Le Royaume-Uni assouplit sa loi « anti obscénité »

Clarisse Luiz 12 février 2019

Depuis 1959, l’Obscene Publications Act du British Board of Film Classification (BBFC) avait décidé de soumettre la pornographie à des règles de conformité et de censurer tout ce qui était jugé « non conventionnel ».

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Contenu obscène interdit

Jusqu’au 31 janvier 2019, distribuer de la pornographie dite « obscène », en ligne ou en privé pouvait donner lieu à des poursuites au Royaume-Uni. Le problème ? La définition d’obscène est totalement subjective. Pour les défenseurs de la liberté d’expression et sexuelle, cette initiative du British Board of Film Classification était considérée une ingérence inacceptable dans la vie sexuelle des individus. 

Bien heureusement l’interdiction a été levée. Les Britanniques pourront désormais avoir libre accès à du contenu X mettant en scène des fessées, des coups de fouets, des pratiques BDSM, du fisting, de l’urophilie, de l’éjaculation féminine ou encore des scènes de sexe en public, de strangulation et de menstruation.

Jerry Barnett, un militant anglais de la liberté d’expression estime que : « Cette loi traçait des lignes restrictives, et pour beaucoup d’entre elles inexplicables. L’interdiction de l’éjaculation féminine en est un exemple particulièrement étrange ». D’autant plus que certaines pratiques n’avaient rien d’illégal et relèvent des goûts de chacun.

Une victoire historique

En matière de divertissement pour adultes, c’est une victoire. Même s’il n’existait pas de liste définitive des actes sexuels interdits, bon nombre de producteurs de films X expliquaient avoir été obligés de couper des scènes jugées non conformes.

Myles Jackman, le seul avocat au Royaume-Uni spécialisé dans le droit des obscénités et des libertés sexuelles s’est battu pendant plus de 10 ans pour que ces règles draconiennes soient abolies. Il s’est félicité des ces nouvelles directives et estime qu’il s’agit d’une « victoire de la liberté d’expression et du droit au respect de la vie privée. »

Un porte-parole du Crown Prosecution Service (CPS), le service britannique chargé des poursuites judiciaires, a déclaré au : « Ce n’est pas au CPS de décider ce qui est de bon goût et ce qui ne l’est pas. Cependant, le CPS continuera à appliquer rigoureusement la loi sur tout ce qui dépasse les frontières en matière de comportement criminel et de préjudice grave. »

La distribution de matériel pornographique quel qu’il soit ne fera donc plus l’objet de poursuites tant qu’il comprendra des adultes consentants, pas de dommages graves, ni de de la criminalité.

(Photo à la une : Getty Images) 

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