Le Maroc et l’homosexualité, vers plus de tolérance ?
12 avril 2016Être homosexuel au Maroc n’est pas facile. Le pays considère cela comme un délit condamné par une peine de prison ferme. Récemment, l’agression de deux homosexuels à leur domicile trouble le pays tout entier.
A l’instar des agressions subies par l’actrice de Muched Love, ce film franco-marocain qui avait scandalisé une partie de la population l’année dernière, le Maroc est encore agité par des mouvements violents sur des questions de sexualité.
Rappel des faits
Le 9 mars à Beni Mellal, cinq jeunes forcent la porte de l’appartement d’un homosexuel, alors avec son partenaire. Ils les ont insultés, menacés avec armes blanches et donnés des coups de poing pour finalement les jeter nus dans la rue. L’une des victimes a été arrêtée le jour même et l’autre le 25 mars avec l’ensemble des agresseurs.
La justice a condamné la première victime à 4 mois de prison ferme pour « actes sexuels contre-nature ». La seconde victime a été condamnée à 4 mois de prison avec sursis pour « déviance sexuelle ». Les agresseurs ont aussi été jugés en première instance pour « entrée par effraction, de recours à la violence et de port d’armes ». Un des agresseurs aurait écopé de 6 mois de prison ferme et un autre de 4 mois ferme alors que les 2 autres ont été relaxés. Le cinquième va être jugée mercredi dans un tribunal pour mineur. Les proches des agresseurs ont déclarés avoir un sentiment d’injustice après avoir pris connaissance du verdict. Une manifestation a eu lieu devant le tribunal pour réclamer la libération des agresseurs.
Un combat dont prend part les Femen
Deux militantes françaises des Femen (groupe féministe venu d’Ukraine) sont venues poser seins nus devant le tribunal afin d’afficher leur soutien aux victimes et pour dénoncer l’homophobie. Elles ont vite été arrêtées par la police et expulsées du territoire.
La décision finale a été rendue aujourd’hui : les deux victimes ont pu être libérées et on reçu une condamnation de 3 mois avec sursis. Quant aux agresseurs, ils ont écopés entre 4 à 6 mois de prison ferme. Un retournement de situation en faveur de l’homosexualité assez courageux dans un pays où celle-ci est encore considérée comme un délit et est passible de 6 mois à 3 ans de prison ferme.
Ailleurs sur la planète, une autre avancée récente s’est faite en Norvège où l’église protestante autorise depuis hier le mariage gay (sous accord préalable du pasteur célébrant l’union).
(Photo à la une : Getty Images)
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