Les gros pénis sont-ils meilleurs au lit ?
25 février 2020Est-ce vraiment un avantage d’avoir un gros engin ? Alors que pour les hommes la taille « idéale » serait de 16,6 centimètres, ceux qui dépassent cette longueur ne se sentent pas si avantagés, ils témoignent.
Selon un sondage réalisé par Zava en 2017, 21,4% des femmes considéraient comme peu important la taille du pénis de leur partenaire. Et elles seraient deux tiers (67,4%) à considérer comme relativement important d’en avoir une grosse. Les femmes estiment cependant, selon ce même sondage, que la taille idéale serait de 15,8 centimètres tandis que les hommes poussent l’idéal à 16,6 cm. Une différence de fantasme qui prouve bien que les hommes surestiment les envies féminines sur les gros pénis.
Pourtant, « en avoir une grosse » n’est pas forcément un avantage et parfois même un inconvénient. Ils ont accepté de témoigner.
Un motif de rupture
Il ne faut pas oublier que le point G se situe 3 à 4 centimètres à l’entrée du vagin, inutile donc d’en avoir une grosse pour stimuler ce point sensible. Si le micropénis (moins de 7 centimètres en érection) peut créer des complexes, il en est de même pour les gros pénis.
Dans certains cas, cela peut même être destructeur pour le couple. Julien* a 21 ans, et contrairement aux croyances, il considère que ce n’est « pas du tout un avantage » d’avoir un gros pénis. « J’ai été en couple avec une fille pendant 1 an et demi, ça n’est jamais rentré, elle a fini par coucher avec un autre » déclare-t-il.
Et si ce n’est pas un motif de rupture, cela peut être difficile au niveau des rapports sexuels. Éric, 31 ans se souvient : « Lors de ma première fois à mes 16 ans, cela faisait déjà 2 ans que j’étais avec ma copine et 1 an qu’on essayait de le faire. Quand on a finalement réussi, c’était extrêmement douloureux pour moi » Une sensation partagée par beaucoup d’hommes. Même si tous disent utiliser beaucoup de lubrifiant, cela ne contrebalance pas la douleur ressentie au moment de l’acte : « Aujourd’hui je suis un couple avec un homme et même s’il est habitué, je ressens parfois encore des douleurs »
Des problèmes de préservatifs et lubrifiants
Un autre problème évident pour les gros engins est celui des préservatifs et lubrifiants. Il en va du confort de l’homme de trouver chaussette à son pied. « Les tailles XL existantes en magasin restent trop petites pour moi » confie Julien. Il faut savoir que les préservatifs sont élastiques (et donc extensibles) mais peuvent être cause de souffrance durant le rapport si ils serrent trop le pénis.
Il faut donc prendre des préservatifs adaptées aux grandes tailles : « Il existe plus gros que 11 centimètres de diamètre… » affirme Martin*, 37 ans. « Les plus grandes tailles qu’on trouve dans le commerce font 5,9 cm en largeur » déclare-t-il. Pour les préservatifs, on parle en terme de largeur, et non en terme de longueur ou de circonférence.
Le lubrifiant a aussi son rôle dans la problématique. C’est lui qui permet de rendre la pénétration agréable pour les deux partenaires. La dose utilisée sera donc plus importante : « Le lubrifiant du préservatif combiné à la cyprine ne suffit pas » continue Martin. Le lubrifiant à acheter ainsi que les préservatifs grande taille entraînent donc un coût supplémentaire pour les hommes bien membrés.
Une « objectification »
Les hommes possédant un gros pénis souffriraient également d’une stigmatisation importante. Selon Julien : « En fait quand on en a une grosse, on est juste considéré comme un objet sexuel. J’ai l’impression que toutes les filles qui m’approchent ne viennent que pour ça. »
Un constat partagé par Martin : « Quand je vais en boîte, je ne peux pas me dire que je vais ramener une fille pour un soir, même si je lui plaît. Parce que il y a très peu de chances que cela passe. » Avoir une grande taille n’est donc pas synonyme d’un vie sexuelle complètement épanouie. Les hommes bien membrés souffriraient selon nos témoignages de la représentation sociale qui leur est attachée.
Éric a réussi à « s’épanouir sexuellement en communiquant » avec son compagnon. Pour lui : « C‘est grâce à lui que je me suis senti libre, aimé pour moi et non pour mon sexe. Notamment parce que je suis plus passif que actif » dit-il en rigolant. Éric qui a d’ailleurs connu la pression du vestiaire : « J’étais le seul à me doucher en maillot de bain après les matchs de foot. J’avais droit à plusieurs remarques désobligeantes de la part des autres joueurs, même mon entraîneur s’y était mis. »
Avoir un gros sexe n’est donc pas signe de performance sexuelle et peut parfois même être gênant et créateur de complexes. Messieurs, qu’elle soit petite ou moyenne, ne vous mettez donc pas la pression.
Ce serait d’ailleurs l’épaisseur qui primerait sur la longueur selon cette même étude (logique afin de stimuler l’intégralité du clitoris). Et pour les grandes tailles, n’oubliez pas de prendre votre temps avant de pénétrer votre partenaire.
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