Larry Flynt : la folle vie du pape de la revue porno !

Il y a exactement 1 an s’éteignait Larry Flynt. Créateur de la revue pornographique Hustler, l’entrepreneur américain a été célèbre pour sa lutte contre la censure. Entre procès pour la liberté d’expression et revues toujours plus provocantes : retour sur la vie d’un homme qui a modifié la conception de la pornographie.

Des débuts de barman

En 1965, Larry Flynt rachète le bar de sa mère. Le faisant fructifier, il parvient à en acheter 2 autres, mais les clients ne cessent de se bagarrer ce qui énerve l’entrepreneur. Il décide donc de créer le Hustler (trad. escroc) pour une clientèle plus aisée.

En 1968, ces bars deviennent des « bars à hôtesses« , des sortes de cabarets où des gogo girls excitent des hommes en dansant. Mais alors comment le bar a-t-il pu se transformer en revue papier ?

En 1972, Larry décide de créer une revue où il présenterait les gogo girls présentes chaque soir : un genre de calendrier des représentations avec des photos de danseuses. Le document est un véritable carton ! Il passe de 16 pages à 32 en seulement un an et devient une véritable bouée de sauvetage lorsque le choc pétrolier de 1973 réduit considérablement les bénéfices des bars.

Une véritable revue 100% porno et provocation

Le Hutsler se mue en journal et se différencie de son concurrent principal Playboy en deux points :

• Des caricatures et articles satiriques/provocants
• Des photos beaucoup plus crues

Là où Playboy joue sur l’érotisme, Hustler montre les parties intimes, des personnes entièrement nues et ne tente pas de se cacher derrière une image de revue pour homme d’affaire.

A l’époque, Playboy publiait des photos érotiques mais également des articles économiques qui lui permettaient de se faufiler et d’éviter la censure. Le journal pouvait se défendre en argumentant que son magazine était une revue d’affaire pour les businessmen.

Larry Flynt ne veut pas de cela et joue la carte de la provocation. Un pari osé qui lui vaudra bien des tourments.

Des lignes difficiles à bouger

La société américaine, très puritaine, accueille très mal ce journal du hard. La vie de Larry Flynt est jonchée de procès divers et variés.

Exposition dans les kiosques ? Limite dans ce que l’on peut montrer du corps de la femme ? Interdire une histoire satirique sur la sexualité d’un évangéliste ?

Il fera un tour par la case prison, très bref (7 jours), et subira une tentative d’assassinat. Cette tentative aura de lourde répercussion sur son physique… Immobilisé dans une chaise roulante et contraint d’avoir un implant pénien pour ressentir quelque chose à nouveau, l’éditorialiste n’en perd pas son objectif de vue… Bien au contraire.

Cet incident le radicalisera dans ses prises de position.

Actif jusqu’à sa mort

Toujours à la recherche de provocation, Larry Flynt finance en 2008 un film pornographique « Who’s Nailin’ Paylin ? » (Qui se tape Paylin ?). Alors candidate à la vice-présidence, Sarah Palin devient l’objet d’une parodie pornographique. Lisa Ann interprétera la politicienne accompagnée Nina Hartley (Hilary Clinton) et Jada Fire (Condoleezza Rice).

La sexualisation des politiciennes américaines ne manque pas de faire réagir et le film X devient immédiatement un des plus grands succès de Huslter vidéo.

Sa vie pleine de rebondissements ne manque pas d’attirer l’attention. C’est ainsi qu’en 1996, un biopic voit le jour « The people vs Larry Flynt » réalisé par Miloš Forman (Amadeus, Vol au-dessus d’un nid de coucou). Le réalisateur a pour habitude de dépeindre des personnes obsédées :

• Mozart par la musique (Amadeus)
• Kaufman par la quête du gag ultime (Man on the Moon)
• McMurphy par l’inutilité des institutions (Vol au-dessus d’un nid de coucou)

Il était évident que la vie obsessionnelle de Larry Flynt finirait par l’intriguer. L’homme d’affaire y fait par ailleurs une apparition en tant que juge lors d’un procès du film.

Un film sur la représentation sexuelle dans la société, de quoi vous faire patienter en attendant la Saint-Valentin !

(Source image à la une : )

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