Scènes de sexe : il y a-t-il de plus en plus de censure ?

Nanou Redacteur 1 janvier 2022

Suite à de nombreux commentaires sur la série Squid Game et sa scène de sexe jugée « inutile », nous revenons sur la censure actuelle dans l’audiovisuel.

A la sortie de Squid Game, série Netflix, beaucoup de spectateurs ont pointé du doigt une scène de sexe jugée « inutile ».

Certains affichaient leur dégoût de la scène de sexe vulgaire dans les toilettes et obtenaient jusqu’à . Le puritanisme fait-il son grand retour ?

Censure, d’abord de la part du public et des critiques ?

Nous l’évoquions : la scène de sexe de Squid Game a été hautement critiquée pour son « inutilité » prétendue. Sans spoil, cette scène sert entre autres à caractériser un personnage qui se sert du sexe pour obtenir ce qu’il veut. Elle ne sert donc pas à rien.

Mais les critiques sur la représentation du sexe à l’écran sont fréquentes. Il n’y a qu’à regarder les critiques des films comme La vie d’Adèle ou Mademoiselle. Les deux métrages montrent des scènes de sexe lesbien de façon explicite, et ne sont réduits qu’à cela par certains critiques et spectateurs…

On se souvient qu’à la présentation du film Irréversible, beaucoup de spectateurs quittaient la salle dégoutés ! Mais n’est-ce pas là le but même de la scène ?

Il convient tout de même de critiquer un élément : les conditions de tournage. Lorsque la scène a été tournée dans de bonnes conditions, il n’y aucune raison de s’en plaindre. Ce qui n’a pas été le cas sur La vie d’Adèle où les deux actrices ont été choquées par la manière d’être dirigées. On peut également penser à Le dernier tango à Paris où Marlon Brando aurait détourné le consentement de l’actrice Maria Schneider…

Des productions de plus en plus « softs »

L’année dernière se voyait couvrir les fesses numériquement dans le film Splash lors sa sortie sur Disney+. Toy Story 2, perdait également une scène post-générique où le vieux mineur proposait une « promotion canapé » aux Barbies.

Le sexe n’échappe pas à la grande vague de censure, touchant tous les aspects potentiellement houleux d’une représentation audiovisuelle :

  • Incitation au suicide ? Scène cruciale du suicide de 13 Reasons Why : censurée
  • Incitation à des gestes dangereux ? Lilo et Stitch : modifié
  • Désaccord à postériori avec le propos du film : Mélodie du Sud : jamais sorti sur Disney+
  • Changement de mot pour mieux exporter le film : En Avant le mot « petite amie » pour le couple lesbien évoqué a été changé en « partenaire » en Russie…

En s’éloignant du cinéma et des séries, on peut également penser aux sites internet toujours plus puritains.

Youtube censure beaucoup de ses créateurs. La raison ? Usage de grossièreté dans le langage ou de contenu « visuellement explicit ».

Une politique très controversée car elle ne touche ici que les « petits » youtubeurs alors que des clips musicaux bien plus explicites ne subissent pas le même traitement.

Censure : un problème actuel ?

« C’était mieux avant ? » Pas tant que ça.

Francis Lawrence, réalisateur de , expliquait que la production lui avait demandé de cadrer d’une certaine façon la nudité, d’enlever des insultes afin d’éviter le Rated-R. Il s’agit là d’une classification indiquant que les moins de 17 ans devront être accompagnés pour aller voir le film en salle.

Au final, le film avait tout de même eu le Rated-R…

Patrice Leconte racontait dans son autobiographie qu’à l’origine  devait avoir un segment de 30 minutes où les vacanciers perdus en montagne frôlaient le cannibalisme. Segment coupé par la production car jugé trop agressif.

Les scènes de sexes continueront de créer le débat (comme elles l’ont toujours fait) et après tout, ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. Les limites de la pudeur varient d’une époque à l’autre, au cinéma de s’adapter aux mœurs changeantes ?

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