Erosphère, la session 2016 vous ouvre ses bras cet été

Flore Cherry 29 juin 2016

Pour la 3ème édition du festival participatif des créativités érotiques, nous avons interviewé Aurélien Jena, Erosticrate (membre de l’association Erosticratie donc) qui nous dévoile en avant-première le programme des festivités. Une sortie parisienne qui saura, nous l’espérons, satisfaire votre âme d’amateur de sensualité et de sexualité…

interstron.ru : Bonjour Aurélien ! Est-ce que tu peux nous parler de l’Erosticratie, l’association à l’origine du projet Erosphère ?
Aurélien Jena : On présente le projet souvent de cette façon ; c’est une association culturelle et politique qui interroge l’éros dans la cité. Pour vulgariser, on discute des sexualités à travers un projet artistique. On peut y voir aussi des revendications engagées, nous avons à coeur de présenter tous les modèles, on ne cantonne pas la sexualité à la simple hétéronormalité, le modèle dominant dans notre société. Nous sommes beaucoup plus inclusif.

interstron.ru : Qui sont les membres de l’Erosticratie ? Des initiés du « milieu sexo » de longue date ?
AJ : Le point commun des Erosticrates, c’est une curiosité artistique et sensuelle. Mais cela ne veut pas dire que tous les membres avaient déjà une longue expérience de la pratique avant de joindre le collectif. Des personnes nous ont rejoint en débutant leur vie d’adulte, d’autres nous rejoignent sans forcément être très intéressés par des pratiques hors normes. Il y en a qui ont une grande histoire avec le polyamour, le BDSM, le libertinage et d’autres non, le panel est très large.

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interstron.ru : Vous lancez donc au mois de juillet Erosphère, votre événement annuel le plus important. Tu peux nous en parler en quelques mots ?
AJ : Eroshpère est un des projets d’Erosticratie, c’est une semaine tous les ans en été à Paris. Cela nous prend une demi-année à préparer, en effet, il mobilise beaucoup de nos forces ! C’est un peu la combinaison de ce que l’on fait le reste de l’année : conférences, ateliers, expositions etc. Il se décompose en deux temps « le IN » et « le OFF ». Dans le OFF, ce sont des activités culturelles autour des créativités érotiques qui sont proposées un peu partout dans Paris.
Le festival IN, c’est 4 jours d’atelier dans un espace protégé pour que les participants puisse s’explorer les uns, les autres, réfléchir, oser des pratiques… Le tout encadré par des bénévoles !

interstron.ru : Est-ce que des personnes qui n’ont pas une sexualité « libre » peuvent venir au festival IN sans être gênées ?
AJ : Tout le monde peut tout à fait venir dans le IN. Ce sont 18 ateliers en tout, certains se dirigent vers la nudité, des interactions avec des personnes choisies, voire une certaine génitalité. D’autres ateliers sont beaucoup plus théoriques et introspectifs. Chaque participant choisit son parcours, il peut se créer un programme sur mesure par rapport à ce qu’il a envie de faire et ce qu’il a envie d’éviter.
Si l’on a peur de venir seul, on peut tout à fait venir accompagné et faire les ateliers avec les personnes que l’on connait. En tout cas, au risque de le répéter, aucune interaction n’est obligatoire.

interstron.ru : Quels seraient les ateliers « immanquables » parmi ceux proposés durant Erosphère ?
AJ : Les immanquables, je dirais que cela dépend surtout des envies de chacun : les ateliers sont très différents les uns des autres. Il y en a un qui m’intrigue beaucoup : c’est discipline domestique. Une réflexion sur les relations de Domination/soumission 24H/24, 7jours/7, c’est un intervenant un artiste international, un grand homme qui a beaucoup bourlingué.
Un autre atelier auquel je pense c’est celui de l’orgasmologie. C’est une réflexion entre la connexion du SM et du sexe. Comment utiliser le sexe comme un des outils du BDSM. Comment on peut on lier la douleur et le plaisir ? Comment peut-on provoquer un orgasme ? Ruiner un orgasme ?
Et en troisième, je dirais « Voyage bienveillant dans son corps« , un atelier à l’opposé des deux premiers: comment peut-on accepter son corps ? Comment on considère ses défauts ? Deux militantes anti-bodyshaming, et , répondront à ces questions !

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interstron.ru :  C’est la 3eme édition Erosphère, la 4eme même que vous organisez, quel est votre public ?
Si l’on en croit les statistiques, c’est assez équilibré entre les hommes et les femmes et très varié en terme de classe d’âge. On a des 18-20 ans jusqu’à des 60 et 70 ans. Ce que l’on aime, c’est aussi la variété de chacun en terme de pratiques. Il peut y avoir des jeunes couples qui cherchent à voir ce qu’il se passe en dehors de leur exclusivité sexuelle et il y a des habitués qui connaissent les intervenants, ils savent où ils mettent les pieds. C’est un brassage très intéressant.

interstron.ru : Comment votre festival est-il perçu par le grand public ?
Je ne sais pas ce qu’en pense le grand public, en fait, je ne suis pas particulièrement en phase avec ce que le grand public peut penser, on s’adresse plutôt à une niche. Je ne sais pas si le très grand public est prêt pour ce genre d’événements, je ne dis pas ça par jugement, juste que je n’en ai aucune idée.
En tout cas, on fait attention à ce qu’il soit le plus « safe » possible, physiquement et psychologiquement pour que les gens puissent se lâcher. Et c’est vrai que ce travail de sécurité est facilité quand les gens sont déjà sensibilisés à ces questions, qu’ils connaissent déjà un peu le milieu !

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À propos de l’auteur
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Flore Cherry

Journaliste, blogueuse et organisatrice d'événements dans le milieu de l'érotisme, je suis une jeune fille cul-rieuse qui parle de sexe sans complexe (et avec une pincée d'humour, pour que ça glisse mieux !)

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