Les pratiquants du BDSM auraient une meilleure sexualité

Sensuelle Estelle 10 janvier 2020

Rempli de stéréotypes et de fausses croyances, le BDSM serait pourtant un joli territoire d’exploration et d’épanouissement sexuel. D’ailleurs, certain.e.s pratiquant.e.s du BDSM auraient une sexualité plus satisfaisante que les vanilles, d’après des chercheurs.

Une meilleure sexualité pour les pratiquants du BDSM, selon la science

Très peu de chiffres permettent de se faire une idée du nombre de pratiquants du BDSM (acronyme qui signifie bondage et discipline, domination et soumission, sadomasochisme). Ceci dit, Alex qui navigue dans le milieu du BDSM soutient qu’il serait de moins en moins méconnu, donc moins tabou. « Il y a de plus en plus de personnes qui s’y intéressent, qui consultent sur Internet, qui lisent des livres » raconte-t-il dans une . Et la science y met aussi son microscope ! Des chercheurs Italiens en ont même fait le sujet principal d’une de leur recherche (publiée dans ).

« Ces dernières années, nous avons eu la possibilité de rencontrer certaines organisations BDSM et de discuter ensemble de la santé sexuelle, et nous avons réalisé qu’il y avait un gros trou dans les données scientifiques concernant ce sujet intéressant, qui est généralement rempli de stéréotypes et de fausses croyances » rapporte l’auteur de l’étude, Filippo M. Nimbi.

Les pratiquants du BDSM, plus épanouis sexuellement ?

Les scientifiques Italiens ont interrogé 266 pratiquants du BDSM, ainsi que 200 participants témoins – donc hors milieu BDSM. En comparant l’ensemble des réponses, les chercheurs notent que les hommes se déclarent davantage dominants. À l’inverse des femmes, plus susceptibles de se retrouver dans un rôle de soumise. Et 30% des sondés se sentent « switchs » : c’est-à-dire qu’ils peuvent être tantôt dominant.e, tantôt soumis.e.

Majoritairement, les hommes et les femmes qui affirment être dominant.e ou « switch » semblaient avoir une sexualité plus satisfaisante et moins de dysfonctions sexuelles. Et ce, contrairement aux participant.e.s qui se déclaraient soumis.e.s et au groupe témoin.

Toutefois, « les résultats sont basés sur une enquête en ligne qui a été principalement partagée entre les organisations italiennes BDSM. Nous ne pouvons donc rien dire de clair sur les organisations privés qui ne sont pas en contact avec la communauté. » Cela n’apporte donc qu’une bribe d’informations sur le milieu du BDSM.

Déconstruire les idées reçues sur le BDSM, la volonté principale des chercheurs

À travers cette recherche, « le principal message que nous voulions partager est que le BDSM n’est pas une pathologie ou une paraphilie » explique Nimbi à . Et de montrer que ces pratiquants du BDSM sont en réalité monsieur et madame tout le monde.

Mais difficile de faire passer le message vu le peu d’études réalisées sur le BDSM. Il reste « encore beaucoup de travail à faire » signale Nimbi. « Les recherches futures devraient se concentrer sur la compréhension des besoins en matière de santé sexuelle de cette population et comment nous pouvons y répondre en tant que sexologues ».

Et si cela permet de sortir du cliché , ce n’est pas plus mal…

(Photo à la une : Getty Images)

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