Totalement hétérosexuel, j’ai un faible pour la sodomie au gode pendant mes masturbations, que faire ?

Bonjour moi c’est Luc, 54 ans, célibataire hétérosexuel sans aucune relation avec une femme, je me sodomise au moins une fois par semaine avec des godes de forme et grosseur différentes tout en me masturbant. Cela dure depuis bientôt trois ans, et je n’arrive pas à m’en passer, je trouve un réel plaisir dans cette sexualité solitaire. Est-ce normal ? Dois-je continuer ? »

La réponse de notre sexologue :

Disons que vous avez une manière toute particulière de vous masturber. Mais, s’il y a bien une pratique qui n’engage que nous et qui ne mérite aucun jugement extérieur, c’est bien la masturbation. Vous vous faites jouir seul, c’est votre droit, et d’ailleurs n’oublions pas que la masturbation est plutôt bonne pour la santé. Bien sûr, votre questionnement parle de vous. Ce qui vous surprend, c’est sans doute parce que vous êtes dans une pratique qui ne correspond pas à la norme. De plus, toute pénétration anale chez un homme laisse à penser que celui-ci aurait des tendances homosexuelles. Rien n’est moins sûr ! On confond toujours orientation sexuelle et pratique sexuelle.

Se faire pénétrer en tant qu’homme n’est pas forcément signe d’une envie d’un autre pénis. C’est juste la découverte d’une zone érogène assez taboue dans notre culture. Cette zone anatomique est très innervée, il n’y a rien d’étonnant à ce que ce soit agréable. De plus, une pénétration anale stimule la prostate et peut donc provoquer une éjaculation.

En fait, c’est votre support fantasmatique qui pourrait en dire plus. En d’autres termes, si lors de cette masturbation vous fantasmez sur des corps masculins ou si vous imaginez que ce gode est un vrai pénis, on pourra alors dire que vous avez une attirance pour les hommes, mais cette attirance reste fantasmatique puisque vous ne voulez pas vraiment passer à l’acte avec un homme pour de vrai.

Mais si vous imaginez plutôt que ce gode est juste l’instrument de votre plaisir ou si même vous fantasmez sur un gode qu’une femme pourrait vous introduire, vous restez dans l’hétérosexualité. Tout cela pour vous expliquer que vous n’avez pas de raisons d’arrêter si cela vous procure un réel plaisir. Soyez à l’aise avec votre pratique, sauf bien sûr si cela devenait trop compulsif et vous éloignait des autres. Car c’est le seul risque de la masturbation, quelle qu’elle soit : avoir besoin de la répéter de plus en plus souvent et de la préférer à une relation avec une autre personne. Encore que, après tout, chacun gère sa vie affective comme il l’entend ou comme il peut. C’est ainsi que l’on devrait comprendre ce qu’est la réelle liberté sexuelle. Faire comme on l’entend sans s’occuper de ce qui est normal ou pas.

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