervico-utérin, tous les trois ans.

Résultat, certaines femmes « meurent littéralement de cette honte parce que des choses comme le cancer du col de l’utérus ne sont pas dépistées assez tôt« , déplore la scientifique. L’agence nationale SPF compte déjà près de 1200 femmes qui meurent chaque année et 3000 nouveaux cas qui sont diagnostiqués.

Pour le moment, le musée n’ouvrirait pas encore ses portes au publics. Mais avec certains évènements qui peuplent le lieu, il accueillerait déjà un public de « 2 à 98 ans« , selon la directrice. « Nous aurons certainement plus de visiteurs que nous en aurions eu il y a quelques années« , grâce à la nouvelle vague féministe. « Je crois que nous sommes en train de vivre un grand changement de société et nous ne sommes qu’une partie de cela« .

(Photo à la une : Florence Schechter au musée du vagin)

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