Messieurs, vous prendrez bien une petite pilule ?
2 octobre 2017C’est en travaillant sur des cellules de patients atteints de leucémie qu’une équipe marseillaise a découvert une piste pour le développement d’un contraceptif masculin.
La pilule pour les hommes, c’est pour bientôt ?
À quand une pilule contraceptive pour les hommes ? Voilà une question qui taraude la science, qui depuis une dizaine d’années tente de mettre au point une contraception adaptée à ces messieurs. Mais rien n’a abouti jusque là.
Mais la science peut nous réserver bien des surprises ! Une piste prometteuse découverte un peu par hasard par des chercheurs en cancérologie fait naître un sérieux espoir. Alors qu’ils travaillaient sur le rôle d’une protéine impliquée dans le développement du cancer du sang (leucémie), les scientifiques du Centre de recherche en cancérologie de Marseille ont découvert son rôle dans la sermatogenèse, ouvrant ainsi la voie à une piste prometteuse pour la conception d’un contraceptif masculin.
Les détails de cette étude ont été publiés dans la revue . « Le coeur de nos travaux consiste à comprendre si un défaut d’expression ou de régulation de certaine protéines présentes à la surface des cellules, comme la protéine JAM-C, explique l’évolution de cellules souches du sang vers une forme cancéreuse. Or, après avoir développé un modèle qui n’expriment pas le gène codant pour JAM-C, nous avions observé que tous les mâles étaient stériles » explique Michel Aurrand-Lions, responsable de ces recherches.
Une protéine indispensable à la maturation des spermatozoïdes
En découvrant son interaction avec une autre protéine, la GRASP55, les chercheurs ont découvert le rôle de la JAM-C qui se révèle être essentiel dans la polarisation des spermatozoïdes et que l’on reconnaît à travers cette forme de têtard. C’est en bloquant cette interaction que l’on empêcherait la maturation des spermatozoïdes. Une expérience menée sur des souris mâles a permis de confirmer cette hypothèse : « En inhibant l’expression du gène GRASP55, nous avons de nouveau observé que les mâles étaient stériles », explique Michel Aurrand-Lions.
Le but étant à présent de rendre ce processus de développement des spermatozoïdes seulement éphémère et non irréversible. Les chercheurs ont eu recours à la graspine, une molécule qui est certes efficace mais qui peu s’avérer instable. L’équipe à l’origine de cette découverte a déclaré ne pas vouloir poursuivre le travail sur ce sujet afin de se consacrer pleinement à ses travaux sur la leucémie.