Parler de sexe à ses enfants, et pourquoi pas ?

interstron.ru : Le rôle des parents est-il vraiment celui d’éducateur sexuel ?

Au delà même du rôle d’éducateur sexuel, c’est aux parents d’instaurer un climat de confiance et de bienveillance autour du sujet de la sexualité. Ils peuvent répondre aux interrogations de leurs enfants mais s’ils ne s’en sentent pas les épaules – pas de culpabilisation ! – on peut toujours les orienter vers un proche, un site internet ou encore une association.

Quelles sont les limites de la discussion sur la sexualité avec son enfant ?

Si c’est au parent d’éduquer l’enfant, ce n’est pas son rôle de prendre les devants. Pour un préado (entre 10 et 14 ans), on peut éventuellement faire un peu de prévention en anticipation des premières règles et de la première fois mais il faut l’amener de manière très fine. La gène n’est pas malsaine quant il s’agit de sexualité dans un rapport enfant/parent, ce serait même une erreur de considérer que c’est un sujet « comme les autres ». De même, il faut éviter le rapport « copain-copain » pour parler de sexe.

Pour en savoir plus >> Ces questions qui embarrassent les parents !

Que risque un enfant exposé trop tôt à la sexualité et au porno ?

C’est surtout embêtant chez les petits, ils peuvent développer un « trauma d’intrusion » – ce qui est l’équivalent d’un abus sexuel psychique – s’ils ont trop de détails trop tôt sur le sexe des adultes. L’enfant est en constante construction dans sa vie sexuelle et il est important de respecter chaque étape. Par exemple, visionner un film X durant la période de 6 à 12 ans, une période calme et centrée sur l’introspection, peut devenir très perturbant pour l’enfant. L’excitation sexuelle n’est pas du tout recommandée à cet âge là !

Quelles sont les plus grandes erreurs des adultes quant il s’agit de parler de sexe à leurs enfants ?

1. Érotiser les relations des enfants. Par exemple, lorsqu’un petit garçon joue à « touche pipi », les adultes peuvent vite le considérer comme un pervers, alors qu’il est juste en pleine découverte du corps de l’autre. Les adultes ont parfois trop tendance à projeter leurs fantasmes.
2. Répondre de façon technique. Par exemple, si l’enfant demande ce qu’il se passe « la première fois », l’adulte pense souvent préservatif, grossesse… et il a tendance à omettre toute la dimension sentimentale. Or, c’est parfois ce qui va intéresser le jeune ! De la même façon quand un tout petit demande « comment on fait les bébés », répondre que c’est le fruit d’un amour entre deux personnes peut suffire sans rentrer dans les détails « techniques ».
3. Donner trop de réponses. Les adultes ont tendance à donner trop informations et certains détails peuvent arriver trop tôt pour l’enfant. Mieux vaut leur en donner moins que plus, si l’enfant n’a pas eu sa réponse, il n’hésitera pas à reposer la question.

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