L’abstinence sexuelle, (réellement) néfaste pour la santé ?
31 janvier 2020L’abstinence sexuelle est souvent revendiquée comme néfaste pour la santé avec en appui des arguments scientifiques. Mais est-ce (réellement) avéré ?
Faire voeu de chasteté ? Environ 8% des Français.e.s pourraient se priver de plaisirs charnels (source : ). Tandis que près d’un.e Français.e sur 10 (10% des femmes et 8% des hommes) aurait déjà pratiqué l’abstinence sexuelle et même apprécié cette absence de sexe. Que ce soit pour des motivations médicales ou religieuses, mais également sociales !
Mais ne pas vouloir de relations sexuelles peut susciter l’incompréhension, voire une « mise en garde » sur les effets de l’abstinence sexuelle.
Des méfaits à s’abstenir de toute forme de sexualité ?
De nombreux articles au sujet de l’abstinence sexuelle présentent des arguments (presque) invincibles.
Notamment l’idée qu’une forte activité sexuelle renforce le système immunitaire. Ce boost du système immunitaire, c’est une étude de l’Université Wilkes-Barre qui le suggère après avoir interrogé 111 étudiant.e.s sur leur vie sexuelle. Conclusion ? Faire l’amour en moyenne une à deux fois par semaine augmenterait la production d’immunoglobuline de 30%, très utile pour notre système immunitaire. Etre abstinent reviendrait logiquement à dire que « le système immunitaire est plus fragilisé » comme dans Santé Magazine ou « plus vulnérable » dans l’actu GDD.
Autre point abordé : l’abstinence sexuelle nuit à la qualité de l’érection et déclenche des troubles érectiles. Donc « un homme qui n’exerce pas son pénis à entrer en érection subira rapidement ces effets néfastes pour sa virilité. Les longues périodes d’abstinence sexuelle sont donc à proscrire chez un homme » d’après Lovely Secret. Selon une étude publiée en 2008 dans l’American Journal of Medicine, les hommes avec une activité sexuelle régulière avaient 50% de chances de ne pas souffrir de troubles érectiles.
Sans oublier d’autres arguments tels que l’augmentation du stress, du risque du cancer de la prostate ou bien la libido en berne.
Abstinence sexuelle or not abstinence sexuelle, une réelle différence ?
Qui de mieux pour parler des effets de l’abstinence sexuelle sur sa santé ? Les abstinents ! Une enquête citée par le Petit Larousse de la sexualité avait d’ailleurs interrogés des personnes qui pratiquaient le « no sex » : parmi 25% des femmes et 15% des hommes abstinents, 26% déclaraient ne pas souffrir de ce choix. L’absence de sexualité peut-elle vraiment être nocive sur la santé ? Même si des études semblent souligner des bienfaits à pratiquer le sexe, il ne s’agit que de suggestions. Rien ne stipule de manière avéré que l’absence de sexe impacte la sexualité. Et d’autres facteurs ne sont pas toujours explicités tels que l’âge des participants, la malnutrition, le surpoids, le stress ou bien le manque de sommeil qui joue aussi sur l’équilibre de vie.
Cette construction sociale de la sexualité peut donc amener à imposer un besoin nécessaire de s’envoyer en l’air en le justifiant par l’argument de la santé. Or, le sexe reste une envie pour certain.e.s mais n’est pas pour autant vital. Sinon les asexuel.le.s pourraient bien voir leur espérance de vie diminuer de jour en jour…
Ce qui pourrait en revanche influencer la santé de notre corps durant la période d’abstinence, c’est le moment « après » (si l’envie de renouer avec sa sexualité se manifeste) : » l‘appréhension va créer du stress avec une forte production d’adrénaline » informe le docteur Ghislaine Paris dans Doctissimo. Et l’importante quantité d’adrénaline peut « troubler » l’érection ou entraîner un problème de lubrification. Il suffit de prendre le temps et d’être à l’écoute de soi et de son corps sans se précipiter.
Et le sexe c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
(Photo à la une : Getty Images)
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