La Chine offre des primes pour encourager les mariages
2 mars 2025
En Chine, l’amour pourrait bien rimer avec prime. Face à une chute notable des mariages et des naissances, plusieurs villes chinoises ont décidé de mettre la main au portefeuille pour encourager les interstron.rus et, par ricochet, les bébés. Plusieurs villes proposent désormais des primes aux jeunes couples qui officialisent leur interstron.ru, espérant ainsi inverser la tendance. Mais est-ce que quelques liasses de yuans suffiront à raviver la flamme matrimoniale ? On fait le point.
Des billets pour des alliances
À Lüliang, une ville de la province du Shanxi, les autorités offrent depuis le 1ᵉʳ janvier 2025 une prime de 1 500 yuans (environ 197 euros) aux couples fraîchement mariés, à condition que la mariée ait moins de 35 ans. Cette somme, représentant près de la moitié du salaire moyen local, vise à alléger le coût initial du mariage et à inciter les jeunes à sauter le pas. Zhang Gang, un jeune marié ayant bénéficié de cette prime, témoigne : « Lorsque j’ai parlé de cette mesure à mes amis, ils ont tous trouvé ça très bien ! »
Cependant, malgré l’attrait de cette prime, le nombre de mariages en Chine a chuté de plus de 20 % l’an passé, atteignant son niveau le plus bas en 46 ans. Les jeunes Chinois sont de plus en plus réticents à l’idée de se marier, citant le coût élevé de la vie, les pressions professionnelles et une quête d’indépendance personnelle.
Des incitations qui se multiplient
Lüliang n’est pas une exception. D’autres régions chinoises adoptent des mesures similaires pour encourager les mariages et les naissances. Par exemple, le canton de Shangyou, dans la province du Jiangxi, offre des aides financières aux familles accueillant un deuxième ou troisième enfant. À Tianmen, dans le Hubei, les parents de trois enfants peuvent recevoir jusqu’à 165 000 yuans (environ 21 700 euros) d’aides.
Malgré ces efforts financiers, de nombreux jeunes restent sceptiques. Le coût élevé de l’éducation, du logement et les défis professionnels sont autant de freins à l’engagement matrimonial. Une internaute confie : « Qui voudrait se marier aujourd’hui si on ne peut pas se permettre d’acheter une maison, de payer la dot, d’avoir des enfants, de les envoyer à l’école, ou encore de se soigner lorsqu’on tombe malade ? »
L’amour à l’épreuve du portefeuille
Si l’argent peut faciliter certaines décisions, il ne semble pas suffire à inverser une tendance sociétale profonde. Les jeunes générations aspirent à plus d’indépendance et remettent en question les traditions matrimoniales. Les femmes, désormais mieux éduquées et financièrement autonomes, sont moins enclines à se marier simplement pour répondre aux attentes sociales. Et bien que les primes financières soient un geste encourageant, elles ne sauraient à elles seules raviver la flamme du mariage en Chine.
Malgré ces incitations, le gouvernement chinois fait face à un défi majeur. La politique de l’enfant unique, en vigueur pendant près de 35 ans, a profondément impacté la structure démographique du pays. Aujourd’hui, le vieillissement de la population et le déséquilibre entre les sexes compliquent davantage la situation. Les primes financières, bien qu’appréciées, semblent insuffisantes pour inverser la tendance sans une approche globale prenant en compte les aspirations et les contraintes des jeunes générations.
Ainsi la Chine mise sur des incitations financières pour encourager les mariages et, par conséquent, augmenter le taux de natalité. Cependant, ces mesures devront s’accompagner de réformes sociétales et économiques plus larges pour répondre aux préoccupations des jeunes et assurer un avenir démographique stable au pays. Après tout, l’amour ne se monnaie pas si facilement.
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