Amour et migraine

La migraine se caractérise par une douleur intense d’un côté du crâne. Les crises les plus graves donnent l’effet de recevoir des coups de marteau sur la tête. Cela peut durer entre quatre heures et trois jours avec des nausées, des vomissements et, naturellement, un appétit perturbé. N’importe quelle personne touchée pourra vous dire que la lumière, le bruit et l’effort aggravent généralement la douleur. Mais concernant les rapports entre sexualité et migraine, les choses se compliquent.

Quand l’amour fait mal

Il y a un trouble assez rare qu’on appelle la « céphalée coïtale ». Elle peut être « sourde », la douleur s’intensifiant avec l’excitation, « explosive » au moment de l’orgasme ou « posturale », la douleur survient après le coït et peut durer plusieurs semaines. Il a fallu attendre 2004 pour que le mal de tête sexuel soit pris au sérieux. Les spécialistes estiment d’ailleurs que cette pathologie est sous-déclarée et qu’elle toucherait environ 1% de la population. La céphalée coïtale est trois à quatre fois plus courante chez les hommes que chez les femmes et ses premières manifestations surviennent, en moyenne, aux alentours de 20 ans. Dans la majorité des cas, le trouble disparaît comme il est survenu et sans médication. Comme toujours, il est recommandé de consulter, mais aussi d’éviter l’automédication car plusieurs substances peuvent aggraver les risques de céphalée coïtale, telles que les anti-arythmiques, la pilule contraceptive, les décongestionnants, le cannabis ou le Viagra.

Quand la migraine fait du bien

Mais il existe aussi un rapport encore plus étrange entre migraine et activité sexuelle et il est tout aussi méconnu que la céphalée sexuelle. Certains individus déclarent ressentir une intense excitation pendant leurs crises de migraine et pourrait concerner jusqu’à 10% des habitués des maux de tête. Les femmes ne sont pas en reste : les migraineuses rapportent un nombre de fantasmes plus élevé que la moyenne de leur sexe.

Quand l’amour fait du bien

Dernier aspect insolite des relations troubles entre sexualité et maux de tête :

« Pas ce soir chéri, j’ai la migraine… » Chacun connait le cliché, mais on ne dit pas assez souvent combien le sexe peut, en fait, soulager la migraine. L’explication est simplissime : pendant les rapports sexuels, le corps libère des endorphines, surtout au moment de l’orgasme. Ces hormones, connues pour leur effet relaxant, sont proches de la morphine et elles ont un effet antalgique. Plus étonnant, on a également remarqué qu’au moment de la grossesse et de la ménopause, les femmes migraineuses trouver une certaine accalmie de leur symptômes, voire une totale disparition.

Pour aller mieux

Bien sûr, il est essentiel de faire le point avec un médecin. On distingue deux types de traitement : celui de la crise et celui de fond qui vise à soigner la maladie. Le premier comprend des anti-inflammatoires (pour les crises faibles) et les triptans (lorsqu’elles sont fortes d’emblée). Si le soin ne débute pas assez tôt, on peut prendre les deux médicaments en même temps. Le traitement de fond, lui, fait appel aux bêtabloquants, à certains antiépileptiques ou à des antidépresseurs. Il est réservé aux patients dont les migraines sont handicapantes, lorsqu’elles altèrent gravement la qualité de vie. Consulter un neurologue s’avère indispensable dès qu’un ou deux traitements de fond sont inefficaces.

Quelques petites astuces

On va tout d’abord chercher à éviter les facteurs déclencheurs de céphalées. Le manque de sommeil ou certains aliments tels que le chocolat et le fromage seront mauvais pour certains. Pour d’autres, cela sera le vin blanc, le stress ou les émotions fortes. Il faut essayer de les identifier rapidement ces suspects pour mieux les gérer.

Ensuite, en cas de crise, il existe quelques petits trucs qui aident. Il y a les très classiques tels que l’application d’une poche de glace ou le café (trois express maximum). Mais certains migraineux trouvent également du réconfort dans la pratique de la relaxation. Il s’agirait d’un excellent moyen de supprimer les facteurs d’ordre psychologique. Certains botanistes recommandent la camomille, la lavande, le romarin ou la menthe poivrée en usage externe, avec un massage des tempes ou une compresse sur le front. En revanche, l’acupuncture n’aurait quant à elle qu’un effet placebo. Chacun trouve midi à sa porte.